Début de rapatriement vers le Sud-Soudan samedi, affirme le HCR
Début de rapatriement vers le Sud-Soudan samedi, affirme le HCR

GENEVE, 13 décembre (UNHCR) - L'UNHCR a annoncé que le rapatriement volontaire officiel des réfugiés vers le Sud-Soudan commencera samedi 17 décembre depuis le camp de réfugiés de Kakuma, au nord-ouest du Kenya.
« Nous pensons que le nombre de réfugiés rentrant chez eux cette semaine sera peu important, pas plus de 150 personnes », a indiqué Jennifer Pagonis, porte-parole de l'UNHCR lors d'une conférence de presse à Genève, « mais ce premier mouvement officiel est symbolique pour les réfugiés souhaitant recommencer une nouvelle vie dans leur pays d'origine et nous aspirons à les aider. »
Deux vagues de rapatriement sont prévues - une par voie aérienne et une par la route. Samedi, deux avions de passagers ramèneront les réfugiés chez eux, depuis Kakuma jusqu'à Bor, au Sud-Soudan. Leurs possessions auront été transportées par avion cargo la veille.
Samedi, le convoi de bus et de camions transportera un autre groupe de réfugiés avec leurs possessions vers Nadapal à la frontière, où les rapatriés seront accueillis chez eux par les autorités sud-soudanaises. Rapidement après l'arrivée au Sud-Soudan, le convoi se divisera en deux rejoignant différentes destinations dans l'est de la région Equateur, l'un partant pour Kapoeta, et l'autre pour Chukudum.
L'UNHCR fournira aux rapatriés du matériel de base pour les aider à survivre, une fois rentrés chez eux, ainsi que deux semaines de rations alimentaires jusqu'à ce que le Programme alimentaire mondial puisse distribuer une aide plus importante aux rapatriés dans le Sud-Soudan début janvier.
Vingt et une années de guerre civile au Sud-Soudan ont pris fin en janvier 2005 avec la signature des accords de paix. Même avant la signature, l'UNHCR travaillait déjà avec les autres agences des Nations Unies et les ONG pour préparer le Sud-Soudan au retour des rapatriés. Jusqu'à un demi-million de réfugiés ont vécu dans les camps de réfugiés et d'autres sites dans les pays voisins. Ils ont maintenant l'opportunité de rentrer dans les années à venir, ainsi que plus de 4 millions de personnes déplacées à l'intérieur du Soudan.
Certains réfugiés sont déjà rentrés par leurs propres moyens, particulièrement depuis la République démocratique du Congo, sans attendre notre assistance. Mais beaucoup d'autres, notamment ceux au Kenya, ont choisi une approche plus sûre à cause d'un manque d'infrastructures et de services dans leur pays d'origine. La plupart de Sud-Soudan n'a en fait jamais eu de services efficaces et nombre de ses infrastructures rudimentaires existantes ont été détruites par des décennies de guerre.
L'approche de l'UNHCR, avec d'autres agences, a consisté à mettre en place des projets qui aideront les communautés entières, sans différenciation entre les habitants qui ne sont jamais partis et ceux qui reviennent.
« Nous avons construit des écoles, des points de distribution d'eau, des hôpitaux et des centres de formation professionnelle pour les aider à reconstruire leur vie et rester chez eux », a dit Jennifer Pagonis. « Les nouveaux services doivent également permettre de lancer un développement économique, et devraient aussi aider à promouvoir la réconciliation entre les rapatriés et les communautés locales. »
Début décembre, l'UNHCR a emmené des délégations de réfugiés depuis Kakuma au Sud-Soudan pour les aider à décider par eux-mêmes si les conditions du retour sont remplies.
On compte 72 000 réfugiés soudanais au camp de Kakuma. Les principaux pays d'accueil pour les réfugiés du Sud-Soudan sont l'Ouganda (204 400), l'Ethiopie (90 500), la République démocratique du Congo (69 400), le Kenya (74 000), la République centrafricaine (36 000) et l'Egypte (30 324).