Rapatriement par avion depuis Kinshasa pour des réfugiés urbains angolais
Rapatriement par avion depuis Kinshasa pour des réfugiés urbains angolais

KINSHASA, RDC, 27 octobre (UNHCR) - Ce mois-ci, l'UNHCR a organisé le huitième vol de retour de réfugiés angolais depuis le début de l'opération de rapatriement volontaire de la République démocratique du Congo (RDC) vers l'Angola le 20 juin 2003. Cette opération se déroule dans le cadre de l'Accord tripartite signé entre la RDC, l'Angola et l'agence des Nations Unies pour les réfugiés à Kinshasa le 9 décembre 2002. Elle a débuté simultanément à Kimpese dans le Bas Congo et à Kisenge dans la province du Katanga.
C'est une ambiance de fête qui a régné tout au long du vol de rapatriement des 117 réfugiés urbains angolais qui ont quitté Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, pour Luanda en Angola le dimanche 1er octobre 2006 à bord d'un avion affrété par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
La joie de se retourner chez soi ainsi que celle des retrouvailles était de rigueur en ce dimanche ensoleillé. « Je vais retrouver ma famille rentrée en Angola l'année passée », dit un jeune réfugié. « Je suis content parce que ma prière a été exaucée. »
Au centre de transit à Kinshasa, les réfugiés ont reçu la visite matinale du délégué du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés en RDC, Eusebe Hounsokou. « Ce n'est qu'un au revoir », a-t-il dit aux réfugiés candidats au retour. « Des liens de famille et d'amitié se sont tissés, des occasions de retrouvailles entre ceux qui partent et ceux qui restent, réfugiés ou autochtones, ne manqueront sûrement pas », a-t-il ajouté.
L'UNHCR a remis une allocation de retour au chef de chaque famille, d'un montant de 50 dollars pour les enfants mineurs et 100 dollars pour les adultes.
Ce premier vol précède plusieurs autres prévus cette année pour le rapatriement de réfugiés vulnérables. Ils sont estimés à plus de 4 000 en RDC. « Nous dressons les listes des candidats au retour. Nous les transférerons en Angola pour le tracing. C'est seulement à l'issue de cette étape que le rapatriement des vulnérables sera lancé », a indiqué Jean-Pierre Bontamba, assistant au rapatriement au bureau de l'UNHCR de Kinshasa.
Les prochains vols concerneront des personnes âgées et vulnérables.
La majorité des rapatriés rentrés début octobre sont nés en RDC. De retour dans le pays lusophone de leurs ancêtres, ils devront passer outre la barrière linguistique après des années passées dans un environnement francophone.
Certains parents qui n'avaient jamais perdu l'espoir d'un retour aux sources ont cependant enseigné à leurs enfants la langue portugaise.
« J'ai toujours pensé qu'un jour je retournerai avec mes enfants dans mon pays, j'ai tenu à ce qu'ils aient une connaissance de base de la langue portugaise pour qu'ils ne se sentent pas étrangers chez eux », a expliqué Afonso Simba Antonio. Tiré à quatre épingles, ce vieil homme de 61 ans n'a cessé de s'adresser en portugais à sa fillette Gracia, cinq ans, durant tout le vol.
A ce jour, près de 50 000 réfugiés angolais ont été rapatriés de la République démocratique du Congo depuis 2003 avec l'assistance de l'UNHCR.
Les Angolais qui ont trouvé refuge essentiellement dans la partie australe de la RDC, ont été accueillis au Bas Congo, Bandundu, Katanga et Kinshasa. Près de 150 000 réfugiés angolais vivent encore en RDC. Certains ont choisi l'intégration locale après que l'UNHCR ait clôturé dans certaines régions les opérations de rapatriement vers l'Angola.
L'agence a lancé le 13 octobre dernier la dernière phase de rapatriement des réfugiés angolais installés de manière spontanée dans la province du Bas Congo au sud-est de la RDC. Cette opération organisée spécialement pour les vulnérables s'achèvera fin 2006. Au total 12 663 personnes sont concernées, les vulnérables et leurs proches.
Par Simon Lubuku