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Le camp burundais est maintenant désert : le gouvernement a renvoyé les Rwandais dans leur pays

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Le camp burundais est maintenant désert : le gouvernement a renvoyé les Rwandais dans leur pays

Des milliers de Rwandais qui avaient cherché refuge au Burundi ont été renvoyés du camp de transit de Songore vers leur pays. L'UNHCR était au courant, mais comme l'agence n'a pas reçu l'autorisation d'accéder au camp, elle n'a pas pu vérifier si les demandeurs d'asile sont vraiment rentrés de leur propre gré.
13 Juin 2005 Egalement disponible ici :
Certains de ces demandeurs d'asile rwandais, qui se trouvaient dans un camp burundais près de la frontière, ont ensuite été transférés vers le centre de transit de Songore. De là, les autorités les ont ramenés chez eux à bord de camions.

GENEVE, 13 juin (UNHCR) - Un centre de transit au Burundi est à présent vide : des milliers de demandeurs d'asile rwandais ont été renvoyés chez eux, en l'espace de quelques heures, lors d'une opération controversée menée conjointement par les autorités des deux pays concernés. L'UNHCR, qui s'est vu refusé l'accès au camp, n'a pas pu vérifier si les demandeurs d'asile sont retournés chez de leur plein gré.

Le camp de transit de Songore, situé dans le nord du Burundi, hébergeait jusqu'à la semaine dernière, environ 6 000 demandeurs d'asile rwandais. Ce week-end, les autorités burundaises et rwandaises ont annoncé qu'elles considéraient désormais comme étant des « immigrants clandestins » leurs réfugiés et demandeurs d'asile respectifs, qui avaient quitté leur pays d'origine « sans raison valable. » Tant au Burundi qu'au Rwanda, pouvait-on lire dans un communiqué de presse conjoint, « toutes les mesures seront prises pour s'assurer que ces personnes soient rapatriées sans délai » vers leurs pays respectifs.

Lundi après-midi, le centre de Songore était vide. L'équipe de l'UNHCR, qui, tout comme d'autres organisations non-gouvernementales, n'avait pas reçu l'autorisation d'accéder au camp, a surveillé le déroulement des opérations de l'extérieur et a assisté au départ des demandeurs d'asile à bord de camions. Selon certains témoins oculaires, quelques passagers auraient sauté en marche des camions roulant vers la frontière.

Les autorités burundaises déclarent que tous les retours au départ de Songore sont volontaires, mais l'UNHCR n'a pu confirmer ces dires, n'ayant pu pénétrer dans le camp depuis lundi matin.

« A maintes reprises, nous avons appelé le Burundi à respecter le principe de non-refoulement et à autoriser l'UNHCR à accéder à Songore » a déclaré le David Lambo, Directeur du Bureau de l'UNHCR pour l'Afrique. « La décision récente des autorités burundaises de renvoyer au pays des milliers de demandeurs d'asile rwandais, en empêchant l'UNHCR de les rencontrer, laisse planer un doute sur le caractère librement consenti des retours. »

L'UNHCR, qui a réagi aux déclarations des deux gouvernements ce week-end, a exprimé sa vive inquiétude. Il a également rappelé que leur décision de reconsidérer le « statut » de leurs réfugiés et demandeurs d'asile respectifs pourrait contrevenir au droit d'asile international, en particulier à la Convention des Nations Unies de 1951 relative au statut des réfugiés et à la Convention de l'OUA de 1969.

Les demandeurs d'asile rwandais ont commencé à arriver au Burundi en mars de cette année. Ils disaient craindre les tribunaux gacaca, qui enquêtent sur le génocide de 1994 dans leur pays. L'UNHCR a réitéré ses appels aux autorités burundaises pour que les habitants du camp soient transférés vers un lieu plus sûr, loin de la frontière. Il a également proposé son aide au Rwanda et au Burundi afin de trouver une solution solution satisfaisante pour tous.

Avant ces retours, le Burundi accueillait environ 8 000 réfugiés et demandeurs d'asile rwandais. Le Rwanda, pour sa part, abrite près de 7 000 Burundais.