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Près de 100 000 personnes contraintes de fuir ces dernières semaines en raison de violences dans le nord du Mozambique

Points de presse

Près de 100 000 personnes contraintes de fuir ces dernières semaines en raison de violences dans le nord du Mozambique

2 Décembre 2025
Mozambique. Close to 100,000 displaced in recent weeks as violence spreads across northern Mozambique

Des familles récemment déplacées se rassemblent en plein air dans le district d'Erati, dans la province de Nampula, au nord du Mozambique, après avoir fui les récentes violences.

GENÈVE – Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est gravement préoccupé par l'intensification des attaques contre les villages et la propagation rapide du conflit dans des districts auparavant sûrs, qui obligent des dizaines de milliers de personnes à fuir dans le nord du Mozambique, avec près de 100 000 personnes déplacées au cours des deux dernières semaines. Alors que les besoins augmentent à une vitesse sans précédent, les capacités des acteurs humanitaires et gouvernementaux ne suivent pas le rythme. Les efforts collectifs restent insuffisants pour répondre à l'ampleur des besoins en matière de protection et d'assistance sur le terrain.

Les personnes qui parviennent à se mettre en sécurité témoignent avoir fui dans la peur lorsque des groupes armés ont pris d'assaut leurs villages, souvent de nuit, incendiant les maisons, attaquant les civils et forçant les familles à fuir sans rien emporter. Nombreux sont ceux qui ont décrit des fuites précipitées, les parents perdant de vue leurs enfants et laissant derrière eux leurs proches âgés dans la panique. Pour beaucoup, c'est la deuxième ou la troisième fois qu'ils sont déplacés cette année, les attaques les poursuivant dans les régions où elles ont trouvé refuge.

Déclenchées en 2017 dans la province de Cabo Delgado, les violences ont déjà provoqué le déplacement de plus de 1,3 million de personnes. Mais l'année 2025 a été marquée par un changement inquiétant : les attaques se produisent désormais simultanément et s'étendent au-delà de Cabo Delgado, dans la province de Nampula, menaçant les communautés qui avaient précédemment accueilli des familles déplacées.

Alors que la violence se propage rapidement, les civils n'ont pratiquement aucun avertissement et affluent vers des sites de fortune, notamment des écoles et des terrains vagues, dans la province de Nampula. Beaucoup fuient sans papiers d'identité et sans accès aux services essentiels, marchant pendant des jours dans une peur extrême. L'absence de voies de communication sûres et d'aide de base expose les familles, en particulier les femmes et les filles, à un risque accru d'exploitation et d'abus, alors même que les humanitaires du monde entier célèbrent les 16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre.

Malgré le manque de ressources, les organisations partenaires chargées de la protection ont réactivé et renforcé certaines structures de gestion et d'orientation afin d'offrir aux femmes et aux filles affectées la possibilité de signaler les cas de manière confidentielle et d'accéder plus facilement à une aide médicale, psychosociale et juridique.

Même après avoir atteint des zones plus sûres, les risques en matière de protection restent élevés. L'afflux soudain de personnes exerce une pression énorme sur les communautés d'accueil déjà fragiles, qui sont elles aussi confrontées à l'insécurité. Écoles, églises et autres terrains vagues sont bondés de familles fraîchement arrivées, dont un grand nombre dorment à la belle étoile. Le manque d'éclairage et d'intimité dans ces abris communautaires expose les femmes et les filles, qui ont déjà dû affronter un périlleux voyage pour se mettre en sécurité, à de nouveaux risques de violences sexuelles et sexistes, tandis que les personnes âgées et handicapées ont du mal à s'adapter à des sites non accessibles ou non adaptés à leurs besoins.

Les enfants arrivent épuisés, traumatisés et affaiblis après plusieurs jours de marche, certains souffrant de malnutrition et ayant les pieds enflés. Bon nombre d'entre eux sont non accompagnés ou séparés de leur famille, seuls dans un environnement inconnu, confrontés à de nombreux risques, à la peur et à l'incertitude.

Les agents humanitaires sur le terrain identifient les personnes les plus vulnérables, aident à la réunification des familles et mènent des actions de sensibilisation auprès des communautés afin de partager des informations et de renforcer la sécurité des nouveaux arrivants. Des services d'assistance sont également mis en place pour fournir des conseils et un soutien psychologique, distribuer des kits d'hygiène et des aides à la mobilité pour les personnes handicapées, et aider les familles à obtenir de nouveaux documents d'état civil en coordination avec les autorités locales.

Cependant, les ressources destinées à l'aide humanitaire s'épuisent alors que les besoins augmentent de jour en jour, laissant des milliers de familles dans l'incertitude. Avec l'augmentation rapide du nombre de personnes déplacées et le peu de fonds restants pour le dernier mois de l'année, les services essentiels – notamment la protection, les abris, la nourriture, l'eau et l'assainissement – sont soumis à une pression considérable.

Les acteurs humanitaires, qu'il s'agisse des agences des Nations Unies, des ONG nationales et internationales, des institutions gouvernementales, du secteur privé ou des communautés elles-mêmes à travers leurs efforts de solidarité locale, ne peuvent maintenir leur action sans soutien et ressources supplémentaires.

Alors que le conflit s'étend et que les civils sont confrontés à des dangers croissants, le HCR appelle à un soutien international urgent pour protéger les personnes contraintes de fuir, renforcer les communautés d'accueil déjà fortement mises à contribution et empêcher une nouvelle escalade de la crise. Dans le même temps, il reste essentiel de s'attaquer aux causes profondes du conflit pour rétablir la stabilité et briser le cycle de violences et de déplacements dans le nord du Mozambique.

Le HCR devra mobiliser 38,2 millions de dollars en 2026 pour répondre aux besoins croissants dans le nord du Mozambique. Cette situation survient à un moment particulièrement préoccupant, le financement pour 2025 n’ayant représenté que 50 % des 42,7 millions de dollars nécessaires. Un soutien urgent est nécessaire pour empêcher l'aggravation de la crise.