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L'insécurité pousse davantage de Burkinabés à l'exil, aggravant les tensions dans la fragile région du Sahel

Points de presse

L'insécurité pousse davantage de Burkinabés à l'exil, aggravant les tensions dans la fragile région du Sahel

4 Février 2022 Egalement disponible ici :
Un père et son enfant dans un centre pour familles déplacées à Ouahigouya, au Burkina Faso.

La région du Sahel, déjà en proie à l'instabilité politique, à une violence généralisée, à des pénuries alimentaires et touchée de manière disproportionnée par la crise climatique, est aujourd'hui confrontée à une augmentation des mouvements de réfugiés en provenance du Burkina Faso. Ces derniers fuient les attaques brutales de groupes armés, notamment dans la région frontalière avec la Côte d'Ivoire.

Environ 7000 Burkinabés sont arrivés dans le nord-ouest de la Côte d'Ivoire depuis mai dernier. L'afflux s'est accéléré au cours des six dernières semaines, bien que le lien avec le récent coup d'État militaire au Burkina Faso ne soit pas formellement établi. Ce sont en moyenne une centaine de personnes qui ont franchi quotidiennement la frontière ces dernières semaines, selon les autorités locales. Le HCR a enregistré et fourni une assistance à plus de 4000 d'entre elles.

Le Burkina Faso est également confronté à une crise de déplacement interne. Le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays a augmenté de 50% l'année dernière pour atteindre plus de 1,5 million, ce qui lui confère l'une des plus fortes proportions d'habitants déplacés à l'intérieur de leur propre pays en Afrique.

Tandis que la crise régionale se prolonge et que l'attention internationale déjà limitée se réoriente vers d’autres crises, de larges parties de la région restent ou sont devenues inaccessibles aux agences humanitaires qui tentent de soutenir les 2,5 millions de personnes forcées de fuir leurs foyers au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Cette situation conduit de plus en plus de Sahéliens à se déplacer vers le sud, en direction des pays côtiers ou vers l'Afrique du Nord, où nombre d'entre eux se retrouvent dans une impasse faite de dangers et d’incertitudes.

Le Sahel est également confronté à un exode rural sans précédent et à un mouvement vers les zones urbaines de la part des personnes déracinées en raison de la réduction des zones sous contrôle gouvernemental, de l'accès réduit à la terre et à la production agricole, et des multiples défis environnementaux. Dans les centres urbains, les populations déplacées sont exposées à de nouveaux risques. Les menaces qui pèsent sur les femmes et les jeunes sont particulièrement graves, notamment l'exploitation sexuelle, la violence sexiste, le recrutement forcé et la traite. Les interventions visant à soutenir les femmes et les jeunes sont essentielles pour soulager la souffrance et prévenir les abus, ainsi que les investissements permettant d’assurer un avenir plus prometteur pour les communautés sahéliennes.

Le Sahel est également en première ligne de la crise climatique, avec des températures qui augmentent 1,5 fois plus vite que la moyenne mondiale. Cette situation exacerbe les vulnérabilités sous-jacentes des États, qui doivent faire face à une croissance rapide de la population, à la dégradation de l'environnement, aux catastrophes naturelles, au recul des acquis du développement et à la prolifération des acteurs non étatiques. Elle aggrave également les conflits liés à la raréfaction des ressources.

En 2021, quelque 19 200 Burkinabés ont fui vers les pays voisins (Côte d'Ivoire, Mali, Niger et Bénin), soit une augmentation de 50% par rapport à l'année précédente. Plus de 34 000 Burkinabés sont désormais en exil dans la région.

Le sort des réfugiés burkinabés devient de plus en plus incertain alors que de plus en plus de personnes arrivent en Côte d'Ivoire sans effets personnels ni nourriture. Ils ont indiqué au personnel du HCR que des civils avaient été tués et que leurs maisons avaient été brûlées par des extrémistes. Ils sont hébergés par des villageois ivoiriens et vivent dans la promiscuité. Le personnel du HCR indique par ailleurs que de nombreuses familles ivoiriennes accueillent jusqu'à 30 réfugiés burkinabés dans de petites maisons. Cette surpopulation détériore les conditions sanitaires et les nombreux cas de paludisme, d'infections respiratoires et de malnutrition mettent sous pression les structures sanitaires locales.

Le HCR va bientôt lancer un appel en faveur du Sahel. Avec un budget total de 307 millions de dollars, les opérations du HCR au Sahel central ne sont financées qu'à hauteur de 7%.

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