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Bien que l'attention soit désormais centrée sur les Libanais de retour, le HCR n'oublie pas les milliers de personnes encore déplacées

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Bien que l'attention soit désormais centrée sur les Libanais de retour, le HCR n'oublie pas les milliers de personnes encore déplacées

Alors que la majorité des Libanais sont rapidement rentrés dans leurs foyers, des milliers sont toujours déplacés dans le pays, soit parce qu'ils craignent pour l'avenir d'un cessez-le-feu encore précaire, soit parce que leurs maisons ont été complètement détruites.
24 Août 2006 Egalement disponible ici :
Jeudi dernier, plusieurs équipes de l'UNHCR ont distribué de l'aide humanitaire sur le terrain. Ce convoi de l'agence pour les réfugiés apporte des tentes, des matelas et des couvertures à la ville de Siddiqin, qui a subi des dommages particulièrement importants.

BEYROUTH, Liban, 24 août (UNHCR) - Alors que la majorité des Libanais sont rapidement rentrés dans leurs foyers, des milliers sont toujours déplacés dans le pays, soit parce qu'ils craignent pour l'avenir d'un cessez-le-feu encore précaire, soit parce que leurs maisons ont été complètement détruites.

Tout en continuant d'apporter quotidiennement de l'assistance - tentes, couvertures, bâches en plastique et autres articles de secours - aux Libanais qui sont retournés dans leurs villages ravagés par les bombardements, l'UNHCR poursuit ses visites auprès des personnes déplacées qui n'ont pas pu rentrer chez elles.

« Ces personnes déplacées ont décidé de rester là où elles sont pour diverses raisons », explique Vida Hamd, qui travaille pour l'UNHCR sur le terrain. « Certaines d'entre elles sont originaires de villages qui ont subi des destructions importantes, mais d'autres préfèrent attendre pour voir comment va évoluer la situation politique. »

Le gouvernement estime qu'environ 90 pour cent des déplacés - presque un million de personnes à la fin de la guerre - sont rentrés chez eux pendant les premiers jours qui ont suivi la fin des combats. Le personnel de l'UNHCR en Syrie, d'où sont revenus plus de 15 000 Libanais, pense qu'il ne reste plus qu'environ 2 000 personnes déplacées libanaises dans ce pays. Dans les régions autour de Beyrouth, les abris publics comme les écoles sont pratiquement vides.

Il faut cependant signaler que beaucoup de personnes revenues dans leurs villages ont découvert que leurs maisons étaient détruites ou inhabitables. Bien qu'elles soient restées dans leurs régions, elles sont à nouveau déplacées. L'UNHCR estime qu'un grand nombre de Libanais qui avaient voulu rentrer chez eux habitent maintenant chez des amis ou des parents, mais il est impossible d'obtenir des informations exactes sur ce point.

D'autres personnes ont peur et se demandent si le cessez-le-feu va durer. L'armée israélienne se trouve toujours dans le sud du Liban, en attendant le déploiement des forces de maintien de la paix de l'ONU, dont la composition est encore en discussion.

« Obtenir des chiffres précis sur le nombre de personnes qui sont encore déplacées est difficile », a déclaré Hanan Hamdan, chef de l'équipe de l'UNHCR pour la région d'Alley/Chouf, un secteur où se sont concentrées d'énormes quantités de personnes déplacées. « Les autorités locales font tout leur possible pour savoir combien de personnes sont encore déplacées, mais il y a beaucoup de mouvements et les chiffres changent sans arrêt », a-t-il ajouté.

« Ma maison n'a pas été détruite, mais nous voulons quand même rester ici », a dit Nada Saleem, originaire de Baalbek, à une équipe de contrôle de l'UNHCR qui a été la voir cette semaine près de Beyrouth. « Voyons d'abord si la visite de Kofi Annan va changer quelque chose. » Le Secrétaire général des Nations Unies devrait en effet se rendre dans la région ces prochains jours.

Les équipes de l'UNHCR qui se trouvent au sud du Liban, là où les dommages causés aux zones rurales ont été les plus graves, sont en mesure de porter assistance aux déplacés et à ceux qui ont pu regagner leurs foyers. Jeudi, le personnel de l'agence pour les réfugiés distribuait de l'aide d'urgence dans les villages les plus durement touchés, comme des tentes, de couvertures et des bâches en plastique. Des kits d'urgence permettant d'effectuer des réparations vont également être fournis pendant la phase de reconstruction.

Ce week-end, le personnel de l'UNHCR en Syrie va commencer une étude détaillée du nombre de Libanais qui sont toujours déplacés. Dans les alentours de Beyrouth - là où la majeure partie de la population avait fui au début des hostilités - les équipes de l'UNHCR évaluent les besoins de ceux qui sont restés, ainsi que des familles d'accueil. On estime que 5 000 personnes déplacées sont restées dans les collines de la région de Chouf, près de Beyrouth.

Le travail systématique de suivi dans les régions où se trouvaient initialement les personnes déplacées a confirmé que leur présence avait lourdement pesé sur les communautés locales. L'UNHCR examine actuellement la possibilité de réorienter certaines de ses activités, afin de soutenir les populations qui ont accueilli les déplacés.

« Vu que l'énorme majorité des déplacés dans cette région a été logée par des familles dans leurs maisons, il est difficile de se rendre compte de la charge que ces familles ont du supporter, ainsi que de la pression exercée sur le municipalité », a déclaré la maire d'Alley. « Cette région vivait du tourisme et de l'agriculture, et la guerre a altéré ces deux sources de revenu. »

De même qu'en Syrie, les autorités et les particuliers se sont immédiatement mobilisés pour porter secours à ceux qui fuyaient la guerre, en leur fournissant un logement. L'UNHCR a aidé les déplacés en leur procurant des biens de secours comme des matelas.

« Au début de la guerre, trois familles sont venues frapper à ma porte. Il y avait en tout une vingtaine de personnes. Je ne les connaissais pas, ils venaient du village de Qana », raconte Altaf, un des nombreux Libanais qui a ouvert les portes de sa maison à ses compatriotes déplacés. « Je leur ai dit qu'ils pouvaient rester chez moi gratuitement, vu leur situation si difficile. On a juste du s'adapter. Ces jours-là ont été difficiles. »

Par Reem Alsalem à Beyrouth, Liban