Des fournitures scolaires pour les enfants réfugiés iraquiens à Damas
Des fournitures scolaires pour les enfants réfugiés iraquiens à Damas
DAMAS, Syrie, 3 août (UNHCR) - Taiba, une écolière réfugiée de 14 ans, est visiblement surexcitée alors qu'elle rentre dans la salle bruyante où l'UNHCR distribue des cartables colorés, des chaussures et des uniformes.
« C'est toujours une grande joie de recevoir de nouveaux cahiers, des stylos, des crayons et des cartables », a-t-elle expliqué, le visage rayonnant de bonheur. « Ces fournitures sentent bon et elles sont toutes neuves. C'est bien aussi de voir tous les autres enfants. »
Plus tôt cette semaine, l'UNHCR, en coopération avec le Croissant-Rouge arabe syrien, a commencé à distribuer du matériel scolaire aux enfants réfugiés iraquiens près du quartier de Saida Zeinab à Damas, où vivent de nombreux Iraquiens et où leurs enfants sont scolarisés.
La distribution d'uniformes, de chaussures et de fournitures scolaires dure sept jours. Elle vise à équiper 30 000 enfants de Damas et des campagnes avoisinantes, avant le début de la rentrée scolaire syrienne le 7 septembre. L'année dernière, la distribution de l'UNHCR a bénéficié à 20 000 enfants iraquiens.
Le premier jour, plus de 700 enfants surexcités, qui sont déjà inscrits dans des écoles primaires et secondaires, ont reçu leurs fournitures de la société privée syrienne AASCO, qui a aidé les bénévoles de l'UNHCR et du Croissant-Rouge arabe syrien à distribuer les kits.
Chaque kit de fournitures scolaires comprend un cartable contenant environ 50 articles de papeterie, un uniforme, des chaussures d'école, des vêtements et des chaussures de sport. Selon le niveau scolaire, le coût total par enfant varie entre 46 et 79 dollars, une somme importante pour les familles réfugiées comptant plusieurs enfants inscrits à l'école et qui n'ont aucun revenu.
« La scolarité en Syrie est gratuite et obligatoire jusqu'à l'âge de 15 ans », a déclaré Carole Rigaud, chargée d'éducation à l'UNHCR à Damas. « Le Gouvernement syrien a été très conciliant envers les enfants réfugiés, mais il y a des obstacles à leur assiduité, et des coûts supplémentaires, comme l'achat de matériel scolaire, qui représentent un problème majeur. »
Les familles iraquiennes, qui souhaitent envoyer leurs enfants à l'école, rencontrent d'autres problèmes parce qu'elles n'ont pas les documents appropriés ou elles n'ont pas les moyens de payer le transport. Il est parfois difficile pour les enfants de s'adapter au programme syrien car l'enseignement de l'anglais, par exemple, commence plus tôt qu'en Iraq.
En diminuant la charge financière qui pèse sur les réfugiés iraquiens vivant en Syrie et dont le niveau de pauvreté augmente, et en les informant des possibilités d'éducation disponibles, l'UNHCR espère les encourager à poursuivre l'éducation de leurs enfants.
En 2006-2007, le ministère syrien de l'éducation comptait 33 100 enfants et adolescents iraquiens à l'école ; en 2007-2008, les enfants scolarisés étaient au nombre de 49 132. L'UNHCR espère que l'année scolaire à venir verra une augmentation du nombre de réfugiés iraquiens fréquentant l'école.
Il est clair que les parents réfugiés venant recevoir des fournitures scolaires sont tous conscients des conséquences d'une éducation insuffisante pour leurs enfants.
« Sans éducation, une personne est ignorante, et même si la scolarité de certains de mes enfants a été interrompue, il est essentiel qu'ils continuent leurs études », a dit Abu Zaidoon dont les quatre fils et la fille vont tous à l'école. La famille est arrivée en Syrie en 2005. Abu Zaidoon est titulaire d'un master en affaires et en économie et sa femme est professeur d'anglais.
Comme d'autres parents réfugiés, il est persuadé que l'éducation est vitale : « Je veux être sûr que mes enfants reçoivent une éducation convenable. » Cependant, a-t-il ajouté, « avec le coût de la vie qui ne fait qu'augmenter, c'est extrêmement difficile. Au moins cette distribution nous évite certaines dépenses. »
Aseel est une réfugiée iraquienne qui s'est portée bénévole pour le programme d'éducation de l'UNHCR depuis mars 2008. Elle est bénévole pour l'UNHCR à la distribution, mais sa fille, qui va entamer sa deuxième année scolaire en Syrie, en bénéficie aussi.
« Mes parents ont, tous les deux, fait des études supérieures. L'éducation est donc une question importante dans notre famille », a dit Aseel. « En Iraq, je travaillais comme ingénieur civil. Ma fille doit recevoir une éducation. C'est le seul moyen pour qu'elle ait des perspectives d'avenir, comme celles que mes grands-parents et moi-même avons déjà bénéficié. »
Par Dalia Al-Achi et Carole Lalève à Damas