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Le HCR collabore avec des centres sociaux pour aider les déplacés internes libanais

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Le HCR collabore avec des centres sociaux pour aider les déplacés internes libanais

L'attention du monde n'est sans doute plus centrée sur le Liban, mais beaucoup de personnes continuent de souffrir à cause du récent conflit - y compris des centaines de déplacés qui se trouvent à Hai Al Sullam, un quartier très peuplé de Beyrouth. Le HCR veut assister ces populations - ainsi que d'autres personnes déplacées au Liban - avec l'aide de centres sociaux.
28 Septembre 2006 Egalement disponible ici :
Des enfants déplacés par le conflit participent à un camp de loisirs soutenu par l'UNHCR à Beyrouth.

BEYROUTH, Liban, 28 septembre (UNHCR) - L'attention du monde n'est sans doute plus centrée sur le Liban, mais beaucoup de personnes continuent de souffrir à cause du récent conflit - y compris des centaines de déplacés qui se trouvent à Hai Al Sullam, un quartier très peuplé de Beyrouth.

Avant la guerre qui s'est prolongée pendant cinq semaines, les 275 000 résidents permanents de cette banlieue méridionale - principalement une population pauvre, de confession musulmane chiite - vivaient côte à côte avec des migrants, des réfugiés et des demandeurs d'asile iraquiens. Depuis, ils ont été rejoints par des centaines de Libanais déplacés, dont les maisons des quartiers environnants ont été détruites par les bombes israéliennes. D'autres ont fui le sud du pays avec leurs familles pour rester dans la capitale jusqu'à ce que la situation soit suffisamment sûre pour qu'ils puissent rentrer. L'incertitude parmi les populations déplacées est énorme.

L'UNHCR veut porter assistance à ces populations - ainsi qu'à d'autres personnes déplacées au Liban - avec l'aide de centres sociaux. Initialement les déplacés étaient quelque peu méfiants, mais ils font désormais confiance à l'agence pour les réfugiés et apprécient la distribution d'articles de secours. Les assistants sociaux locaux participent maintenant régulièrement à des discussions avec le personnel de l'UNHCR pour évaluer les besoins et partager leurs préoccupations.

« Le personnel de l'UNHCR est toujours bien reçu », confirme Tiziana Clerico, chargée des services sociaux communautaires pour l'UNHCR à Saïda, dans le sud. « Les habitants des villages apprécient réellement ce que nous avons fait pour eux. »

Ali Bazzi, directeur du centre social d'Hai Al Sullam, indique que la plupart des personnes dont les maisons ont été détruites ont reçu de l'argent de la part d'associations libanaises. « Mais elles ne le dépensent pas pour le loyer, cet argent leur sert maintenant pour vivre », a-t-il ajouté. « Ces personnes vont probablement passer l'hiver ici à Beyrouth, jusqu'à ce qu'elles sachent ce qui se passera ensuite. »

A part l'hébergement, l'argent est une grande préoccupation pour de nombreuses personnes déplacées - beaucoup d'agriculteurs, par exemple, ont perdu leurs récoltes à cause de la guerre et doivent faire face au danger continu des mines non explosées dans leurs champs. Ceci affectera leurs revenus.

A Hai Al Sullam, Ali Bazzi s'inquiète aussi au sujet de l'indiscipline qui règne parmi les enfants qui n'ont pas pu profiter de leurs vacances cet été et qui n'ont pas une vie structurée. Les jeunes garçons s'amusant dans les rues étroites du quartier se battent et crient, au lieu de jouer au football comme avant. Les enfants sont devenus beaucoup plus agressifs.

« Nous devons trouver une solution à ce problème », a indiqué Ali Bazzi. « Ces enfants méritent non seulement des loisirs et des divertissements, mais aussi d'être éduqués dans la discipline. Parfois 10 à 15 enfants vivent dans une même maison, cela créée des tensions. Et si on les laisse dans la rue, ils pourraient tomber dans la criminalité. »

Avec l'aide de l'UNHCR, il a organisé un camp d'été de 10 jours pour 100 enfants âgés de neuf à 14 ans. L'agence pour les réfugiés a fourni les tentes, les matelas, les couvertures, les lanternes et les kits de cuisine. Le camp avait été installé dans la cour de récréation d'une école proche et s'est terminé dimanche dernier.

Les enfants, choisis parmi les familles les plus pauvres et nécessiteuses, ont eu un emploi du temps bien rempli, leur offrant de nombreuses activités. Il y avait même un psychologue prêt à aider ceux qui en avaient besoin. « Nombre de nos enfants ont besoin d'un soutien socio-psychologique et leurs parents doivent être aidés », a expliqué Ali Bazzi.

Le centre d'aide sociale d'Ali Bazzi fournit un service inestimable, mais les demandes de soutien pèsent sur ses ressources. « Environ 175 personnes viennent chaque jour au centre demander de l'aide », dit-il. « Quelques-uns viennent pour des consultations médicales, d'autres sont intéressés par la formation professionnelle, d'autres enfin ont besoin d'aide pour leurs enfants. Nous avons nos limites et je ne peux pas aider tout le monde. »

Le Liban ne fait plus la une de l'actualité et quelques groupes commencent à se sentir oubliés. C'est spécialement vrai pour les personnes vulnérables, les personnes âgées, les handicapés et les veuves, pour qui il est plus difficile d'obtenir l'aide dont ils ont besoin.

Sans les centres d'aide sociale dans des lieux comme Hai Ul Sallam, la vie serait encore plus difficile pour les personnes toujours déplacées à l'intérieur du Liban. La tâche serait aussi plus laborieuse pour l'UNHCR ainsi que pour les autres agences des Nations Unies et les ONG qui distribuent des articles de secours et évaluent les besoins.

Il ne fait aucun doute que les déplacés au Liban auront encore besoin d'aide et de soutien de la part de pays étrangers pendant encore longtemps.

Par Annette Rehrl à Beyrouth, Liban