Dégradation des conditions de vie pour les 2 000 Palestiniens bloqués à la frontière iraqo-syrienne
Dégradation des conditions de vie pour les 2 000 Palestiniens bloqués à la frontière iraqo-syrienne

GENEVE, 9 novembre (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a averti, vendredi, que la situation des Palestiniens bloqués dans des camps à la frontière iraqo-syrienne devenait très précaire ; près de 2 000 personnes doivent affronter des conditions climatiques de plus en plus difficiles.
Ces dernières semaines, la population du camp d'Al Tanf, dans le no man's land entre l'Iraq et la Syrie, a augmenté pour atteindre le nombre de 437 personnes. Les autorités syriennes ont en effet emmené au camp 97 Palestiniens supplémentaires, après qu'ils aient fui l'Iraq et rejoint la Syrie l'an passé grâce à de faux documents.
Un autre camp situé à l'intérieur de l'Iraq, Al Walid, accueille actuellement 1 560 réfugiés palestiniens. Leur nombre devrait croître également, car de nouvelles familles continuent à arriver dans le camp. L'UNHCR estime que quelque 13 000 Palestiniens vivent encore à Bagdad.
Le personnel de l'UNHCR rapporte que 30 à 40 personnes arrivent chaque semaine, après avoir fui les menaces et les attaques à Bagdad. Les conditions dans le camp, qui se situe dans le désert près de la frontière avec la Syrie, sont difficiles, en particulier à l'approche de l'hiver.
« Nous sommes de plus en plus préoccupés par le sort des réfugiés palestiniens, notamment des femmes, des enfants et des personnes âgées, qui sont encore bloqués à la frontière entre l'Iraq et la Syrie », a indiqué Andrew Harper, qui dirige les opérations de l'UNHCR pour la situation en Iraq.
« Ce groupe, qui a déjà beaucoup souffert, est aujourd'hui confronté à des conditions de plus en plus difficiles, avec l'hiver qui approche. Ils sont bloqués dans des tentes avec peu ou pas de protection contre les violentes tempêtes de sable », a-t-il déclaré. « Nous poursuivons nos discussions avec plusieurs gouvernements, à la fois au sein et à l'extérieur de la région, pour un transfert urgent de ce groupe. »
L'UNHCR recherche des solutions pour les réfugiés, aussi bien dans la région qu'au delà. Plus tôt cette année, l'UNHCR avait demandé un soutien spécifique et une réinstallation médicale d'urgence pour des enfants vulnérables et malades du camp d'Al Walid qui ne pouvaient pas recevoir de traitement médical en Iraq.
Jusqu'à présent, nous avons réinstallé une famille de huit personnes du camp, dont plusieurs enfants étaient malades, en Norvège au mois d'août. Il y a toujours 11 cas médicaux qui ont été soumis dans le cadre d'une procédure de réinstallation et qui sont en attente d'un accord. Pendant ce temps, l'UNHCR continue d'identifier d'autres cas médicaux de Palestiniens, tels que des patients atteints de cancer et des enfants avec des défauts de naissance qui ont un besoin urgent de soins. A ce jour, nous avons seulement reçu des réactions positives du Chili et du Soudan et nous continuons à rechercher d'autres solutions.
L'UNHCR travaille étroitement avec des partenaires comme le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et les Sociétés palestinienne et syrienne du Croissant-Rouge pour améliorer les conditions de vie des réfugiés dans les camps.
Toutefois, quelques bonnes nouvelles sont arrivées pour les Palestiniens. Lundi, le camp de Ruweished en Jordanie s'est vidé. Les dernières familles sont parties pour être réinstallées au Brésil. La réouverture du camp, qui a hébergé jusqu'à 1 000 réfugiés, n'est pas prévue.
Situé à environ 70 kilomètres de la frontière avec l'Iraq, il avait été installé en 2003 et avait accueilli des Somaliens et des Kurdes iraniens ainsi que des Palestiniens et des Iraquiens fuyant les violences en Iraq. La plupart d'entre eux ont été réinstallés dans des pays tiers, notamment en Australie, au Canada, au Danemark, en Nouvelle-Zélande, en Suède et aux Etats-Unis.