Sept mois d'épreuve en mer pour les réfugiés rohingyas arrivés en Indonésie

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est attristé par la mort de trois réfugiés rohingyas qui avaient débarqué à Aceh, dans le nord de l’Indonésie, la semaine dernière. Parmi les arrivants, un jeune homme et deux jeunes femmes, tous âgés de moins de 25 ans, sont aujourd’hui décédés.  

Nous sommes également profondément préoccupés par la santé de nombreux autres membres du groupe de 293 personnes, dont plus d'un tiers a été identifié comme ayant besoin d'une hospitalisation et de soins médicaux. La majorité des membres de ce groupe (quatre sur cinq) sont des femmes et des enfants, et environ la moitié sont des jeunes filles de moins de 18 ans. 

De nombreux enfants du groupe sont sans leurs parents, et d'autres ne sont accompagnés d'aucun tuteur. Au moins un garçon, âgé de 12 ans, a perdu la personne qui prenait soin de lui au cours du voyage, avec la mort de son père.

Plus de 30 personnes auraient trouvé la mort au cours de la traversée, qui avait débuté à Cox Bazar, au Bangladesh, et qui a duré sept mois. Les rescapés sont dans un état physique fragile et ont subi de graves traumatismes.

Tous les nouveaux arrivants sont négatifs au test rapide de Covid-19, mais ils souffrent de nombreux problèmes médicaux qui pourraient être causés par la malnutrition et tout ce qu'ils ont enduré en mer.  

Ayant été refoulés en mer à plusieurs reprises et s'étant vu refuser le débarquement dans la région, beaucoup présentent des symptômes correspondant au béribéri, une maladie évitable causée par un déficit aigu en vitamines. 

Etant donné le manque de places et de ressources dans les établissements de santé locaux, nous intervenons aux côtés des autorités locales de Lhokseumawe, à Aceh, ainsi que de la Croix-Rouge indonésienne, de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et d'autres partenaires. Des dispositions sont actuellement prises pour établir une clinique médicale sur le site « BLK » désigné par les autorités indonésiennes pour l'hébergement temporaire des arrivants. 

Médecins Sans Frontières (MSF) a déployé une équipe sanitaire d'urgence pour effectuer des évaluations médicales et le HCR a commencé à distribuer des comprimés de vitamine B1 pour le traitement de la carence en vitamine causant des symptômes semblables au béribéri.

Le pré-enregistrement des nouveaux arrivants a été reporté à la fin de la semaine afin de pouvoir assurer ces soins médicaux. 

Le HCR félicite le gouvernement indonésien et la communauté locale d'Aceh pour avoir accueilli le groupe et mobilisé le soutien nécessaire pour répondre rapidement à leurs besoins immédiats. 

Cet épisode tragique est un rappel brutal aux Etats de la région qu'une action rapide pour fournir un port sûr aurait pu sauver des dizaines de vies humaines.

Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :

• A Djakarta, Mitra Suryono, [email protected], +62 818 157 982  
• A Bangkok, Kasita Rochanakorn, [email protected], +66 64 932 0803 
• A Bangkok, Catherine Stubberfield, [email protected], +66 659 298 062 
• A Genève, Babar Baloch, [email protected], +41 79 513 9549 
• A New York, Kathryn Mahoney, [email protected], +1 347 443 7646