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En Colombie, une nouvelle initiative du HCR naît d'un projet dans un village marécageux

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En Colombie, une nouvelle initiative du HCR naît d'un projet dans un village marécageux

Le HCR et des fonctionnaires locaux aident à améliorer les conditions de vie d'une communauté de personnes déplacées dans un marécage de mangrove situé dans le sud-ouest de la Colombie.
26 Septembre 2008 Egalement disponible ici :
Des enfants jouent dans l'installation de Familias en Acción accueillant des déplacés. Ce site maintenant plus sûr et moins insalubre.

FAMILIAS EN ACCIÓN, Colombie, 26 septembre (UNHCR) - Au début de cette année, Lucia* et sa famille ont trouvé refuge dans une installation délabrée et sordide construite dans des marécages de mangrove, près de la ville portuaire colombienne de Tumaco.

Alertés par des membres de l'église, des employés du HCR ont rendu visite à Familias en Acción, qui héberge environ 100 familles déplacées par les violences dans le département de Nariño, une région instable située dans le sud-ouest de la Colombie. Ils ont été épouvantés par les conditions sur place et ont craint que les résidents ne soient confrontés à des risques graves pour leur santé et pour leur sécurité.

« C'était l'un des endroits les plus déchirants que j'ai jamais vus, un mélange entre un environnement très difficile et une pénurie complète d'assistance », a dit Saskia Loochkartt, chargée de communautés du HCR, en se rappelant de sa première visite.

L'agence pour les réfugiés était déterminée à améliorer les conditions de vie dans l'installation (barrio) et le travail du HCR sur place a inspiré le lancement, vendredi, du nouveau programme - surnommé « Ecouter pour changer » - visant à assurer la protection et des conditions de vie améliorées pour quelques-unes des communautés les plus vulnérables en Colombie.

Pour Lucia, son mari, ses enfants et son jeune neveu, Antonio, Familias en Acción a été un oasis de paix et de sécurité en comparaison de la communauté de pêcheurs qu'ils avaient fuie, une communauté située plus au nord sur la Côte Pacifique, après le meurtre du père d'Antonio par des membres d'un groupe armé irrégulier. Mais ils avaient tout de même des inquiétudes.

Tout d'abord, l'installation manquait d'équipements vitaux comme l'électricité et l'eau potable quand Lucia est arrivée, au jour de l'An. Pourtant la plupart des résidents, enregistrés en tant que personnes déplacées, pouvaient légalement bénéficier de services et de droits basiques.

En tant que nouveaux arrivants, Lucia et son mari ont dû construire leur cabane aux confins du barrio, tout près de l'eau. « Au début nous avions peur la nuit car, lorsque la marée monte, l'eau arrive juste à l'endroit où nous dormons », a dit Lucia. Elle était inquiète que son plus jeune enfant ne se noie.

Les chemins boueux dans le marécage devenaient quasiment impraticables quand l'eau était haute, alors que la marée montante avait ramené de la terre à l'intérieur des maisons. Des problèmes de santé étaient courants, y compris la malnutrition et les gastro-entérites, parmi les jeunes enfants.

Le HCR a contacté les autorités locales pour travailler conjointement sur un plan d'action urgente afin d'apporter des installations sanitaires, de l'électricité et d'autres services basiques. De son côté, l'agence s'est engagée à installer 16 unités sanitaires, chacune étant composée d'un réservoir d'eau de 500 litres, de deux toilettes et d'une fosse septique. La communauté a commencé le travail, sous la supervision de Solidaridad Internacional, un partenaire du HCR qui organise aussi des formations sur la préparation de la nourriture et l'hygiène.

Parallèlement, la municipalité de Tumaco a mis en place un réseau d'électricité et a recouvert les chemins de sable et de graviers pour draîner l'eau. La communauté a construit une école rudimentaire où les enfants reçoivent un repas par jour par le ministère des affaires sociales. Les améliorations ont eu un impact immense sur la communauté.

« Le projet a fonctionné car tout le monde s'est impliqué », a expliqué Jean-Noël Wetterwald, le délégué du HCR en Colombie. « Notre objectif était de faire réagir les autorités locales et nationales, en commençant par une petite contribution et beaucoup de coordination de notre part. »

Sur la base de ce modèle, le HCR a développé l'initiative « Ecouter pour changer », représentant un éventail de petits projets cherchant à faire rapidement la différence dans la vie des personnes déplacées. La première phase a vu la mise en place de 22 projets et le HCR lance un appel de fonds d'un montant de 600 000 dollars pour pouvoir les implémenter le plus rapidement possible afin de couvrir les besoins urgents.

Parallèlement, à Familias en Acción, Antonio, âgé de huit ans, a commencé à jouer au football avec d'autres enfants. C'est un enfant très réservé, a dit Lucia, ajoutant qu'il n'est plus le même depuis que son père a été tué par balles en sa présence. Mais peu à peu il va mieux.

« Quand je vois qu'il devient triste ou en colère, je lui dis de ne pas haïr car la haine est ce qui nous amenés ici », a dit la jeune femme. « Je lui dis aussi qu'il doit garder espoir car, tout simplement en regardant autour de lui, il peut voir que les choses s'améliorent. »

* Noms fictifs pour des raisons de protection

Par Marie-Hélène Verney à Familias en Acción, Colombie