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Le HCR invite 192 nations à la prochaine conférence humanitaire sur l'Iraq

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Le HCR invite 192 nations à la prochaine conférence humanitaire sur l'Iraq

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a convié les ministres de près de 200 gouvernements à participer à la conférence qui se déroulera à Genève le mois prochain. Cette conférence a pour objectif d'élaborer à l'échelle internationale une approche sur la réponse aux énormes besoins humanitaires de millions de personnes déracinées par le conflit en Iraq.
20 Mars 2007 Egalement disponible ici :
Animation nocturne dans un quartier du centre d'Amman, très fréquenté par les Iraquiens. Le sort des Iraquiens déracinés à l'intérieur et à l'extérieur de leur pays va dominer les discussions, lors de la conférence du mois prochain à Genève.

GENEVE, 20 mars (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a convié les ministres de près de 200 gouvernements à participer à la conférence qui se déroulera à Genève le mois prochain. Cette conférence a pour objectif d'élaborer à l'échelle internationale une approche sur la réponse aux énormes besoins humanitaires de millions de personnes déracinées par le conflit en Iraq.

Le porte-parole de l'UNHCR Ron Redmond a indiqué aux journalistes mardi à Genève que les invitations ont été envoyées à 192 gouvernements, 65 organisations internationales et quelque 60 ONG pour la conférence humanitaire internationale sur les réfugiés et les déplacés internes en Iraq et dans les pays voisins. Cette réunion ministérielle du 17 et 18 avril se tiendra au Palais des Nations, le siège européen des Nations Unies à Genève.

« Lors de cette conférence, les dimensions humanitaires de la crise du déplacement seront examinées, les énormes besoins seront identifiés et la mise en oeuvre d'un effort international commun sera demandée pour répondre à ces besoins, notamment en partageant le fardeau qui pèse actuellement sur les Etats voisins », a indiqué Ron Redmond. « Par ailleurs, la mise en place de réponses ciblées aux problèmes humanitaires spécifiques urgents sera évoquée, notamment des solutions immédiates pour ceux qui sont particulièrement vulnérables aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Irak. »

Quelques deux millions d'Iraquiens se trouvent actuellement dans les pays voisins dans la région, beaucoup étaient déjà déracinés avant 2003. La Syrie héberge plus d'un million d'Iraquiens et la Jordanie environ 750 000. Ces deux pays ont supporté une charge énorme et ont mérité davantage de soutien de la part de la communauté internationale, a indiqué Ron Redmond.

Il est aussi nécessaire de porter une attention particulière aux 1,9 millions d'Iraquiens qui sont déplacés à l'intérieur de leur propre pays, beaucoup d'entre eux vivent dans des conditions de plus en plus désespérées.

« Bien que beaucoup d'entre eux aient été déplacés avant 2003, nous estimons que depuis le début de l'année dernière seulement - et particulièrement après les attentats de Samara en février 2006 - près de 730 000 Iraquiens ont été nouvellement déplacés par les violences sectaires », a indiqué Ron Redmond. « Des millions d'Iraquiens doivent faire face à de graves privations. »

La Mission d'assistance des Nations Unies en Iraq estime que plus de 15 millions d'Iraquiens sont maintenant considérés comme extrêmement vulnérables - notamment les réfugiés, les personnes déplacées, ceux qui font face à l'insécurité alimentaire, les veuves, les handicapés et d'autres encore. Atteindre l'assistance et la sécurité dans les pays voisins devient de plus en plus difficile. Beaucoup de ceux qui ont fui vers d'autres régions de l'Iraq se retrouvent sans ressource, et les communautés d'accueil peinent également à absorber le nombre croissant des déplacés.

Environ quatre millions d'Iraquiens sont dépendants d'une assistance alimentaire. Seulement 60 pour cent ont accès au système de distribution public d'aide alimentaire. La malnutrition chronique des enfants atteint un taux de 23 pour cent. Quelque 70 pour cent de la population iraquienne n'a pas un accès correct à l'eau potable, alors que 80 pour cent manque de toute hygiène. Le taux de chômage atteint plus de 50 pour cent.

« Environ un tiers de l'appel de l'UNHCR d'un montant de 60 millions de dollars pour la région - plus de la moitié de ce qui a déjà été collecté - est destiné à fournir une assistance à des dizaines de milliers de personnes déplacées internes particulièrement vulnérables à l'intérieur de l'Iraq », a indiqué Ron Redmond. « En comparaison de l'ensemble des besoins, il s'agit d'une goutte d'eau dans l'océan. Fournir de l'aide est aussi extrêmement difficile à cause de la situation sécuritaire catastrophique dans la plupart du pays. »

Il a ajouté que les équipes de l'UNHCR présentes dans sept lieux en Iraq (Bagdad, Suleymaniyeh, Dohuk, Erbil, Kirkouk, Nassiriyah, Bassorah) travaillent avec un réseau d'au moins 17 partenaires différents, notamment le Ministère iraquien pour les déplacements et les migrations.

« Nos collègues de l'UNHCR sont majoritairement iraquiens et ils travaillent courageusement dans le cadre de ce que l'on peut qualifier une gestion à distance », a-t-il indiqué. « Cette structure d'opération est réservée à l'Iraq et l'UNHCR a récemment accueilli une réunion à Genève avec d'autres agences humanitaires pour partager les réflexions sur la meilleure façon d'assurer une assistance humanitaire dans un environnement aussi difficile et dangereux. »

Malgré les nombreuses limitations et les besoins énormes auxquels il faut faire face, le travail effectué par notre personnel à l'intérieur de l'Iraq consiste à assister des dizaines de milliers de personnes déplacées internes ainsi que les familles et les communautés qui les prennent en charge. Les programmes de l'agence incluent l'aide à l'hébergement et la fourniture d'articles non alimentaires jusqu'à la gestion de 14 centres d'assistance juridique à travers le pays où les déplacés peuvent trouver un soutien, notamment pour le transfert ou le remplacement des documents de base. De tels documents sont vitaux car sans eux, les rations alimentaires peuvent être supprimées et les autorités des gouvernorats peuvent refuser l'accès aux personnes déplacées même pour les plus basiques des services.

« Avec la poursuite des déplacements de population, à un nombre estimé de plus de 50 000 personnes par mois, les besoins humanitaires augmentent chaque jour et nous faisons tout notre possible pour aider cette population désespérée », a indiqué Ron Redmond.