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Les agences des Nations Unies pour les réfugiés et pour les droits de l'homme interpellent le gouvernement kirghize : « N'expulsez plus de demandeurs d'asile ouzbeks vers leur pays »

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Les agences des Nations Unies pour les réfugiés et pour les droits de l'homme interpellent le gouvernement kirghize : « N'expulsez plus de demandeurs d'asile ouzbeks vers leur pays »

Les Hauts Commissaires pour les réfugiés et pour les droits de l'homme ont lancé un appel au gouvernement kirghize pour qu'ils accordent à tous les demandeurs d'asile présents dans le pays l'accès à une procédure de détermination du statut de réfugiés et pour s'assurer de leur protection, conformément au droit international relatif à l'asile ainsi qu'aux droits de l'homme.
23 juin 2005 Egalement disponible ici :

GENEVE, 23 juin (UNHCR) - Les agences des Nations Unies pour les réfugiés et pour les droits de l'homme se sont penchées sur le sort des centaines de demandeurs d'asile ouzbeks au Kirghizistan, dont 29 sont actuellement en détention : elles craignent en effet qu'ils soient déportés et persécutés chez eux avant d'avoir eu droit à une procédure d'asile correcte.

Dans un communiqué conjoint, le Haut Commissaire pour les droits de l'homme, Louise Arbour, et le Haut Commissaire pour les réfugiés, António Guterres, ont lancé un appel au gouvernement kirghize pour qu'il accorde à tous les demandeurs d'asile ouzbeks se trouvant dans le pays l'accès à une procédure correcte pour déterminer s'ils sont des réfugiés et pour s'assurer de leur protection, conformément au droit international relatif à l'asile et aux droits de l'homme.

Louise Arbour et António Guterres ont également prié le gouvernement ouzbek de s'abstenir de toute action entraînant le rapatriement forcé de demandeurs d'asile ouzbeks, notamment par des mesures coercitives à l'encontre de leurs familles qui doivent les inciter à rentrer.

« Il y a de bonnes raisons de croire que s'ils sont renvoyés en Ouzbékistan, les demandeurs d'asile qui se trouvent au Kirghizistan, et particulièrement ceux actuellement en détention, seront confrontés à un risque imminent de graves violations des droits de l'homme, notamment de torture et d'exécutions sommaires et extra-judiciaires », a déclaré le Haut Commissaire aux droits de l'homme, Louise Arbour.

Quelque 450 Ouzbeks hébergés dans le camp de Sasyk, dans l'ouest du Kirghizistan, sont actuellement soumis à la procédure de détermination de leur statut, sous la surveillance de l'équipe locale de l'UNHCR. Ce mardi, les autorités kirghizes ont prié l'équipe de l'UNHCR de mener la procédure d'asile pour un groupe de 29 détenus, et de la compléter pour la fin de la semaine.

Les deux agences des Nations Unies ont déclaré avoir reçu des indices indiquant que les 29 hommes, arrêtés récemment au camp de Sasyk pour être emprisonnés à Osh, pourraient être prochainement expulsés vers leur pays d'origine, qu'il s'agisse ou non de réfugiés au regard du droit international. Selon des fonctionnaires kirghizes, les négociations au sujet de l'extradition du groupe, conformément aux accords bilatéraux entre les deux pays, ont atteint leur stade final.

« Il doit y avoir une procédure conforme », a souligné António Guterres, « et non une tentative précipitée de trouver une solution pour mettre fin aux tensions actuelles avec l'Ouzbékistan. »

Si les 29 hommes s'avèrent être des réfugiés, et non des « criminels », comme l'ont affirmé à plusieurs reprises les autorités ouzbèkes, alors leur rapatriement serait considéré comme une forme de refoulement. Le Haut Commissaire António Guterres a rappelé que le renvoi de réfugiés vers les frontières, où leur vie ou leur liberté serait menacée, constituerait une violation non seulement de la Convention des Nations Unies de 1951 relative au statut des réfugiés, que le Kirghizistan a signée, mais aussi du droit kirghize. Les demandeurs d'asile bénéficient de la même protection légale jusqu'à la décision finale relative à leur demande d'asile.

Le Haut Commissaire Louise Arbour a également déclaré qu'il serait contraire au droit international, et particulièrement à la Convention relative à la prévention de la torture, de renvoyer des personnes dans des pays où elles risquent d'être torturées, d'autant plus qu'elles sont témoins des incidents d'Andijan, entre le 12 et le 14 mai de cette année. Le Kirghizistan est également un Etat signataire de la convention pour la prévention de la torture.

Les deux agences des Nations Unies ont souligné que les preuves démontrant que ces hommes étaient des « criminels de droit commun » et non des réfugiés fuyant la persécution en raison de leurs opinions politiques et de leurs croyances religieuses, devraient être examinées avec la plus grande prudence, avant de pouvoir leur refuser le statut de réfugié et de les renvoyer dans leur pays d'origine.

Les Hauts Commissaires ont répété leurs inquiétudes au sujet de quatre demandeurs d'asile renvoyés de force en Ouzbékistan, le 9 juin dernier, avant que leurs demandes d'asile n'aient été examinées. Ces quatre personnes avaient été arrêtées au camp de Sasyk, où elles avaient été hébergées après avoir fui l'Ouzbékistan et la poussée de violence d'Andijan. Aucune instance internationale n'a réussi à les rencontrer depuis qu'ils ont été remis aux mains des autorités ouzbèkes. Les Hauts Commissaires ont appelé les autorités ouzbèkes à accorder à la communauté internationale un accès libre à ces personnes afin de pouvoir évaluer leur situation.

Louise Arbour et António Guterres ont enjoint aux autorités kirghizes de s'assurer que ce procédé ne se répète pas pour d'autres demandeurs d'asile avant la décision finale quant à leur statut de réfugié, conformément aux lois kirghizes et aux standards internationaux en la matière.