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Un réfugié somalien au Rwanda trouve le succès et l'amour

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Un réfugié somalien au Rwanda trouve le succès et l'amour

Ali Abdi a fui le conflit en Somalie il y a deux décennies et il est aujourd'hui un fier propriétaire d'entreprise et père de famille à Kigali, la capitale du Rwanda.
1 Mars 2019 Egalement disponible ici :

Ali Abdi, un réfugié somalien, chez lui avec son épouse à Kigali, la capitale du Rwanda.

Alors qu'Ali Abdi marche à toute allure sur un sentier sinueux vers son magasin dans l'ancienne zone industrielle de Kigali, il s'arrête pour saluer des personnes en cours de route. Parlant couramment la langue locale, le Kinyarwanda, l'homme d'affaires somalien passe facilement pour un Rwandais de souche. Après tout, il vit dans la capitale rwandaise depuis deux décennies.


« Parfois, j'oublie que je suis un réfugié. Je ne m’en rappelle que si je vois ma carte ou lorsque quelqu'un me traite de réfugié », dit-il.

Ali a fui Mogadiscio il y a 20 ans, quand la guerre faisait rage en Somalie et il a trouvé refuge au Rwanda.

« Quand j'ai quitté la Somalie, je ressentais une grande instabilité mais j'ai persévéré malgré tout », se souvient-il. « Quand je suis arrivé au Rwanda, j'ai enfin cessé de courir. »

Comme de nombreux réfugiés nouvellement arrivés dans un pays d’exil, il ne savait pas par où commencer. « Quand je suis arrivé ici, je ne connaissais pas la langue », ajoute-t-il. Malgré sa nervosité, il était farouchement indépendant et convaincu qu’il pouvait subvenir à ses besoins.

« Je sais que je suis un réfugié, et je sais aussi que je peux être indépendant et subvenir à mes besoins. »

A Kigali, Ali a été doublement chanceux : il a trouvé un environnement favorable qui a stimulé son sens aigu de l'entreprenariat et il a rencontré Mukagashagaza, une Rwandaise qui est devenue son épouse par la suite.

« J'ai rencontré ma femme et nous nous sommes entraidés », explique-t-il. « Elle vient d’ici, alors elle m'a beaucoup appris et, aujourd’hui, je suis autonome. »

Ali a identifié des moyens de gagner un revenu et il a demandé une carte d'identité et une licence d'exploitation par l'intermédiaire du Rwanda Development Board (RDB).

« Le Rwanda est un pays pacifique et le peuple ne discrimine pas les étrangers », indique-t-il. « Je me suis intégré et, parce que j'avais le droit de travailler, j'ai décidé de monter une petite entreprise. »

Dans son magasin de détail à Kigali au Rwanda, Ali Abdi montre sa licence d'exploitation.

Il a commencé à vendre des téléphones et divers articles à travers la ville et, peu après, il a ouvert un petit magasin où il vend des produits de base comme des aliments emballés et des produits de nettoyage. Il attribue à Mukagashagaza le mérite de l'avoir aidé à bien naviguer dans son nouvel environnement et à s'adapter à la vie en exil.

Son entreprise est située dans l'ancienne zone industrielle de la ville où transitent des camions transportant des marchandises en provenance de Tanzanie, d'Ouganda et du Kenya – ce qui lui assure un approvisionnement régulier pour son entreprise et qui se traduit par une augmentation de ses revenus. Grâce à la licence d'exploitation de son entreprise, Ali s’acquitte de ses impôts auprès de l'administration fiscale rwandaise.

« Je vis comme n'importe quel citoyen de ce pays », ajoute-t-il. « Le gouvernement nous permet de vivre et de travailler ici et nous avons des papiers d'identité, donc nous pouvons payer des impôts. »

Le Rwanda accueille plus de 150 000 réfugiés et offre un environnement propice et des possibilités aux réfugiés en adoptant une approche plus globale et plus inclusive à leur égard.

Les réfugiés comme Ali ont le droit de faire des affaires, d'accéder aux services de santé et d'assurance, aux banques et à l'éducation. Plus de 12 000 réfugiés vivent dans des villes comme Kigali et cet accès aux services rwandais favorise leur intégration dans les communautés urbaines du pays.

« Je vis comme n'importe quel citoyen de ce pays. »

Le travail acharné d'Ali au fil des années a porté ses fruits, lui permettant ainsi qu'à sa femme d'économiser de l'argent pour acheter un terrain et construire une maison pour leur famille.

« Je peux emmener mes enfants à l'école. Je possède déjà une maison et un point de vente », déclare-t-il avec fierté.

Ali ajoute que les réfugiés n'ont pas à vivre uniquement dans des camps.

« Je sais que je suis un réfugié, et je sais aussi que je peux être indépendant et subvenir à mes besoins. »

Le couple s'efforce de donner à leurs enfants la meilleure vie possible.

« Je veux que mes enfants soient scolarisés pour qu'ils n'aient pas les mêmes problèmes que moi », dit-il. « Je dois m'assurer qu'ils aient une éducation et une vie agréable. »