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Résumé de l'exposé oral sur les opérations du HCR en Afrique

Réunions du Comité exécutif

Résumé de l'exposé oral sur les opérations du HCR en Afrique
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29 Février 2000

Comité permanent
17e réunion
29 février - 2 mars 2000

1. Le Directeur du Bureau pour l'Afrique brossera à grands traits l'évolution dans les domaines de la politique et de la sécurité en Afrique subsaharienne ainsi que leur impact sur les activités du HCR. Il fera ensuite une mise à jour des activités du HCR dans la région essentiellement centrée sur les programmes et l'évolution récente. Il conclura par une brève explication des politiques et des stratégies du HCR en matière de solutions durables dans la région pour l'année à venir.

Aperçu des principaux faits nouveaux politiques

concernant les activités du HCR

L'évolution politique en Afrique subsaharienne s'est caractérisée par des faits nouveaux positifs et négatifs :

2. Malgré la signature de l'accord de cessez-le-feu de Lusaka entre les parties au conflit en République démocratique du Congo, la situation dans la région des Grands Lacs est toujours tendue et le risque de nouveaux mouvements de population reste élevé. La situation au Burundi suscite de vives préoccupations et pourrait donner lieu à une escalade dans d'autres pays de la région. Il y a toutefois des signes d'espoir dans la région qui pourraient ouvrir la voie à la paix tels que la désignation par l'OUA du Président Masire pour conduire le dialogue inter-congolais ainsi que la nomination de l'ex-Président Nelson Mandela en tant que médiateur pour la paix au Burundi.

3. En Sierra Leone, la situation actuelle peut être qualifiée d'intermédiaire entre la guerre et la paix. Depuis l'accord de cessez-le-feu en mai 1999, le processus de paix semble bloqué. Toutefois, un certain nombre d'incidents de sécurité ont été signalés qui pourraient hypothéquer ce processus si l'on n'y prend garde. Le fait nouveau le plus récent a été la décision par le Conseil de sécurité de renforcer la composante militaire de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL) de 6 000 à 11 000 soldats afin de faciliter la mise en oeuvre d'un élément clé du processus de paix. Ces troupes devraient aider le Gouvernement à mettre en oeuvre le programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration. Le déploiement des troupes à l'intérieur du pays remédiera également au vide créé en matière de sécurité par le retrait des soldats de l'ECOMOG (Force d'interposition de la CEDEAO).

4. Au Libéria voisin, la situation dans le comté de Lofa au nord est restée tendue. Toutefois, la frontière entre le Libéria et la Guinée a été réouverte, ce qui laisse entrevoir la possibilité pour des milliers de réfugiés libériens de rentrer prochainement chez eux.

5. Par ailleurs, il convient de mentionner un certain nombre de faits nouveaux encourageants dans d'autres régions d'Afrique occidentale : les civils ont repris en main le destin du Niger alors que les divergences politiques ont été réglées par le scrutin en Guinée-Bissau.

6. En Afrique australe, c'est en Angola que prévaut la situation de loin la plus grave. Début octobre l'année dernière, le Gouvernement a lancé des attaques militaires contre l'UNITA. A ce jour, il a réussi à la déloger de ses positions dans le pays, particulièrement à Andulo et Bailundo sur les hauts plateaux du centre et à Jamba au sud du pays. Les combats intenses ont entraîné un exode de réfugiés vers la Namibie et la Zambie. Depuis octobre 1999, plus de 34 000 réfugiés angolais sont entrés dans ces deux pays. D'après les chiffres des Nations Unies, l'Angola compte désormais 2 millions de personnes déplacées à l'intérieur de son territoire.

7. La situation en Afrique orientale est encore dominée par le conflit frontalier entre l'Ethiopie et l'Erythrée qui a jeté des centaines d'individus dans une situation d'apatridie de facto. Au cours des huit derniers mois, il n'y a pas eu de confrontation mais ces jours derniers, des affrontements ont eu lieu dans les régions frontalières. La situation reste tendue et le risque de nouveaux affrontements ne peut être écarté.

8. La reprise des relations diplomatiques entre l'Erythrée et le Soudan est un fait nouveau encourageant dans la région. La frontière entre les deux pays a été réouverte. Le HCR prévoit de rapatrier environ 140 000 réfugiés érythréens du Soudan.

Activités et objectifs en 2000

Situation en République démocratique du Congo

9. Conformément aux attentes concernant la mise en oeuvre de l'accord de cessez-le-feu de Lusaka, le HCR continuera de parachever son plan d'opérations visant à offrir des solutions durables aux réfugiés et aux rapatriés en République démocratique du Congo. En même temps, des plans pour imprévus concernant d'éventuels déplacements de population du fait de la poursuite des hostilités sont en cours de réalisation pour toute la région des Grands Lacs.

Rapatriement vers le Libéria

10. Depuis le début de l'opération de rapatriement en mai 1997, le HCR a facilité le retour d'environ 130 000 réfugiés libériens. Au cours de cette période, on estime que plus de 200 000 réfugiés libériens sont rentrés spontanément chez eux, ce qui porte le nombre total de rapatriés à 342 000 à compter du 31 décembre 1999. Le HCR a initialement prévu de clore le rapatriement organisé des réfugiés libériens au 31 décembre 1999. Toutefois, cet objectif a été révisé en raison d'une combinaison de facteurs politiques et opérationnels tels que l'insécurité qui prévaut dans le comté de Lofa (la principale région de retour depuis la Guinée), la fermeture de la frontière entre le Libéria et la Guinée ainsi que l'absence d'intérêt de la part des donateurs pour le Libéria. Cela a entraîné une réduction des activités de réintégration et des problèmes logistiques à l'échelle du pays. Une réunion stratégique régionale pour l'Afrique occidentale et centrale a eu lieu au début de février 2000 à Abidjan et a recommandé le prolongement de l'opération de rapatriement organisé jusqu'à la fin de juin 2000 ainsi que des activités de réintégration en faveur des rapatriés au Libéria jusqu'à la fin de décembre 2000. Il est prévu de mettre un terme à l'assistance aux réfugiés libériens restants dans les pays d'asile au cours du deuxième trimestre de 2000. En même temps, le HCR réduira sa présence dans la plupart des lieux d'affectation. Entre-temps, des dispositions ont été prises à la fin de 1999, en coopération avec le PNUE, pour

évaluer l'impact sur l'environnement des réfugiés en Côte d'Ivoire et en Guinée afin de réhabiliter ces régions. Parmi les autres priorités, il convient de citer les préparatifs pour ouvrir la frontière entre la Guinée et le Libéria et rétablir la sécurité dans le comté de Lofa par le biais du projet d'un Corps de police à Lofa.

Perspectives de rapatriement librement consenti pour les réfugiés sierra-léoniens

11. Alors que le processus de paix est dans l'impasse en Sierra Leone et que davantage de soldats de l'ECOMOG/Nations Unies et d'observateurs militaires sont déployés à l'intérieur du pays, les réfugiés sierra-léoniens manifestent un intérêt croissant pour le retour au foyer. Un petit nombre de réfugiés sierra-léoniens franchit déjà la frontière entre le Libéria et la Sierra Leone et le HCR commencera à faciliter le retour dès qu'il sera possible. Les travaux préparatoires tels que la compilation de données sur les régions d'origine des réfugiés, l'élaboration de profils des zones de rapatriés, la supervision du retour spontané et l'établissement d'une présence du HCR sur le terrain entrent dans cette stratégie. Au niveau interinstitutions, et notamment dans le cadre du processus de Brookings, les efforts sont en cours pour élaborer une approche régionale, impliquant la Guinée et le Libéria afin d'établir une paix durable en Sierra Leone.

Rapatriement des réfugiés tchadiens

12. Le processus de rapatriement est en cours et les réfugiés s'enregistrent pour rentrer au Tchad : 879 sont déjà rentrés de République centrafricaine. Le HCR facilite le retour des réfugiés tchadiens et centre également son attention sur les questions de réintégration et de réhabilitation à l'intérieur du pays.

Gabon

13. La situation d'urgence causée par l'arrivée soudaine au Gabon de plus de 10 000 réfugiés (depuis la République du Congo) depuis la mi-juin 1999 s'est désormais stabilisée. Le HCR a commencé à consolider ses activités de suivi pour améliorer les possibilités d'éducation et renforcer la capacité des partenaires, tant les gouvernements que les ONG, pour gérer les questions de réfugiés.

Situation en République-Unie de Tanzanie

14. La détérioration des conditions de sécurité au Burundi, où les rebelles auraient pris le contrôle de plusieurs régions du pays, suscite une vive préoccupation. Plus de 300 000 personnes ont traversé la frontière vers la Tanzanie et 50 000 ont fui entre octobre 1999 et février de cette année. En outre, des milliers de réfugiés congolais sont déjà arrivés en Tanzanie. Les autorités du pays craignent des raids frontaliers de la part des rebelles burundais à partir des camps de réfugiés. Le HCR continue de mettre en oeuvre un ensemble de mesures de sécurité visant à renforcer la capacité du Gouvernement tanzanien à gérer les questions de sécurité du fait de la présence de rebelles dans les camps de réfugiés des régions frontalières.

Situation au Burundi

15. Les conditions de sécurité au Burundi suscitent la plus vive préoccupation. Suite à la mort de neuf agents d'aide, y compris deux fonctionnaires des Nations unies, en octobre 1999, le HCR, de concert avec d'autres institutions internationales, a considérablement réduit sa présence dans le pays. Le rapatriement des réfugiés burundais a été suspendu pour l'instant et la remise en état des services de base dans les régions de retour n'est pas envisagée jusqu'à ce que les conditions élémentaires (y compris la sécurité et la fin de la politique gouvernementale de regroupement) soient réunies.

Situation en Angola

16. L'escalade du conflit entre les troupes gouvernementales et les rebelles a entraîné l'afflux de milliers de réfugiés vers la Namibie et la Zambie où le HCR fournit des secours d'urgence. Il convient de rappeler que le programme de rapatriement des Angolais a été suspendu en juin 1998 et que les perspectives de reprise sont pour l'instant très ténues. La présence du HCR en Angola a été réduite à une délégation à Luanda.

17. Le sort des personnes déplacées en Angola a préoccupé la communauté internationale et le Secrétaire général des Nations Unies l'a récemment qualifié d'alarmant. La question a reçu une attention toute particulière lors de sessions spéciales du Conseil de sécurité sur l'Afrique en janvier de cette année. Le HCR fait l'objet de pressions pour conduire l'assistance humanitaire aux personnes déplacées de l'intérieur et étudie actuellement les implications éventuelles de cet engagement s'il venait à recevoir ce mandat.

Rapatriement vers l'Erythrée

18. Le Gouvernement érythréen a accepté que les réfugiés érythréens au Soudan soient rapatriés et réintégrés par le HCR. Environ 149 000 d'entre eux ont déjà indiqué leur désir de rentrer et des plans ont été préparés pour commencer ce mouvement de rapatriement au cours de l'an 2000. La réhabilitation des zones d'accueil de réfugiés et des infrastructures des camps au Soudan devra être entreprise dès que les mouvements de rapatriement commenceront.

Rapatriement vers le nord-ouest de la Somalie

19. Certains des réfugiés somaliens à Djibouti et en Ethiopie devraient rentrer au cours de l'an 2000, mais pour la majorité de la population réfugiée, un mouvement organisé à grande échelle ne sera entrepris que lorsque les activités de déminage et de réintégration seront achevées dans les régions de retour au nord-ouest de la Somalie. Le HCR a préparé les réfugiés somaliens au rapatriement en renforçant leurs aptitudes par le biais de la formation afin de faciliter leur réintégration dans leur région d'origine.

Application de la clause de cessation aux réfugiés éthiopiens d'avant 1991

20. Suite à la décision du Haut Commissaire d'appliquer la clause de cessation suite à « des conditions ayant cessé d'exister » à tous les réfugiés d'avant 1999, des pourparlers ont eu lieu avec les gouvernements éthiopien et soudanais. Ces pourparlers ont porté sur la mise en oeuvre échelonnée de cette décision.

Politiques et stratégies

21. La restructuration du Bureau pour l'Afrique annoncée par le Haut Commissaire en décembre 1998 est désormais opérationnelle. Les bureaux régionaux ont l'entière responsabilité de leur région alors que le Directeur du Bureau publie des principes directeurs et établit le cadre stratégique du Bureau.

Orientations stratégiques pour 2000-2001

22. Un cadre politique pour l'Afrique vient d'être approuvé au niveau des fonctionnaires de rang supérieur pour la période 2000-2001. Il a été élaboré en étroite consultation avec les bureaux des directeurs régionaux et les délégations en Afrique et couvre l'action dans les domaines mentionnés ci-après.

Protection

  • La promotion du droit des réfugiés, la formation des fonctionnaires gouvernementaux et des partenaires d'exécution ou l'adoption d'amendements aux législations nationales en matière de réfugiés;

  • L'amélioration du bien-être des femmes et des enfants réfugiés en intégrant les politiques existantes dans des programmes concrets;

  • La promotion de la sécurité dans les zones d'installation de réfugiés, y compris les mesures d'assistance à des pays tels que la République-Unie de Tanzanie et la Guinée qui rencontrent des problèmes en matière de sécurité.

Programme

  • Les mesures visant à surmonter les effets négatifs de graves pénuries de fonds dans les programmes (comme à Kakuma au Kenya), y compris le rôle des médias et de l'information dans la mobilisation des ressources;

  • L'accent sur le relèvement post-conflit et les stratégies en faveur des rapatriés et des régions ayant accueilli des réfugiés, y compris les mesures visant à réhabiliter l'environnement;

  • Des mesures pour encourager la solidarité et le développement au niveau régional telles que le Pacte de stabilité et de solidarité en Afrique occidentale.

Partenariat

  • Renforcement du partenariat avec des organes régionaux et sous-régionaux, notamment l'OUA, en assurant le suivi spécifique du 30e anniversaire de la Convention de l'OUA;

  • La poursuite du dialogue avec les institutions de développement sur le fossé entre les secours et le développement dans le cadre du suivi du processus de Brookings pour le HCR.