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Le point sur la situation humanitaire en Afghanistan n° 25

Le point sur la situation humanitaire en Afghanistan n° 25

26 octobre 2001

Le 26 octobre 2001

En bref :

  • Le Haut Commissaire se rendra au Pakistan et en Iran

  • Les réfugiés continuent d'arriver au camp temporaire de Killi Faizo, au Pakistan

  • Les entretiens avec les nouveaux réfugiés arrivés dans la région de Peshawar se poursuivent

Visite du Haut Commissaire au Pakistan et en Iran

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Ruud Lubbers, quittera Genève ce vendredi 26 octobre, pour une mission d'une semaine au Pakistan et en Iran afin de vérifier l'état actuel des préparatifs mis en place pour faire face à un éventuel afflux massif d'Afghans. Il s'agira de la deuxième visite du Haut Commissaire dans la région en l'espace de six mois.

M. Lubbers devrait passer deux jours dans la région de Quetta, où il se rendra aux sites prévus pour les réfugiés, près du poste frontière de Chaman, et aura des entretiens avec les autorités de la province du Baloutchistan, avec des représentants des ONG ainsi qu'avec le personnel du HCR.

A Islamabad, des entretiens avec des responsables du gouvernement pakistanais, des membres du corps diplomatique et le personnel du HCR sont prévus pour lundi et mardi.

Le Haut Commissaire se rendra mercredi en Iran afin d'évaluer les préparatifs de ce côté-là de la frontière afghane et rencontrer des responsables gouvernementaux à Téhéran. Il est attendu de retour à Genève le vendredi 2 novembre.

Plus de familles arrivent au camp temporaire au Pakistan

Jeudi, 148 personnes sont arrivées dans le camp temporaire de Killi Faizo mis en place par le HCR deux kilomètres à l'intérieur du territoire pakistanais, près du poste frontière de Chaman. Avec ces nouvelles arrivées, le nombre total de personnes dans ce site s'élève à plus de 250 (54 familles).

A Killi Faizo, 100 tentes ont été dressées et une clinique de fortune a été installée par Médecins Sans Frontières. Jeudi, l'équipe médicale - un docteur et deux infirmières - a examiné 50 patients et vacciné contre la rougeole 110 enfants âgés de 2 à 15 ans, la totalité de la population enfantine du camp.

Des entretiens avec certains nouveaux réfugiés indiquent que les Afghans craignent d'être pris dans les bombardements ou dans des combats entre les Talibans et leurs opposants. Ils continuent aussi de parler de la dégradation de l'ordre public. Ceux qui proviennent des villes sont particulièrement préoccupés par le danger posé par les combats dans les zones résidentielles.

Jeudi après-midi, plusieurs centaines de personnes (100 familles), la plupart originaires de Mazar-e-Charif, au nord de l'Afghanistan, attendaient à la frontière de pouvoir entrer au Pakistan. Le personnel du HCR présent sur place est confiant que le groupe pourra être admis. Il n'est pas clair pourquoi les Pakistanais laissent entrer certaines personnes et arrêtent d'autres. Le HCR a établi une présence à la frontière de Chaman, avec une équipe de six employés locaux qui assurent une permanence 24 heures sur 24.

Le HCR poursuit ses efforts pour constituer des stocks de matériel de secours dans la région. A Quetta, les réserves totalisent 13 300 tentes, 6 000 lampes-tempête, 10 350 couvertures, 16 100 jeux de cuisine, 18 150 bâches de plastique, 1 000 réchauds, 6 400 duvets, 1 000 jerricans, 5 000 seaux, 3 000 savonnettes et 13 entrepôts mobiles.

Dispositif de sécurité dans la Province frontière du Nord-Ouest

Le HCR, le Commissariat pakistanais pour les réfugiés et les représentants à Peshawar des localités de Khyber, Mohmand et Bajaur sont parvenus à un accord sur le dispositif de sécurité dans les zones tribales. Durant la préparation des sites et après l'établissement des camps, les convois du HCR seront sous escorte de la police tribale locale (khasadars). Un commandant de l'armée pakistanaise a été désigné comme officier de liaison avec le HCR pour traiter de toutes les questions relatives aux conditions de sécurité.

Selon les représentants des zones tribales, le Sud-Waziristan reste calme. Le HCR et ses partenaires opérationnels ont dû suspendre les travaux sur un site à cause d'une demande d'indemnisation de la part de la famille du propriétaire du terrain. Les négociations se poursuivent. Au Nord-Waziristan, la situation serait plus tendue. Certains chefs politiques et religieux mènent campagne contre les ONG, perçues comme des symboles de l'Occident. La probabilité d'un afflux massif par le Nord-Waziristan est moindre. Le développement de ces deux sites a été toutefois suspendu.

Arrivées dans la région de Peshawar

Les entretiens préliminaires menés par le personnel du HCR à Peshawar se poursuivent avec les réfugiés arrivés clandestinement dans la région depuis le 11 septembre, à travers des points de passage peu fréquentés et non surveillés de la frontière.

On estime qu'environ 10 000 de ces nouveaux arrivés auraient trouvé refuge dans les camps existants. Des milliers d'autres se trouvent à Peshawar même et les environs, où ils ont des parents. La situation est particulièrement difficile pour les Afghans qui louent un logement car les prix ont grimpé d'environ 40%.

La plupart de ceux qui sont arrivés dernièrement sont des Pachtouns et des Tadjiks, originaires de Nangarhar et Kaboul. Ils parlent de l'insécurité croissante dans leur région d'origine et de leur fuite provoquée par la crainte des bombardements, des possibles représailles de la part des forces de l'Alliance du Nord, des pillages et de l'enrôlement forcé.

Certains réfugiés ont fait part aux employés sur le terrain des terribles expériences qu'ils ont vécues en route vers le Pakistan. Une fillette a été mutilée par l'explosion d'une mine lorsqu'elle traversait les montagnes avec sa famille. Une femme a accouché sur le chemin, mais le bébé n'a pas survécu. La mère a pu recevoir des soins médicaux.

Parmi les réfugiés qui ont été interviewés se trouvaient des femmes seules, des veuves, des orphelins (qui parlent de la mort de leurs parents sous les bombardements ou à cause de la guerre civile), des personnes gravement malades, et des blessés nécessitant des soins médicaux spéciaux. Selon les réfugiés, plusieurs familles ont été séparées au cours de la fuite, et certaines familles ont dû abandonner des parents faibles ou handicapés incapables de supporter la longue marche jusqu'au Pakistan. D'autres encore sont restés car ils n'avaient pas les moyens de payer leur passage et leur entrée au Pakistan, et nombre de personnes ont perdu des membres de leur famille à la frontière afghane.

Bien que de nombreux nouveaux arrivants aient été accueillis et assistés par leurs parents au Pakistan, des personnes vulnérables ont besoin d'une aide d'urgence. On espère pouvoir reloger ces personnes dans un des nouveaux sites de la région, probablement à Bajaur où le site de Kotkai ne présente pas de problèmes d'aménagement et pourrait accueillir plus de 40 000 personnes. Le transfert se ferait sur une base volontaire. Le HCR a commencé à négocier avec les autorités sur cette possibilité.

Des informations de Kandahar

Le HCR a reçu des informations faisant état du pillage de son bureau et de son entrepôt à Kandahar. Le HCR était au courant que les Talibans tenaient des réunions depuis quelque temps dans l'enceinte du bureau du HCR. Certains témoins arrivant au Pakistan affirment avoir vu des hommes armés conduisant les neuf véhicules du HCR. Depuis début septembre, l'entrepôt du HCR à Kandahar contenait plus de 590 tentes, quelque 500 bâches de plastique et toiles goudronnées, des milliers de chaussures et des vêtements, ainsi que du matériel scolaire.

Iran

Au cours d'une visite au poste frontière de Milak, près de la ville de Zabol, dans la province du Sistan-Baloutchistan, au sud-est de l'Iran, l'équipe du HCR a rencontré un groupe de 35 familles afghanes. Les Afghans ont présenté une liste de 225 chefs de famille représentant quelque 1 500 personnes - parmi lesquelles il y a des personnes âgées, des enfants et des nourrissons, le plus jeune d'à peine six mois, présentant des signes évidents de malnutrition - qui sont à la recherche d'aide dans les environs de Zaranj, dans la province afghane de Nimroz. Un homme de ce groupe, arrivé jusqu'à la frontière avec toute sa famille, s'est vu refuser l'entrée en Iran. Les Afghans étaient dans un grand dénuement, ayant tout vendu pour se procurer un peu de nourriture. Les familles craignent pour leur sécurité dans les deux camps tenus par la Société du Croissant-Rouge iranien en territoire afghan, Makaki et Mile 46, à cause du banditisme et de la possibilité d'enrôlement forcé. Jusqu'à mercredi soir, il y avait, selon le Croissant-Rouge iranien, 568 personnes dans le camp de Mile 46 et 3 740 dans celui de Makaki, la population de ce dernier ayant doublé au cours de ces deux derniers jours.