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Le HCR demande de l'aide pour un retour durable des réfugiés du Sud-Soudan chez eux

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Le HCR demande de l'aide pour un retour durable des réfugiés du Sud-Soudan chez eux

Lors de la Conférence d'Oslo des pays donateurs pour le Soudan, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a lancé un appel d'urgence à la communauté internationale pour que les conditions minima requises soient réunies au Sud-Soudan afin de permettre le retour de millions de déracinés dans le courant de l'année.
11 avril 2005 Egalement disponible ici :
Des réfugiés soudanais apprennent la couture dans le camp kényen de Kakuma. Ils font partie des milliers de réfugiés formés en exil qui peuvent apporter leur savoir-faire pour reconstruire le Sud-Soudan.

OSLO, Norvège, 11 avril (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a appelé la communauté internationale à consolider la paix et le processus de développement au Sud-Soudan en apportant un soutien immédiat pour aider les réfugiés soudanais à rentrer chez eux et à y rester.

Le Haut Commissaire par intérim, Madame Wendy Chamberlin, a lancé cet appel lundi, le premier jour de la Conférence d'Oslo des pays donateurs pour le Soudan, une conférence qui durera deux jours. Un soutien international qui « permettrait de changer bien des choses pour des centaines de milliers, voire des millions de personnes » souhaitant regagner leur foyer après plus de deux décennies de conflit. « Sans ce soutien primordial », a-t-elle précisé « la réintégration des personnes déracinées aurait peu de chances de durer et elles seraient de nouveau contraintes à l'exil, comme l'UNHCR a déjà pu le constater dans le passé ».

Madame Chamberlin a déclaré que les Soudanais déracinés qu'elle avait rencontrés lors de sa mission récente dans le sud du Soudan et dans des camps de réfugiés en Ouganda et au Kenya étaient en même temps enthousiasmés et perturbés, à l'idée de leur éventuel retour, après tant d'années.

« Beaucoup d'entre eux sont méfiants, et ont même peur », a-t-elle précisé. « Ils étaient peut-être partis à la hâte sans trop savoir où aller, mais la décision de quitter la sécurité d'un camp de réfugiés pour une totale inconnue une fois de retour au Soudan n'est pas un choix évident. Lorsque j'ai rencontré des réfugiés dans le camp de Rhino, en Ouganda, ainsi que dans celui de Kakuma, au Kenya, j'ai demandé au hasard à une vingtaine d'entre eux quels étaient les trois points qui les préoccupaient le plus concernant leur éventuel rapatriement. J'ai obtenu le même type de réponse : la plupart souhaitent disposer d'eau et de nourriture en qualité et quantité suffisantes, récupérer leurs terres, être à l'abri du danger et envoyer leurs enfants à l'école. Leurs appréhensions sont on ne peut plus légitimes », a dit Mme Chamberlin.

« Ils ont raison d'avoir peur », a-t-elle ajouté, notant que les réfugiés ne rentreraient probablement pas chez eux tant que ces conditions de base ne seraient pas remplies.

Le conflit au Sud-Soudan, qui durait depuis des décennies, a officiellement pris fin à la suite de l'accord de paix entre le gouvernement et le Mouvement / Armée de libération du peuple soudanais le 9 janvier dernier. Quelque 600 000 rapatriés spontanés - 200 000 non répertoriés comme réfugiés et 400 000 déplacés internes (IDP) - sont déjà rentrés au Sud-Soudan par leurs propres moyens.

550 000 réfugiés supplémentaires se trouvent dans les pays voisins et 6,1 millions de déplacés internes sont déracinés dans cette région dévastée.

L'approche de l'UNHCR au Sud-Soudan comporte deux volets : répondre aux besoins immédiats et urgents des 600 000 Soudanais rentrés spontanément, et commencer le programme de rapatriement et de réintégration de 550 000 réfugiés supplémentaires et d'autant de déplacés internes dont on prévoit le retour au terme de la saison des pluies, en septembre prochain.

Sur les 60 millions de dollars nécessaires pour les opérations de cette année au Sud-Soudan, l'agence pour les réfugiés a seulement reçu 7 millions.

« Que manque-t-il en priorité ? En un mot, tout », a déclaré le Haut Commissaire par intérim. « Dans le comté de Bor, par exemple, dont sont originaires plus de 35 000 réfugiés, il n'y a pas un seule école secondaire. Il n'y a que deux médecins pour tout le comté de Yei où vivent environ 180 000 personnes. Les fonctionnaires sont sous-payés et en nombre insuffisant. »

Elle a ajouté que « Partout, l'accès à l'eau potable est limité. Les fermiers soudanais abrités dans le site de Rhino, en Ouganda, sont peut être auto-suffisants sur les terres fournies par le gouvernement ougandais, mais qu'en est-il de leurs terres d'origine désormais infestées de mines terrestres ? Comment ne pas comprendre leur vive inquiétude ? La communauté internationale a commencé à nettoyer les routes et les terrains publics pour en retirer les engins non explosés, mais les fermiers ne plantent pas sur les routes.... Les femmes qui ramassent du petit bois et les petites filles qui vont chercher de l'eau s'éloignent souvent de la piste, et sont donc exposées en permanence au danger. Il faut en outre créer des emplois pour consolider les communautés et qu'elles soient viables à long terme. Quant à l'allocation de lopins de terre cultivables c'est l'une des questions qui reste à résoudre, de même que la mise en place de mécanismes destinés à régler les disputes provoquées par le déplacement et l'exil. »

L'UNHCR a déployé une équipe d'urgence composée d'experts dans divers secteurs dont celui de l'eau, du sanitaire, des services communautaires, de la santé, de l'éducation et des activités génératrices de revenus, en vue de mettre en place les infrastructures clés ainsi que d'autres services à l'attention des réfugiés et des déplacés revenant chez eux.

« C'est une tâche de titan qui nous attend, vu la longueur du conflit et l'ampleur de la destruction », a résumé Wendy Chamberlin, « mais nous disposons d'un formidable atout pour participer à la reconstruction et au développement de ce pays : ses propres réfugiés. »

Mme Chamberlin a ajouté que les jeunes filles qui avaient grandi dans des camps de réfugiés craignaient de réintégrer une société traditionnelle offrant peu d'opportunités en matière d'éducation ou d'autres perspectives d'ouverture pour les femmes en général. Or, elles aussi méritent désormais de jouer un rôle actif pour changer et faire avancer les choses dans leur pays.