Mon pèlerinage à Compostelle pour les réfugiés
Mon pèlerinage à Compostelle pour les réfugiés
Alors que des nuages chargés de pluie s'amoncelaient au-dessus du sud du Bangladesh, Khadija, 65 ans, s'est effondrée sur une bâche au sol devant moi. Comme des milliers de réfugiés rohingyas arrivés en 2017, elle avait parcouru plus de 160 kilomètres depuis le Myanmar en quête de sécurité, sans nourriture, ni abri, et profondément épuisée.
J'avais Khadija à l'esprit lorsque j'ai traversé la France à pied l'été dernier avec ma femme, Renata, pour une randonnée de neuf jours à travers les hautes terres du Massif Central sur le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Nous avions adhéré à la campagne du HCR 2 milliards de kilomètres vers la sécurité, une mobilisation mondiale qui rend hommage à la résilience et à la détermination de millions de réfugiés comme Khadija. Les personnes déracinées par la violence et les persécutions font des efforts extraordinaires dans leur quête de sécurité.
Notre sentier de 200 kilomètres nous a conduits depuis les hauts plateaux volcaniques du Puy-en-Velay jusqu'à la vallée du Lot, en empruntant d'anciens chemins de pèlerins et vachers. Nous nous sommes engagés à parcourir tous les kilomètres de notre itinéraire pour la campagne 2 milliards de kilomètres vers la sécurité, en pensant que cela générerait un intérêt supplémentaire à nos vacances – et, à notre grande surprise, ce fut le cas.
« Cela nous a rappelé la vraie valeur de la nourriture et du logement. »
Les réfugiés ont perdu leur maison, et souvent leurs proches. A première vue, il n'y a pas grand-chose à comparer entre fuir le danger et faire un trekking pour le plaisir à travers les villages médiévaux et sur les hauts plateaux recouverts d'ajoncs
Sauf que bien sûr, nous y pensions, à chaque pas que nous faisions.
Après 20-30 kilomètres, nos pieds nous faisaient mal et nos jambes brûlaient. Quand nous prenions des pauses, c'était souvent difficile de se relever et de remettre nos sacs à dos. Et cette marche nous a fait apprécier l’eau potable et la nourriture que nous avions et bien sûr, un endroit sûr et sec pour dormir tous les soirs, souvent dans un gite ou une auberge en bordure de route.
Nous en avons pris conscience lorsque nous nous sommes avancés dans un petit village à pied, un dimanche soir, sous des nuages menaçants. Le seul hôtel où nous comptions dormir était fermé. Puis il a commencé à pleuvoir. Nous nous attendions à dormir trempés, sous une table de pique-nique, sans dîner, jusqu'à ce qu'une habitante du coin, Madame Benjamin, nous propose une chambre dans sa maison pour la nuit.
Restauratrice à la retraite, elle nous a offert un lit au chaud et au sec pour dormir ainsi que l’opportunité de prendre une douche. Sans nourriture dans la maison, elle a demandé des œufs à un voisin et nous a préparé une omelette. Ce geste simple était significatif pour nous. Elle nous a montré la valeur réelle de la nourriture et du logement, ce qui m'a rapproché encore un peu plus de Khadija.
Joignez notre campagne en ajoutant vos kilomètres au total mondial.
Pas besoin d'être sur le Chemin de Compostelle pour le faire. Vous pouvez le faire où que vous soyez. Vous pouvez également protéger les réfugiés et les aider à reconstruire leur vie en collectant des fonds et en faisant connaître votre action.