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Le HCR aide les étudiants iraquiens à réaliser leurs rêves universitaires

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Le HCR aide les étudiants iraquiens à réaliser leurs rêves universitaires

Avec le soutien du Gouvernement syrien, un programme du HCR permet à 154 réfugiés iraquiens d'aller à l'université dans ce pays et de suivre gratuitement des cours.
22 janvier 2009 Egalement disponible ici :
Maryam en train d'étudier dans l'appartement familial, situé dans la banlieue de Damas.

DAMAS, Syrie, 22 janvier (UNHCR) - La jeune Maryam*, dix-huit ans, est en train de réaliser son rêve : elle étudie un manuel de droit, installée dans l'appartement loué par sa famille qui surplombe les terrains vagues de la banlieue déprimante de Damas.

Lorsque cette réfugiée iraquienne est arrivée ici en août 2005, elle pensait avoir perdu tout espoir d'étudier un jour le droit à l'université. La jeune fille, qui n'était encore qu'une adolescente, venait de quitter Bagdad avec sa mère, son frère et sa soeur pour rejoindre son père en Syrie. Ce dernier avait fui la capitale iraquienne un an auparavant après avoir reçu des menaces de mort.

Ne disposant de pratiquement aucune économie, la famille dépend de l'agence des Nations unies pour les réfugiés pour recevoir de l'aide et n'avait donc pas d'argent à consacrer à des études universitaires. « Ma fille a beaucoup pleuré car elle avait l'impression que tous ses rêves étaient en train de partir en fumée », se souvient sa mère, Fatima.*

C'est dans le centre communautaire de la banlieue de Jaramana que sa mère a remarqué, en septembre dernier, une annonce présentant le projet du HCR d'envoyer gratuitement les enfants de réfugiés iraquiens nécessiteux à l'université. Ce programme a été lancé en novembre dernier. Quelque 154 réfugiés iraquiens ont débuté des cours dans les universités des villes de Damas, Alep, Homs, Deir Ezzor et Lattakia, dans le cadre d'un accord avec le Ministère de l'enseignement supérieur.

Maryam fait partie des personnes à avoir déposé un dossier et a été autorisée à étudier le droit à l'université de Damas. Elle suit aujourd'hui la première de ses quatre années de cours et espère un jour rentrer en Iraq pour aider à reconstruire son pays en tant qu'avocate. « Il est de la responsabilité de ma génération de reconstruire l'Iraq et c'est pourquoi nous devons apprendre et poursuivre notre éducation », dit-elle.

Son succès est aussi celui de sa famille, en particulier celui de sa mère, qui sait combien l'éducation est importante. « J'ai toujours dit à mes enfants que l'éducation, c'est ce qui prime sur tout », dit-elle, avant d'ajouter : « J'ai prié Dieu pour qu'il nous aide à trouver une solution pour les études de droit de Maryam - et voilà ! »

Alors que l'université est pratiquement gratuite pour les Syriens, les réfugiés iraquiens doivent payer des frais de scolarité, qui peuvent s'élever jusqu'à plusieurs milliers de dollars dans certaines facultés. Ils doivent aussi acheter des manuels scolaires.

L'éducation est aussi un problème important pour le HCR, qui mène une campagne sur Internet, ninemillion.org, visant à s'assurer que tous les enfants réfugiés aient accès à l'éducation. En Syrie, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés et l'UNICEF ont lancé un programme distinct en 2007 pour que des dizaines de milliers d'enfants iraquiens retournent à l'école.

Mohammed* est aussi bénéficiaire du programme de l'université, mais ses objectifs sont très éloignés de ceux de Maryam. Il est étudiant en journalisme et communication à l'université de Damas et rêve de devenir un présentateur TV célèbre.

Lui aussi a des histoires à raconter - et notamment la sienne. En 2006, il a été enlevé à Bagdad alors qu'il rentrait de l'école. Mohammed a été battu pendant sa captivité qui a duré une semaine et s'est achevée lorsque ses parents ont versé une rançon de 40 000 dollars. Quatre mois plus tard, sa famille a fui vers Damas.

Toutefois, cette expérience traumatisante n'a entamé ni son entrain ni sa détermination. Mohammed était un élève brillant au lycée et fait maintenant abstraction de son enlèvement. « De nombreux Iraquiens ont vécu des expériences similaires », explique ce jeune homme confiant et extraverti. « Si tout le monde est intimidé et reste sans bouger dans son coin, qui va reconstruire l'Iraq ? »

Sa camarade Reem, elle aussi étudiante à l'université de Damas, a de bonnes raisons de se sentir intimidée. « J'ai vécu un cauchemar : celui d'avoir perdu mon bras, de devenir handicapée et de ne plus pouvoir écrire », raconte cette jeune femme âgée de 20 ans, qui a été blessée lors d'une explosion survenue en 2006 à Mossoul, une ville du nord de l'Iraq.

Et pourtant, tout comme Mohammed, elle a relégué ses souffrances au second plan et conservé l'ambition de suivre un cursus universitaire. Sa famille est venue en Syrie peu après et Reem est entrée au lycée, où elle a obtenu d'excellents résultats. Elle a postulé pour le programme du HCR et fait partie d'un groupe de 109 remarquables jeunes femmes à bénéficier d'une place.

« Maintenant je suis heureuse. Je sens que j'ai passé une première étape non seulement vers mon avenir, mais aussi vers mon pays d'origine, l'Iraq », dit Reem, avec un large sourire.

* Noms fictifs pour des raisons de protection

Par Salwa Salti à Damas, Syrie