Des femmes afghanes et pakistanaises sont formées à la physiothérapie
Des femmes afghanes et pakistanaises sont formées à la physiothérapie
PESHAWAR, Pakistan, 18 février (UNHCR) - Dans une salle de classe aux murs recouverts de tableaux et d'affiches d'exercice sur l'anatomie et les groupes musculaires, un groupe de femmes afghanes et pakistanaises écoutent attentivement leur professeur avant de le bombarder de questions.
Les 29 femmes, dont 22 d'entre elles sont des réfugiés afghanes, sont inscrites à une formation de quatre mois en physiothérapie à Peshawar, la capitale de la Province frontière du Nord-Ouest au Pakistan. La formation fait partie du nouveau programme financé par le HCR pour aider les femmes des communautés locales, ainsi que des réfugiées, à acquérir des compétences nouvelles et vitales qui leur donneront une qualification pour devenir travailleurs communautaires dans le domaine de la rééducation.
La formation est organisée par l'Institut de formation à la physiothérapie de Peshawar. « Notre objectif est la prévention de l'invalidité physique à travers l'exercice », a expliqué Mehoob Ur Rehman, directeur de l'institut.
Une fois formées, ces femmes soigneront un grand nombre de blessures et seront en mesure de prendre en charge des personnes dans divers états, en assurant notamment des séances de physiothérapie pour des personnes blessées durant le séisme dévastateur survenu au Pakistan en 2005 ou pour des femmes enceintes.
Alia, l'une des participantes à la formation, a indiqué avoir été impressionnée par les bénéfices de la physiothérapie, qui permet le traitement de maladies, de blessures ou de déformations par l'exercice ou des méthodes physiques comme le massage, plutôt que des médicaments ou une opération chirurgicale.
« J'ai choisi cette formation car je connais de nombreuses femmes qui souffrent de maladies courantes qui peuvent être soignées par la physiothérapie. Le plus souvent après une naissance, elles souffrent de douleurs dans le dos et les genoux et des exercices adéquats peuvent les aider efficacement », a indiqué une femme pakistanaise âgée de 27 ans.
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés règle la facture pour tous les participants, y compris les frais de scolarité, les coûts de fournitures, le transport et un salaire. Pour s'inscrire à cette formation, il faut avoir été scolarisé durant 10 ans, avec une spécialisation dans le domaine des sciences.
La formation d'aide-physiothérapeutes et de travailleurs communautaires dans le domaine de la réhabilitation combine un enseignement pratique et théorique, et les étudiants doivent être présents en cours six jours par semaine. Chaque diplômé recevra du HCR une trousse à outils - comprenant des lampes à infrarouge, un instrument de massage et un stimulateur électrique - pour les aider à mettre en application leurs compétences nouvellement acquises.
« Ces outils sont utiles pour soulager la douleur et empêcher que des personnes n'aient une invalidité physique à cause du manque d'exercice », a dit le docteur Ur Rehman, ajoutant que leur utilisation par les élèves permettrait à leurs patients d'éviter d'aller en clinique pour des traitements.
Safia, une étudiante afghane enthousiaste âgée de 23 ans, avait entendu parler de cette formation par un ami. « Cele me permettra d'aider de nombreux patients qui peuvent être soignés facilement mais qui continuent à souffrir. Je peux utiliser mes compétences, même si je retourne un jour dans mon pays. Nombreuses sont les personnes en Afghanistan qui ont besoin de notre aide. »
La formation de physiothérapie fait partie du programme du HCR pour les réfugiés affectés et les régions hôtes, un programme qui vise à aider les réfugiés afghans ainsi que les communautés pakistanaises qui les ont accueillis depuis tant d'années. On compte actuellement 1,7 million de réfugiés afghans enregistrés au Pakistan, dont la plupart vivent dans des installations urbaines au côté des Pakistanais.
Le programme RAHA a débuté en 2007, avec un accent particulier sur l'acquisition de compétences pour des femmes afghanes et pakistanaises qui sont dans le besoin. Parmi les projets, se trouvent aussi la réhabilitation de cliniques et de systèmes de distribution d'eau ainsi que d'autres programmes pour le développement et pour l'autosuffisance.
« Le besoin d'un tel programme s'est fait ressentir après le séisme dévastateur survenu en 2005 dans les régions situées au nord du Pakistan, un séisme qui affecté tant les communautés locales que les Afghans », a indiqué Abdul Waheed, assistant à la gestion des programmes au HCR. « Il y avait des milliers de blessés qui avaient besoin d'une aide pour la rééducation, et très peu en avaient les compétences. »
Par Rabia Ali à Peshawar, Pakistan