Près de la moitié des Libanais déplacés en Syrie sont rentrés, soit quelque 98 000 personnes
Près de la moitié des Libanais déplacés en Syrie sont rentrés, soit quelque 98 000 personnes
DAMAS, Syrie, 17 août (UNHCR) - Le nombre des déplacés libanais rentrés de Syrie cette semaine a dépassé le cap des 90 000 jeudi alors que davantage d'aide d'urgence fournie par l'UNHCR est arrivée au Liban par avion, par bateau et par la route.
Le total des départs de Syrie, qui ont été enregistrés auxquels s'ajoutent les milliers de personnes qui seraient rentrés par de petites routes de montagne, signifie que plus de la moitié des 180 000 Libanais qui auraient été hébergés en Syrie sont rentrés chez eux depuis la mise en place du cessez-le-feu lundi matin.
A dix-sept heures, environ 18 400 Libanais avaient franchi des postes-frontière syriens. Le nombre total des rapatriés de Syrie depuis lundi matin s'élève donc à 98 400, soit plus de la moitié du total des Libanais qui ont fui vers les pays voisins durant le conflit qui a duré un mois.
Le personnel de l'UNHCR s'attendait à ce que le chiffre dépasse 110 000 à minuit, alors que les représentants du Gouvernement syrien estimaient que plus de 10 000 personnes étaient rentrées par des routes sans point de passage officiel de la frontière. Les centres d'accueil des principales villes étaient presque vides.
En Syrie, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a continué à organiser le transport par bus pour de nombreuses personnes qui avaient fui les bombardements israéliens au Liban et qui n'avaient pas assez d'argent pour rentrer. Pendant la journée, cinq bus ont quitté la ville syrienne de Homs pour Baalbek, Tripoli et Beyrouth, la capitale libanaise, tandis que sept bus étaient partis de Damas vers Beyrouth et deux autres vers Baalbek.
A Yabous, qui constitue le principal point de passage de la frontière sur la route Damas-Beyrouth, l'UNHCR a mis en place une navette pour transporter les gens qui devaient franchir à pied les quatre kilomètres du no man's land. Des taxis attendaient du côté libanais.
A Beyrouth, un C-130 affrété par la Royal Jordanian Air Force est arrivé à Amman avec 200 tentes de toile. Un second C-130, de l'armée de l'air belge, devait atterrir plus tard jeudi. Il transportait 2 000 bâches en plastique et un « Rubb hall », une grande tente entrepôt qui sera montée dans la ville de Tyr au sud pour stocker des biens de secours destinés à être distribués dans la région voisine.
La Belgique finance 12 vols vers Beyrouth pour acheminer des articles de l'UNHCR qui serviront à aider les rapatriés. L'armée de l'air portugaise a aussi offert deux vols pour transporter les biens de l'UNHCR.
Dans l'après-midi, le cargo français Cap Camarat est arrivé à Beyrouth en provenance de Marseille. Il contenait 60 tonnes de matériel de secours de l'UNHCR, inclus 3 000 sets de cuisine, 15 000 jerrycans, 100 rouleaux de plastique, 30 000 couvertures et cinq camions.
Un convoi de l'UNHCR composé de 12 camions chargés de 2 900 tentes sorties des stocks de l'UNHCR en Syrie est attendu à Beyrouth, alors qu'un autre convoi transportant des tentes était sur le point de quitter Damas jeudi.
Les équipes de l'UNHCR ont maintenu une présence ininterrompue aux quatre postes frontaliers entre la Syrie et le Liban. Ils distribuent des kits de retour contenant des bouteilles d'eau, des biscuits énergétiques, des serviettes humides, des sels de réhydratation, du pain et des conserves de viande. Ils identifient aussi les personnes vulnérables ayant besoin d'assistance spécifique et préviennent les rapatriés des risques encourus du fait des munitions non explosées dispersées dans toute la région.
« Les gens sont très impatients de rentrer. Ils savent que la situation est difficile au Liban, mais tout ce que nous voyons ce sont des visages heureux », indiquait Lisa Quarshie, chargée de protection pour l'UNHCR, au point de passage d'Al Aarida. « Récemment nous avons vu des gens de rentrer avec de nombreux paquets, remplis de nourriture, de draps et d'autres dons des Etats du Golfe », explique-t-elle.
Sur les points clé le long des routes à l'intérieur même du Liban, les employés de l'UNHCR surveillaient les retours et fournissaient une assistance. Les employés de l'UNHCR avaient aussi pré positionné des articles de secours dans le sud du Liban pour la distribution l'augmentation des besoins dans les zones isolées devenant évidente.
Parallèlement, dans le sud du Liban, une équipe de l'UNHCR est arrivée dans la ville de Tyr, qui a été gravement endommagée et qui avait été coupée du monde pendant une période durant le conflit. Une mission d'évaluation conjointe des Nations Unies a visité Bint Jbail, un village où se sont concentrés récemment les combats, dans deux véhicules blindés jeudi.
L'équipe de l'UNHCR à Tyr devance le personnel qui va arriver pour établir un entrepôt et évaluer l'aide dont auront besoin ceux qui vont reconstruire leurs maisons dans l'une des zones les plus affectées.
« Les bombardements aériens ont causé de sérieuses destructions », a indiqué Harry Leefe, chargé de liaison de l'UNHCR. « Là où il y avait avant une maison, ne reste qu'un cratère creusé par une bombe. Il y a aussi beaucoup de bombes à fragmentation », a-t-il ajouté.
L'UNHCR va d'abord se concentrer sur l'hébergement d'urgence pour les plus vulnérables. Puis l'agence aidera à la reconstruction des maisons et des structures communautaires comme les écoles qui pourront servir d'hébergement temporaire pour les personnes dont la maison a été détruite, le temps pour elles d'en achever la reconstruction.
Une employée de l'UNHCR à Tyr a indiqué que les routes allant vers le sud sont un peu moins congestionnées car les gens sont maintenant rentrés chez eux. Elle a indiqué que les équipes de déminage des Nations Unies font état de nombreuses bombes à fragmentation dispersée dans les villages du sud comme à Tibnin, où elles ont trouvé 200 engins de mort. Les missiles et les bombes non explosés représentent aussi un danger pour les familles rapatriées et ont déjà commencé à faire des victimes.
Par Annette Rehrl à Damas, et Astrid van Genderen Stort à Tyr