RDC/Nord-Kivu : Le nombre de Congolais déplacés par le conflit s'accroît
RDC/Nord-Kivu : Le nombre de Congolais déplacés par le conflit s'accroît
Des centaines de Congolais apeurés ont rejoint un site de fortune près de Goma, fuyant les tout derniers combats survenus dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo. Les personnes déplacées arrivant au Lac Vert fuyaient hier les lourds combats entre les rebelles, les troupes insurgées et les forces gouvernementales à Sake, à 30 kilomètres au nord-ouest de Goma.
Hier après-midi, un premier groupe de 300 déplacés fuyant depuis Sake ont été accueillis par une équipe de l'UNHCR au site du Lac Vert, à 10 kilomètres environ de Goma. Selon les nouveaux arrivants, au moins 1 000 autres personnes étaient en route vers ce site. La situation peut changer rapidement selon la poursuite des combats.
Les combats près de Sake font suite à une autre série de combats survenus dimanche à Nyanzale, à quelque 100 kilomètres au nord de Goma. Depuis décembre 2006, le renforcement des forces militaires et les affrontements incessants dans le Nord-Kivu ont engendré la plus importante crise de déplacement interne de la région, depuis la fin de la guerre civile en 2003. Durant les 12 derniers mois, quelque 405 000 Congolais ont été forcés de quitter leurs maisons dans cette province, dont plus de 170 000 depuis le mois d'août. La province compte environ 800 000 déplacés internes.
Tous les sites hébergeant des déplacés vont bientôt atteindre leur capacité maximale d'accueil. Nous craignons que la reprise des combats n'apporte encore davantage de souffrance dans le cadre de cette situation humanitaire déjà catastrophique. Avec des divisions inter-ethniques accrues et le renforcement continu des forces militaires, l'UNHCR est profondément préoccupé par le risque de graves abus des droits de l'homme et de violences contre les civils.
Les déplacés ont expliqué qu'ils avaient été réveillés lundi à l'aube par le bruit des tirs d'artillerie lourde et qu'ils avaient immédiatement pris la fuite. Les nouveaux arrivants, pour la plupart des femmes et des enfants transportant leurs possessions dans de petits paquets, semblaient bouleversés et fatigués après leur longue marche de 30 kilomètres depuis Sake. Les femmes ont indiqué que beaucoup des hommes de leurs familles avaient choisi de rester à Sake pour surveiller leurs biens, mais qu'ils partiraient si les combats venaient à s'intensifier. Nos équipes ont commencé à enregistrer les nouveaux déplacés et ont préparé des moyens de transport pour les transférer vers d'autres sites de la région.
Le site du Lac Vert est en cours de réhabilitation par l'UNHCR et les ONG partenaires, après le transfert de plus de 7 000 déplacés vers les camps de Buhimba et de Bulengo, qui sont gérés par l'UNHCR. Le site de fortune du Lac Vert avait atteint sa capacité d'accueil maximale et les conditions de vie y étaient extrêmement pauvres.
Les combats incessants créent des problèmes dans toute la zone. Ce week-end, nous avons essayé de transférer environ 2 500 personnes déplacées depuis des bâtiments publics dans le centre de Rutshuru vers un site nouvellement créé et localisé à Dumez, juste en dehors de la ville. Mais l'opération a été annulée dimanche, quand les combats ont éclaté dans les environs juste après que 295 personnes déplacées aient été transférées. Une équipe de l'UNHCR avait été récemment déployée à Rutshuru pour assister et protéger environ 45 000 personnes déplacées internes dans cette région.