Nord-Yémen : Le HCR demande un couloir humanitaire sécurisé

GENEVE, 28 août (HCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres décrit la situation au Nord-Yémen comme étant dramatique. Il a appelé vendredi à l'ouverture de corridors humanitaires pour permettre aux civils de quitter la zone de conflit et aux employés humanitaires d'acheminer l'aide humanitaire dont le besoin se fait tant ressentir pour des milliers de personnes déplacées présentes dans cette région isolée du pays.

Les combats continuent dans et autour de la ville de Sa'ada au nord du Yémen, a indiqué Andrej Mahecic, porte-parole du HCR, aux journalistes à Genève vendredi. « La ville est pratiquement coupée du reste du monde depuis maintenant une semaine », a-t-il indiqué.

Des informations faisaient état, jeudi, de combats incessants entre les rebelles Al Houthi et les forces gouvernementales dans le nord du Yémen, les deux parties rejetant le cessez-le-feu et promettant de poursuivre les hostilités.

« Les habitants, ainsi que les déplacés dans la ville de Sa'ada, ne peuvent pas fuir », a indiqué Andrej Mahecic. « L'état d'urgence reste en vigueur. Les marchés sont fermés dans la ville, ce qui occasionne une grave pénurie de vivres et d'autres articles ainsi qu'une sévère augmentation des prix. Un grand nombre de personnes vivent de l'aide reçue de la part d'amis et de proches qui avaient pu constituer des réserves. »

La semaine dernière, le HCR a appelé les gouvernements des pays donateurs à verser une contribution supplémentaire d'un montant de cinq millions de dollars (en plus de son budget annuel s'élevant à 22 millions pour ses opérations au Yémen) afin de faire face à l'intensification de la crise. Pour pouvoir continuer à fournir une aide immédiate aux personnes déplacées internes, l'agence pour les réfugiés déploie une équipe d'urgence comptant trois experts dans les domaines de la protection, de la logistique et de la planification de site.

A l'intérieur du Nord-Yémen, le camp d'Al Anad à Sa'ada a dépassé les limites de sa capacité. Les trois autres sites de déplacés continuent à accueillir de nouveaux arrivants. Toutefois ils seront bientôt surpeuplés également, alors que les civils fuient la violence. Conjointement avec les autorités, le HCR a enregistré 700 familles dans la ville de Sa'ada « et, si la sécurité le permet, nous prévoyons de distribuer demain une aide initiale à quelque 370 familles », a indiqué Andrej Mahecic.

Dans la province voisine d'Amran, 60 pour cent des déplacés sont des femmes et des enfants. Certains ont indiqué avoir perdu leurs documents d'identité durant leur fuite, d'autres sont traumatisés et la plupart sont partis dans l'urgence, laissant derrière eux la plupart de leurs possessions personnelles. Un grand nombre d'entre eux vivent désormais dans des écoles, des dispensaires, des hangars et des granges.