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Iraq : Une attaque au mortier vise des Palestiniens à Bagdad

Points de presse

Iraq : Une attaque au mortier vise des Palestiniens à Bagdad

20 Octobre 2006 Egalement disponible ici :

L'UNHCR a, à maintes reprises, exprimé ses préoccupations quant aux menaces dont font l'objet des milliers de réfugiés palestiniens présents à Bagdad et le long de la frontière avec la Syrie et la Jordanie. Nous avons appris qu'un tir de mortier s'est produit la nuit dernière au sein de la communauté palestinienne de Al Baladiya à Bagdad, entraînant la mort de quatre Palestiniens, une douzaine de personnes blessées et plusieurs déplacés. Certains de ceux qui ont été blessés sont dans un état grave. Des ambulances qui tentaient de joindre la zone juste après l'attaque ont été déviées par la milice armée.

Il y a déjà eu des mises en garde par la milice que les Palestiniens devaient quitter les environs. La zone de Al Baladiya abritait quelque 8 000 Palestiniens ; selon des sources palestiniennes, 4 000 personnes se trouveraient toujours sur place.

En 2003, l'UNHCR a enregistré 23 000 des 34 000 Palestiniens estimés présents en Iraq. Nous pensons que près de 20 000 d'entre eux sont encore dans le pays. Ils n'ont pas eu d'autres choix, et nous sommes préoccupés par le sort de ceux qui sont restés, auxquels nous ne pouvons assurer une protection. Il est de la responsabilité du gouvernement irakien et des forces de la coalition d'apporter la protection nécessaire, particulièrement aux réfugiés en Iraq qui ne peuvent bénéficier de protection dans d'autres pays.

Avec ce dernier incident, il est vraisemblable que davantage de Palestiniens essaient de fuir vers les pays voisins, principalement vers la Syrie et la Jordanie. Cela nous préoccupe parce que ces deux pays ont fermé leurs frontières aux Palestiniens. Quelque 340 Palestiniens venant d'Iraq se trouvent actuellement dans le no-man's land iraquo-syrien et espèrent pouvoir entrer en Syrie. Ils ont commencé à arriver à la frontière en mai 2006 et leur nombre n'a cessé de grandir depuis lors. Plusieurs informations indiquent aussi que des Palestiniens ont été chassés de la frontière.

Nous lançons un appel aux pays voisins pour qu'ils ouvrent leurs frontières aux Palestiniens réfugiés en Iraq, et qu'ils fassent preuve une fois de plus, en ce mois saint de Ramadan, de la générosité habituelle et des sentiments humanitaires qui permettraient d'assurer la sécurité aux Palestiniens menacés. La Syrie et la Jordanie ne devraient pas assurer seules la totalité de la charge ; nous demandons aux autres pays arabes, à l'intérieur et hors de cette région, d'accueillir quelques-uns de ceux qui sont contraints de fuir l'Iraq.

Il est maintenant urgent d'obtenir l'aide et la volonté internationales pour apporter une solution, du moins temporaire, aux Palestiniens d'Iraq. L'UNHCR a déjà fait plusieurs tentatives pour ces populations, sans succès : l'entrée en Jordanie et en Syrie, le retour dans les territoires palestiniens, avec l'accord d'Israël, le transfert dans d'autres Etats arabes et la réinstallation en dehors de la région. Dans le même temps, nous continuons à demander une meilleure protection de la communauté palestinienne en Iraq. Mais, dans les circonstances actuelles, le retour en Iraq n'est pas une solution, à moins que la sécurité ne soit rétablie. La situation actuelle est intenable pour les Palestiniens et semble s'aggraver.

Sur un autre sujet, certains d'entre vous ont demandé la semaine dernière si nous disposions de statistiques sur le nombre d'Iraquiens déplacés à l'intérieur du pays depuis la chute du précédent régime en 2003. A l'appui de chiffres de différentes sources, notre service Iraq estime que 754 000 Iraquiens ont été déplacés à l'intérieur du pays depuis 2003 - dont 365 000 d'entre eux après février lors des violences sectaires qui ont suivi les bombardements de Samara. Nous restons extrêmement préoccupé par la rapidité avec laquelle la situation se dégrade en Iraq et sur les déplacements continus, tant à l'intérieur de l'Iraq qu'à l'extérieur. Tel que cela a été mentionné la semaine dernière, les chiffres des autorités iraquiennes, l'UNHCR et ses partenaires, indiquent que plus de 1,5 million de personnes sont actuellement déplacées à l'intérieur de l'Iraq, y inclus les quelques 800 000 qui ont fui leur maison avant 2003, ainsi que les 754 000 qui ont fui juste après. On estime à 20 000 personnes celle qui sont déplacées de façon temporaire, dans l'attente de la fin des opérations militaires dans leurs villes ou leurs régions. Comme annoncé la semaine dernière, 1,6 million d'Iraquiens se trouvent dans d'autres pays de la région, principalement en Jordanie et en Iraq. Plusieurs d'entre eux sont hors d'Iraq depuis une décennie voire plus, mais quelque 40 000 Iraquiens arrivent en Syrie chaque mois. Toutefois, la plupart d'entre eux ne se sont pas enregistrés auprès de l'UNHCR.

Nous avons également été interrogés sur de récentes informations portant sur la fuite d'Iraquiens chrétiens. L'UNHCR n'a pas été témoin d'une augmentation d'arrivée et d'enregistrement d'Iraquiens chrétiens dans les pays voisins. En Syrie, la proportion d'Iraquiens chrétiens qui ont été enregistrés par l'UNHCR au cours des six derniers mois a diminué. Actuellement, près de 24 % de l'ensemble des 38 000 Iraquiens enregistrés à l'UNHCR en Syrie sont des Iraquiens chrétiens. Entre octobre 2003 et mars 2005, la proportion était plus importante, elle représentait près de 36 % des 15 855 Iraquiens qui étaient enregistrés à cette époque. Toutefois, il est à noter que la plupart des déplacés iraquiens vivant à l'étranger ne sont pas enregistrés auprès de nous et nous n'avons ainsi pas de données précises sur la composition ethnique et religieuse de cette population. Alors que la précarité et le harcèlement auxquels ils font face est symptomatique de la violence et de l'insécurité généralisée en Iraq, les membres des minorités chrétiennes dans le passé ont été ciblés particulièrement, avec des attaques contre des églises, la fermeture contrainte des propriétaires de boutiques de liqueurs et d'autres formes de harcèlement.

En octobre, un prêtre a été tué à Mossoul.