Le HCR distribue de l'aide d'urgence aux personnes déplacées dans les régions montagneuses du Liban

BEYROUTH, Liban, 27 juillet (UNHCR) - Les équipes de l'UNHCR présentes dans les régions montagneuses hors de Beyrouth achètent et distribuent du matériel de secours attendu d'urgence par les milliers de personnes déplacées par le conflit. Plusieurs tonnes de biens doivent être acheminées de Syrie. L'UNHCR a entre-temps reçu plusieurs offres d'assistance, financière ou d'autre nature, de la part de particuliers, d'entreprises et d'organisations locales.

« Depuis le début du conflit, nos équipes se sont rendues dans les montagnes pour recenser les personnes déplacées et évaluer leurs besoins prioritaires, ainsi que pour acheter des articles de secours. Des milliers de personnes, qui se sont réfugiées dans des écoles et y vivent très à l'étroit, sont en train de recevoir des matelas, des couvertures, des sets de cuisine ainsi que de l'aide alimentaire comme des conserves, du café et de la confiture, du lait et des couches pour les bébés », a déclaré Arafat Jamal dans la capitale libanaise.

Arafat Jamal a expliqué que les achats et la distribution de ces articles allaient continuer pendant les prochains jours, alors que l'UNHCR attend l'arrivée au Liban d'un convoi transportant plus de 500 tonnes d'aide d'urgence depuis la Syrie. Plus de 1 000 matelas et 1 000 couvertures ont déjà été achetés au Liban et vont être distribués.

« Il est important que nos convois de secours arrivent de Syrie le plus vite possible. Toutefois il ne faut pas oublier les dangers de la région où nous travaillons, où garantir la sécurité du personnel humanitaire est extrêmement difficile. Plusieurs compagnies locales de transport ne laissent plus circuler leurs camions à cause des risques », a ajouté Arafat Jamal.

Dans le cadre d'un convoi d'aide conjoint des Nations Unies, l'UNHCR va également envoyer demain des vêtements et des couvertures à Saïda, ville assiégée de la côte sud.

On estime que 700 000 personnes ont été déplacées depuis le début du conflit, il y a deux semaines, dont plus de 500 000 ont fui vers les montagnes. Environ un tiers de ces populations se sont réfugiées dans des écoles ou des bâtiments publics, les autres ayant été accueillies temporairement par des familles.

Dans la zone montagneuse au nord de Beyrouth, l'UNHCR et les autorités locales estiment à 67 000 le nombre de personnes vivant dans 222 bâtiments publics, incluant 43 000 personnes dans la vallée d'Alley, 2 500 personnes à Baabda et le reste dans le Chouf.

La pression qui pèse sur les équipements et la population locale augmente chaque jour. « Dans les abris surpeuplés, les équipements sanitaires constituent un réel problème et ont besoin d'être améliorés rapidement. Dans une école de la vallée d'Alley hébergeant 400 personnes, il y a une seule salle de bains pour les femmes. Cela rend les conditions de vie très difficiles pour des gens qui sont déjà traumatisés, anxieux et en colère », indique Arafat Jamal.

Les déplacés s'inquiètent pour leur avenir et se demandent combien de temps la générosité des populations locales va encore durer. L'année scolaire recommence dans un mois environ, il est donc important de trouver des solutions alternatives pour l'hébergement des déplacés.

Outre ses activités dans les régions montagneuses, le personnel de l'UNHCR a aussi déterminé les besoins prioritaires des déplacés dans d'autres lieux au nord et au sud du Liban. A Sidon, 23 000 déplacés habiteraient dans des écoles, en plus de 35 000 autres personnes ayant trouvé un refuge temporaire dans des maisons privées. Nombre d'entre eux sont aidés par des organisations libanaises non gouvernementales, des restaurants et des cuisines locales leur fournissant de l'eau et de la nourriture.

Les fournitures qui manquent le plus sont les matelas ainsi que les articles d'hygiène et des sous-vêtements pour les femmes et les enfants. Dans la ville de Tripoli, au nord, quelque 2 000 déplacés sont répartis dans 30 écoles où ils reçoivent quotidiennement des repas chaque jour qui leur sont fournis par la communauté locale. Les couvertures et les matelas sont en nombre insuffisant vu le chiffre des nouveaux arrivants. Les équipements sanitaires dans les écoles doivent être immédiatement améliorés pour être mieux adaptés au grand nombre d'utilisateurs.

Jeudi, à Beyrouth, l'UNHCR a été approché par des particuliers, des entreprises, des fondations et des organisations qui souhaitent soutenir l'agence des réfugiés dans son aide aux déplacés. « Ces prises de contact étaient inattendues, spontanées et émouvantes. Nous travaillons à canaliser ces dons vers les zones qui en ont le plus besoin, et à construire des partenariats avec ces donateurs généreux et importants », explique Arafat Jamal.

L'équipe d'urgence de l'UNHCR au Liban est en train d'être renforcée avec l'arrivée attendue à Beyrouth jeudi de cinq membres supplémentaires arrivant par convoi depuis la Syrie. Ils rejoindront les quatre autres employés déjà à Beyrouth pour soutenir la vingtaine d'employés sur le terrain, qui ont travaillé de façon continue depuis le début de la crise.