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Aider les rapatriés afghans à régler la source de leurs différends

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Aider les rapatriés afghans à régler la source de leurs différends

Avec près de quatre millions d'Afghans rapatriés depuis 2002, les conflits entre les communautés sont inévitables. Dans la province centrale de Bamyan, l'UNHCR et le comité local pour la paix travaillent conjointement pour résoudre les conflits et régler les motifs de querelles, qui impliquent souvent l'accès à l'eau ou à la propriété.
11 août 2005 Egalement disponible ici :
Un canal construit par des rapatriés grâce à un projet générateur de revenus à Bamyan, au centre de l'Afghanistan.

BAMYAN, Afghanistan, 11 août 2005 (UNHCR) - La ville de Bamyan, au centre de l'Afghanistan, est un lieu exceptionnel, comptant notamment la première et la seule femme gouverneur de province dans tout le pays. C'est le site où les efforts de la communauté internationale se concentrent pour restaurer les bouddhas majestueux sculptés dans la falaise qui avaient été détruits par les taliban. Et enfin, c'est le berceau de la communauté ethnique des Hazara.

Dans un pays pratiquant globalement l'Islam sunnite, les Hazara, avec leur apparence distincte asiatique, sont majoritairement des musulmans chiites. C'est pour cette raison que les taliban avaient, à maintes reprises, attaqué Bamyan et d'autres villes de la région, contraignant les Hazara à fuir pour se réfugier en Iran ou au Pakistan.

Aujourd'hui, Bamyan est considérée comme l'une des provinces les plus sûres d'Afghanistan. Mais, avec le retour de près de 4 millions de réfugiés afghans dans leur patrie depuis en 2002, à Bamyan comme partout dans le pays, des querelles entre les différentes communautés sont inévitables.

Séparée du reste du pays par l'immense chaîne de montagne de Koh-i-Baba, Bamyan est la capitale isolée des montagnes du centre de l'Afghanistan. Les avions des Nations Unies la relient à Kaboul en moins de 30 minutes - un trajet qui prendrait plusieurs heures en empruntant les routes non asphaltées de la région.

Dans le village de Sar-i-Qul Topchi, près de la ville de Bamyan, des hommes représentant les communautés hazara, tadjik et pachtoun sont rassemblés dans la maison de Haji Abdoul Mohammed pour l'une de leurs réunions régulières. Les 22 hommes sont membres du comité local pour la paix créé à la suite d'un projet de cohabitation de l'UNHCR, mis en oeuvre par une organisation non gouvernementale japonaise, Save the Children.

Chaque membre du comité a reçu une formation pour la résolution des conflits et a suivi des séminaires où des cas de querelles de cohabitation ont été étudiés. Le comité agit en complément des autorités locales dans les villages, qui comprennent des personnes âgées et de conseillers locaux, connus sous le nom de Shouras. Une fois ces comités formés, les familles sont encouragées à leur faire part du problème qu'elles rencontrent. Une enquête sur les doléances est alors diligentée par un groupe de travail composé de cinq membres du comité avant qu'une décision ne soit prise.

A Sar-i-Qul Topchi, tout comme dans d'autres communautés ethniques mixtes, les conflits sont, le plus souvent, liés à l'accès à la propriété ou à l'eau plutôt que la religion. La seconde phase du projet de cohabitation consiste à diagnostiquer les motifs de cette querelle pour décider de sa prise en charge. A cette étape, des canalisations d'eau et de petits barrages sont en cours de construction pour augmenter le volume d'eau fourni par le torrent montagnard qui alimente les communautés.

Le travail de reconstruction résulte d'efforts communs entre l'UNHCR, UN-Habitat et le Programme de solidarité nationale du gouvernement afghan.

« Ce projet de reconstruction, d'une durée de trois mois, a pour but de fournir à ces villages l'irrigation, des opportunités de travail à court terme et, bien sûr, de promouvoir la cohabitation entre les différentes communautés », indique Mustafa Hussaini de l'UNHCR à Bamyan.

Pour Amir Doud, un membre du comité pour la paix, le résultat final est simple. « L'accès à l'eau signifie la fin des querelles entre les différentes tribus dans cette région », dit-il.

Le travail sur le projet d'irrigation devrait se terminer en novembre, avant que l'hiver long et rude ne s'installe, avec des températures atteignant régulièrement près de -35°C.

Pour Haji Abdoul Mohammed, le président du comité pour la paix, le succès du projet de cohabitation devrait rassurer les réfugiés afghans qui se préoccupent des conflits ethniques à leur retour.

Un canal construit par des rapatriés grâce à un projet générateur de revenus à Bamyan, au centre de l'Afghanistan.

« Plusieurs personnes, encore réfugiées, pourraient craindre les persécutions ou le harcèlement à leur retour dans leur région d'origine », dit-il. « J'espère que la création de comités pour la paix tels que le nôtre pourra servir de symbole d'unité nationale. »

Par Tim Irwin, UNHCR Kaboul