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Premiers à intervenir : ce que fait le HCR dans les situations d'urgence

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Premiers à intervenir : ce que fait le HCR dans les situations d'urgence

Lorsqu'une crise éclate et que des personnes sont contraintes de fuir leur foyer, le HCR est là pour assurer leur sécurité et leur porter secours. Voici les moyens que nous mettons en œuvre.
7 avril 2025 Egalement disponible ici :
Chad. New Sudanese refugee arrivals from Sudan

Des collaborateurs déchargent l'aide d'urgence du HCR destinée aux réfugiés soudanais sur le site de Madjigilta au Tchad en mai 2023.

Lorsqu'une guerre éclate, qu'un conflit latent reprend ou qu'une catastrophe se produit, de nombreuses personnes sont contraintes de quitter leurs foyers et d'abandonner leurs biens du jour au lendemain. Une fois en sécurité, elles se retrouvent souvent démunies, n'ayant pour seules possessions que les vêtements qu'elles portent.

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a pour mission de leur venir en aide et de leur apporter le soutien dont elles ont besoin.

Le HCR répond aux crises humanitaires depuis sa création il y a près de 75 ans, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Rien que l'année dernière, nous sommes intervenus dans 43 situations d'urgence, dont 26 nouvelles. Grâce à nos équipes présentes dans plus de 130 pays et à nos stocks d'aide d'urgence stratégiquement répartis dans des entrepôts à travers le monde, nous pouvons mobiliser du personnel qualifié et du matériel pour 1 million de personnes dans les 72 heures suivant le déclenchement d'une situation d'urgence.

Comment rester prêts à intervenir ?

Pour pouvoir réagir aussi rapidement et à grande échelle, nous devons nous préparer à l'avance. Nos bureaux dans le monde entier assurent une veille permanente pour anticiper les troubles politiques, les conflits, les risques météorologiques et les catastrophes naturelles, afin d'évaluer la probabilité qu'un grand nombre de personnes soient contraintes de fuir et aient besoin d'aide. Lorsque ce risque existe, nous travaillons avec les gouvernements et d'autres partenaires pour élaborer des plans d'urgence et renforcer leur capacité à répondre à une situation de crise.

Nous approvisionnons nos entrepôts en articles de première nécessité tels que tentes, couvertures et matelas. Outre nos entrepôts au Cameroun, au Danemark, au Ghana, au Kenya, au Panama, aux Émirats arabes unis et en Ouzbékistan, nous stockons également du matériel à proximité des zones à haut risque. Nous l'avons fait au Liban en 2024 avant l'escalade des frappes aériennes israéliennes, ainsi qu'en Ukraine et dans les pays voisins avant le début de l'invasion russe en 2022.

10 trucks loaded with humanitarian aid arrived at the UNHCR warehouse in Beirut on Wednesday 16 October for distribution to displaced persons and war refugees.

Une employée du HCR dans un entrepôt à Beyrouth, au Liban, entourée de palettes d'aide humanitaire en octobre 2024.

Lorsque la situation le permet, nous veillons à ce que des dispositions soient prises pour distribuer rapidement une aide en espèces en cas de crise. Nous aidons les communautés risquant d'être contraintes de fuir à se préparer au pire en les tenant informées et en veillant à ce que des services tels que la protection, l'hébergement, la santé et l'éducation soient disponibles dans les zones susceptibles de les recevoir.

Nous disposons par ailleurs de personnel hautement qualifié, les membres de l'équipe d'intervention d'urgence (Emergency Roster Team - ERT), qui sont prêts à tout laisser tomber et à être déployés partout dans le monde dans les 72 heures. Ils viennent renforcer nos effectifs mondiaux, dont 91 % sont basés sur le terrain, en apportant leur expertise dans des domaines tels que la gestion des camps, les soins de santé ou la logistique. Le personnel de cette équipe suit une formation complémentaire en premiers secours, à la gestion des menaces sécuritaires et au travail dans des environnements complexes et difficiles.

« La formation vous prépare émotionnellement et psychologiquement à des situations très stressantes », explique Vivien Nieme, membre de cette équipe d'intervention d'urgence et responsable d'un bureau du HCR dans le nord du Costa Rica.

Vivien suivait l'évolution de la situation au Liban en octobre dernier lorsqu'elle a reçu un appel lui annonçant qu'elle était envoyée sur place pour coordonner la réponse en matière de protection. « J'étais heureuse de pouvoir faire quelque chose, mais il m'a fallu gérer les inquiétudes de ma famille », se souvient-elle. « J'ai dit à ma mère que j'allais dans un endroit totalement sûr, mais au fond de moi, je savais qu'il n'y avait pas d'endroit totalement sûr. »

Comment intervenons-nous en cas d'urgence ?

Garantir l'accès à la sécurité

La priorité au départ est de s'assurer que les personnes puissent accéder à un lieu sûr. « Tout commence par la protection, en veillant à ce que les communautés, lorsqu'elles fuient un territoire, puissent passer en toute sécurité dans un autre pays et avoir accès à l'asile », explique Simon Girmaw, responsable des urgences au HCR.

Lorsqu'un nombre important de personnes commencent à fuir et à franchir une frontière, notre personnel se rend sur place pour s'assurer qu'elles puissent le faire en toute sécurité, pour mieux comprendre la situation qu'elles fuient et pour être informé des dangers qu'elles ont pu rencontrer en chemin. Si nécessaire, nous faisons appel aux gouvernements pour qu'ils admettent les réfugiés et ne les renvoient pas dans un pays où leur vie serait en danger ou où nous pensons qu'ils pourraient être torturés ou maltraités.

Fournir une aide vitale

L'étape suivante consiste souvent à mettre en place un centre de transit temporaire où nous pouvons répondre aux besoins urgents des populations en termes de nourriture, d'eau, d'hygiène, de soins médicaux de base et d'abris.

Nous fournissons rapidement aux familles des kits contenant des articles de survie tels que des couvertures pour rester au chaud, des tentes ou des bâches pour se protéger des intempéries, et des jerrycans pour stocker de l'eau propre.

Nous enregistrons également les nouveaux arrivants, ce qui peut sembler purement procédural, mais qui est essentiel pour leur apporter un soutien supplémentaire dans les semaines et les mois qui suivent, pour prévenir la fraude et pour contribuer à la gestion des frontières du pays d'accueil. Ce faisant, notre personnel identifie les personnes ayant besoin d'une prise en charge spécifique, comme un enfant séparé de ses parents, une femme enceinte à un stade avancé de sa grossesse ou une victime de torture. Il les oriente ensuite vers des services médicaux, des services de conseil, une assistance juridique ou toute autre aide particulière dont elles pourraient avoir besoin.

« La première chose à faire est de collecter des informations », note Vivien Nieme. « Ces informations sont ensuite partagées avec nos partenaires afin que nous puissions déterminer les besoins vitaux sur lesquels nous devons nous concentrer. »

Trouver un abri temporaire

Dès que possible, nous facilitons le transfert des réfugiés vers des lieux sûrs, loin de la frontière, où ils peuvent trouver davantage de services et un abri à plus long terme. Nous collaborons avec les autorités pour reloger les réfugiés dans des villes et des villages où ils peuvent mener une vie plus normale.

Plutôt que de construire des infrastructures entièrement nouvelles, nous travaillons avec les gouvernements et les partenaires de développement pour remettre en état ou améliorer les infrastructures existantes, telles que des écoles, des dispensaires, des routes ou des réseaux d'approvisionnement en eau. Cela profite aux communautés et aux économies locales et permet aux réfugiés d'accéder plus facilement aux services publics, de trouver du travail ou de monter leur propre activité.

La plupart des réfugiés (environ 78 %) s'installent en ville, mais lorsque cela n'est pas possible, nous apportons notre aide à la conception de camps ou de zones d'installation avec des abris durables capables de résister aux conditions météorologiques extrêmes, et où les réfugiés peuvent trouver de l'eau potable, des toilettes, des installations sanitaires et la possibilité de gagner leur vie.

Travailler avec des partenaires  

La collaboration avec un large éventail de partenaires est essentielle. Nous mettons en relation les autorités nationales et locales, d'autres agences des Nations Unies, des ONG internationales et locales et des organisations de réfugiés, et nous travaillons ensemble pour identifier les besoins et établir les priorités.

Simon Girmaw décrit le HCR comme « un catalyseur qui veille à ce que tous ceux qui doivent être présents autour de la table lorsqu'il s'agit de répondre aux situations d'urgence soient là ».

Tandis que nous dirigeons les opérations d'aide aux réfugiés, d'autres organisations prennent la tête dans des domaines spécifiques en fonction de leur expertise. Par exemple, le Programme alimentaire mondial est notre principal partenaire pour fournir de la nourriture aux réfugiés, tandis que nous travaillons souvent avec l'UNICEF sur la protection de l'enfance et l'accès à l'éducation pour les réfugiés.

Mobiliser des fonds

Bien que nous bénéficiions de généreux financements de la part de particuliers, d'entreprises et de philanthropes, la plupart de nos activités sont financées par des dons volontaires de gouvernements. Une grande partie de ces fonds est affectée à des usages spécifiques, et nous dépendons de dons flexibles et sans restrictions pour financer nos activités lorsque de nouvelles situations d'urgence surviennent. Cela nous permet de transférer directement des fonds à nos équipes locales afin qu'elles puissent mettre en place des abris, fournir de l'aide et enregistrer les personnes qui ont besoin de notre aide.

Nous sommes constamment à la recherche de solutions pour optimiser l'utilisation de ces fonds. Nous faisons par exemple de plus en plus appel à des fournisseurs locaux pour les articles de secours afin de réduire les coûts de transport, et nous utilisons des scanners biométriques de l'iris ou des empreintes digitales lors de l'enregistrement des réfugiés afin de garantir que l'aide est fournie uniquement à ceux qui en ont besoin et de réduire la fraude.

Syria. Thousands of people fleeing Israeli airstrikes arrive from Lebanon

Un membre du personnel du HCR s'entretient avec des familles arrivant du Liban au poste frontière de Jdaidet Yabous en Syrie en septembre 2024.

Quand nous ne disposons pas des fonds nécessaires pour répondre à une situation d'urgence, les conséquences sont dramatiques, explique Vivien Nieme, responsable de la protection déployée au Liban. « Le manque de ressources se traduit par une baisse du nombre de vies sauvées », explique-t-elle. « Cela signifie qu'il n'y a pas de vêtements chauds pour les enfants, que les gens sont sans abri, dorment à la belle étoile, par 5 °C... Chaque fois que nous manquons de ressources, des gens souffrent. »

En l'absence d'aide, les personnes qui ont déjà fui une première fois n'auront peut-être d'autre choix que de poursuivre leur route, explique Simon Girmaw. « Nous étendons alors inévitablement la crise à d'autres pays. [...] Il y a un effet domino. »

Des millions de réfugiés et de personnes déplacées à travers le monde risquent de perdre leur accès à l'aide vitale en raison des coupes budgétaires drastiques dans le financement de l'aide humanitaire. Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, possède l'expertise, l'expérience et la détermination nécessaires pour continuer à protéger les personnes contraintes de fuir, mais nous avons besoin de toute urgence que les donateurs - particuliers, entreprises et gouvernements - intensifient leur soutien. Faites un don dès aujourd'hui pour nous aider à atteindre les personnes les plus vulnérables. Des vies en dépendent.