Colombie : Accord destiné à protéger les droits à la propriété des déplacés
Colombie : Accord destiné à protéger les droits à la propriété des déplacés
Un nouvel accord conclu entre l'UNHCR et le Gouvernement colombien visant à promouvoir la protection des terres et la restitution des droits à la propriété constitue une avancée positive pour les populations déplacées internes en Colombie.
L'accord devrait être signé aujourd'hui dans la capitale colombienne, Bogota, par le Ministre de l'agriculture, Andres Felipe Arias, et le délégué de l'UNHCR, Jean-Noël Wetterwald. Il permettra d'établir un cadre pour la coordination de divers programmes déjà en place destinés à protéger juridiquement les terres abandonnées et il prévoit de nouvelles initiatives pour restaurer les droits à la propriété des personnes qui ont perdu leurs terres lors d'un déplacement forcé, augmentant ainsi leurs chances de stabiliser leur situation socio-économique.
Selon les chiffres officiels publiés par l'agence gouvernementale chargée de vérifier que le gouvernement respecte la législation nationale (Procuraduría General de la Nación), les personnes déplacées qui ont fui les conflits armés et la violence ont perdu environ six millions d'hectares de terres. Cela représente environ six pour cent de l'ensemble du territoire national colombien. Jusqu'à présent, très peu de personnes déplacées ont reçu une compensation pour leurs pertes.
Sur les 2,4 millions de personnes enregistrées au niveau national en tant que déplacées, plus des trois quarts (78 pour cent) proviennent de zones rurales et tiraient des revenus de la culture de leurs terres. Outre la violation de leurs droits à la propriété, la perte des terres a signifié pour nombre des déplacés la perte des revenus provenant des produits de la terre. La majorité des déplacés a trouvé refuge dans des zones urbaines, souvent dans des quartiers très défavorisés, et ils ont de grandes difficultés pour trouver un emploi.
Ce nouvel accord promeut une approche globale des questions liées à la terre, à commencer par la prévention avec l'enregistrement de la terre dans les communautés confrontées au risque d'un déplacement forcé - une étape cruciale car de nombreux fermiers colombiens n'ont pas de titre juridique attestant de leur propriété foncière, rendant encore plus difficile la récupération de leurs terres, de retour après un déplacement. D'autres étapes incluent la protection juridique des terres abandonnées afin qu'elles ne soient pas vendues ou utilisées par d'autres, et établissent des mécanismes pour faciliter la distribution des terres aux personnes déplacées qui ont perdu leurs propriétés.
Nous accueillons favorablement l'engagement démontré par ce nouvel accord de la part des autorités colombiennes pour régler l'un des problèmes les plus importants pour les Colombiens déplacés internes. Nous coopérerons étroitement avec le gouvernement, la société civile et les personnes déplacées afin d'identifier les meilleurs moyens d'assurer la restitution des terres et des propriétés aux victimes.
L'UNHCR travaille en Colombie depuis dix ans pour soutenir les efforts du gouvernement en faveur de l'une des plus importantes populations de déplacées au monde. Parmi d'autres initiatives, l'organisation soutient le projet Tierras (Terres) qui, ces quatre dernières années, a déjà enregistré et protégé juridiquement plus de deux millions d'hectares de terre appartenant aux personnes déplacées et aux communautés confrontées à un haut risque de déplacement forcé.