Le HCR confirme la mort de trois de ses employés lors de l'attaque perpétrée au Timor occidental
Le HCR confirme la mort de trois de ses employés lors de l'attaque perpétrée au Timor occidental
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés est choqué et bouleversé par la mort de trois de ses employés au Timor occidental, a aujourd'hui déclaré Madame Sadako Ogata, le Haut Commissaire.
« Nous attendons de plus amples détails sur les tragiques événements survenus dans la ville d'Atambua », a déclaré Madame Ogata à New York, « mais nous avons désormais la confirmation de la mort de trois de nos collègues lors d'une attaque barbare sur le bureau du HCR. Dévouées à la cause humanitaire, pacifiques et non armées, ces victimes innocentes ont sacrifié leur vie pour venir en aide à des personnes qui avaient tout perdu. Les mots ne suffisent pas à exprimer notre douleur. Nous sommes de tout coeur avec les familles des victimes. »
La mort de trois membres du personnel international du HCR a été confirmée par leurs collègues qui ont été évacués à Dili, au Timor oriental, mercredi soir. L'identité des victimes ne sera divulguée que lorsque leurs familles auront été avisées de leur décès.
Madame Ogata a en outre condamné l'incapacité des autorités indonésiennes à garantir la sécurité du personnel humanitaire au Timor occidental, où nombre d'agressions ont été perpétrées au cours de l'année.
Le HCR avait suspendu toutes ses opérations au Timor occidental suite à une attaque, le 22 août dernier, à l'encontre de trois membres de son personnel qui avaient été brutalement attaqués, vraisemblablement par des miliciens, près de la ville de Kefamenanu, à 180 km à l'est de Kupang. L'agence humanitaire avait repris ses opérations le 29 août après que les autorités indonésiennes aient procédé à l'arrestation de deux suspects et promis de renforcer la protection du personnel humanitaire.
Une flambée de violence s'est emparée d'Atambua mardi matin, après la découverte du corps d'un chef milicien à proximité de la ville, située à 30 km de la frontière avec le Timor oriental. Sa mort a provoqué la colère des miliciens à Atambua, qui ont saccagé le bureau du HCR et incendié ses véhicules.
Le personnel humanitaire a été évacué d'Atambua où le PAM, l'UNICEF, l'OIM et d'autres agences d'aide ont des bureaux. L'équipe du HCR était composée de neuf internationaux et plusieurs dizaines de locaux.
« Cette agression d'une lâcheté sans nom met une fois de plus en évidence les dangers auxquels est confronté le personnel humanitaire dans des situations de conflit ou d'après-conflit dans diverses régions du monde », a souligné Madame Ogata. « Nos 5 000 employés sont présents dans 120 pays, souvent dans des zones extrêmement reculées et isolées. Ils ont pour mission d'aider et de protéger les personnes les plus vulnérables. Mais face à la tragédie d'aujourd'hui, il serait grand temps de nous demander : qui va protéger les protecteurs ? »
L'attaque de mercredi est l'incident le plus grave jamais perpétré à l'encontre du personnel du HCR.
Tout au long de l'année, le HCR a fourni une assistance aux Est-Timorais réfugiés au Timor occidental. Près de 170 000 Est-Timorais ont regagné le Timor oriental depuis octobre 1999, mais environ 125 000 autres se trouvent encore au Timor occidental.