Déclaration sur les retours au nord-est du Nigéria
Déclaration sur les retours au nord-est du Nigéria
Je suis extrêmement inquiet de voir que des réfugiés nigérians au Cameroun retournent en grand nombre dans le nord-est du Nigéria. Ils y seront confrontés à une situation dangereuse et précaire et rien n’est prêt au Nigéria pour les recevoir.
Il y a trois semaines, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, s’était déjà déclaré alarmé par la situation à Banki, une ville située à la frontière nigériane vers laquelle des milliers de personnes s’acheminaient.
À cette époque déjà, les abris manquaient, le surpeuplement atteignait des niveaux alarmants, l’approvisionnement en eau et les services d’hygiène étaient totalement insuffisants, l’aide humanitaire se faisait rare et les risques de maladie allaient croissant avec l’arrivée de la saison des pluies. Avant même que ces rapatriés n’arrivent, Banki accueillait quelque 45 000 déplacés internes.
Il faut aujourd’hui ajouter à ce chiffre 889 réfugiés nigérians, pour la plupart des enfants, qui sont arrivés à Banki le 17 juin après avoir quitté le camp de Minawao au Cameroun.
J’ai la ferme conviction qu’en l’état actuel des choses, ces rapatriements ne sont pas viables. Le HCR a déjà intensifié son action d’information au camp de Minawao pour assurer que les réfugiés soient correctement informés sur les conditions à Banki avant de décider d’y rentrer.
À Banki, la priorité est de renforcer l’action interagence pour faire face à la situation. Nous travaillons avec les autorités et les acteurs humanitaires afin d’enregistrer les rapatriés au plus vite pour pouvoir leur fournir de la nourriture, un abri et des articles ménagers de première nécessité.
Les nouveaux arrivants pèsent sur les services déjà insuffisants et d’autres réfugiés envisageraient encore de rentrer. Il faut impérativement éviter une nouvelle situation d’urgence juste au début de la saison des pluies.
La Commission tripartite réunissant le HCR et les gouvernements nigérian et camerounais doit tenir sa première réunion au plus vite pour définir les conditions minimales permettant d’envisager des rapatriements et décider comment gérer ces départs spontanés.