Boat people en Méditerranée et dans le golfe d'Aden : le nombre d'arrivées de 2007 a été dépassé
Boat people en Méditerranée et dans le golfe d'Aden : le nombre d'arrivées de 2007 a été dépassé
La traite d'êtres humains en mer ne concerne pas seulement le golfe d'Aden. Le HCR et ses partenaires travaillent à aider les gouvernements pour faire face à ce problème ainsi que d'autres liés à la migration mixte, notamment par une série de conférences régionales pour trouver des solutions pratiques. La première de ces conférences a eu lieu au Yémen en mai dernier, et une autre est prévue la semaine prochaine à Dakar au Sénégal. Le HCR a aussi développé un Plan d'action en 10 points sur la protection des réfugiés et les mouvements migratoires mixtes qui établit certains domaines dans lesquels des initiatives doivent être mises en oeuvre et pour lesquels nous pouvons apporter une expertise.
A la fin du mois d'octobre 2008, près de 30 000 boat people sont arrivés sur les côtes italiennes en comparaison avec le nombre de 19 900 qui étaient arrivés pendant toute l'année 2007.
Au même moment, le nombre de morts ou de personnes portées disparues en mer au cours du voyage vers l'Italie ou Malte (509) pour les 10 premiers mois de 2008 est déjà plus élevé que le total de 2007 (qui s'élevait à 471 morts ou personnes portées disparues). Et cela malgré les louables efforts de recherches et de secours en mer produits par la Marine et les gardes-côtes italiens.
A Malte, près de 2 600 boat people sont arrivés au cours des neuf premiers mois de cette année depuis l'Afrique du Nord, en comparaison avec les 1 800 personnes arrivées sur l'ensemble de l'année 2007.
Dans le cas de la Grèce, des chiffres sont disponibles seulement pour les sept premiers mois de 2008, mais ils montrent la même tendance qu'en Italie et à Malte. Environ 15 000 personnes sont arrivées en Grèce continentale ou dans les îles de la mer Egée entre janvier et juillet 2008, comparé aux 19 900 arrivées pendant toute l'année 2007.
Les arrivées en Espagne continentale et dans les îles Canaries à la fin du mois d'octobre 2008 (10 700) sont également plus élevées que pendant toute la même période l'année dernière (9 100 pour les 10 premiers mois de 2007), mais sont toujours plus bas que pour l'ensemble de l'année 2007 (18 000 arrivées).
Le nombre de réfugiés dans ces mouvements mixtes de populations, qui incluent aussi des migrants économiques, varie de façon importante d'un pays à un autre et selon les périodes de l'année. Dans le cas de l'Italie, un tiers de ceux qui sont arrivés illégalement par la mer l'année dernière ont fait une demande d'asile (soit quelque 7 000 personnes). En moyenne, à peu près la moitié des demandeurs d'asile en Italie sont reconnus comme réfugiés ou se voient offrir une autre forme de protection.
A Malte, près de 80 pour cent de ceux qui arrivent par la mer demandent l'asile et près de 60 pour cent d'entre eux, en moyenne, sont reconnus comme ayant besoin de protection internationale. Ils reçoivent soit le statut de réfugié soit une autre forme de protection.
A l'opposé, sur ceux qui atteignent l'Italie ou Malte, quelque trois pour cent seulement des boat people qui arrivent sur les plages espagnoles demandent l'asile, malgré les informations et les conseils dispensés aux nouveaux arrivants.
En plus de la Méditerranée, le HCR attire l'attention depuis un certain temps sur la crise humanitaire qui se déroule dans le golfe d'Aden, traversé chaque année par des dizaines de milliers de personnes fuient la corne de l'Afrique - une région ravagée par la guerre civile, l'instabilité politique, la famine et la pauvreté - à la recherche de protection au Yémen ou ailleurs.
Au cours des premiers 10 mois de l'année 2008, plus de 38 000 personnes ont effectué le périlleux voyage en bateau depuis la Somalie vers le Yémen. Cela représente une augmentation considérable par rapport aux 29 500 personnes qui ont entrepris ce même voyage durant toute l'année 2007. Jusqu'à présent, plus de 600 personnes sont mortes ou portées disparues dans le golfe d'Aden. L'an dernier, le nombre de morts était de 1 400.
En 2007, on estime que deux tiers de ceux qui sont arrivés vivants au Yémen ont cherché une assistance auprès du HCR. Le Yémen a accepté depuis des années des Somaliens en tant que réfugiés prima facie, mais l'accès à la protection des réfugiés demeure plus difficile pour les demandeurs d'asile originaires d'Ethiopie.
Le HCR intensifie constamment sa réponse en renforçant les conditions de réception pour ceux qui arrivent au Yémen et, parallèlement, en améliorant les conditions de vie dans la corne de l'Afrique, en répondant aux besoins de protection, de façon à ce que les personnes n'aient pas besoin de risquer leur vie en effectuant cette traversée vers le Yémen.