Une aide d'urgence nécessaire pour faire face à une épidémie de choléra parmi les réfugiés du Darfour
Une aide d'urgence nécessaire pour faire face à une épidémie de choléra parmi les réfugiés du Darfour
Des agents de santé dans le camp de réfugiés de Dougui, dans l'est du Tchad, désinfectent les locaux et les installations de lavage des mains afin de limiter la propagation du choléra.
GENÈVE – Une épidémie de choléra frappe un camp de réfugiés dans l'est du Tchad qui accueille des Soudanais arrivés du Darfour, suscitant l'inquiétude face à la détérioration des conditions sanitaires et de santé alors que l'aide humanitaire se tarit.
Début août, 264 cas de choléra et 12 décès avaient été signalés dans le camp de réfugiés de Dougui et les villages environnants. Des cas suspects sont également apparus dans le camp de Treguine, qui accueille également des réfugiés soudanais.
Les zones frontalières, qui accueillent un tiers des nouveaux arrivants, sont également exposées à un risque élevé de transmission, car les arrivées en provenance du Darfour se poursuivent. À Adré, le plus grand camp spontané qui accueille plus de 235 000 personnes, trois cas suspects font actuellement l'objet d'une enquête, laissant craindre une propagation plus large.
De l'autre côté de la frontière, au Darfour, la situation est encore plus critique, avec plus de 4300 cas et 113 décès recensés.
Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, lance un appel urgent pour un soutien financier immédiat afin de renforcer les services vitaux dans les domaines de la santé, de l'hygiène, de l'eau, des abris et de la nutrition, afin d'éviter une catastrophe sanitaire.
La surpopulation dans les zones accueillant les personnes déplacées, le manque d'eau potable et les installations sanitaires et d'hygiène limitées favorisent la propagation de la maladie.
Au Darfour, de nombreuses personnes vivent dans des « sites d'accueil » souvent situés dans des bâtiments publics désaffectés et ne disposant pas d'un accès suffisant à des services essentiels tels que l'eau et l'assainissement. Parallèlement, les violences et les déplacements de population se poursuivent au Darfour et dans la région voisine du Kordofan, plongeant davantage les communautés victimes d'atrocités indescriptibles dans un véritable cauchemar.
Les combats en cours entravent également gravement l'accès humanitaire et perturbent l'acheminement de l'aide depuis plus de deux ans. La saison des pluies approchant, de nombreuses routes seront impraticables pendant des mois, ce qui compliquera davantage l'acheminement de l'aide. L'insécurité persistante a empêché les activités agricoles, exacerbant la précarité dans les zones menacées par la famine ou déjà en situation de famine.
Au Tchad, le HCR a suspendu le transfert des réfugiés de la frontière vers Dougui afin de prévenir de nouveaux cas de choléra. Nous collaborons également avec nos partenaires pour installer des stations de lavage des mains, distribuer du savon et désinfecter les latrines. Nous avons livré des fournitures médicales et des équipements de protection individuelle aux établissements de santé, et le personnel de santé est formé pour améliorer l'identification et le suivi des cas. Nous diffusons également des informations sur la prévention et le traitement précoce dans les camps.
En dépit de l'augmentation des besoins, le manque de financement entrave les opérations d'aide au Darfour et dans l'est du Tchad.
Le HCR sollicite un financement flexible de 130 millions de dollars pour fournir une aide vitale à environ 800 000 personnes au Darfour, répondre à l'épidémie de choléra en cours, relocaliser 239 000 réfugiés soudanais à la frontière entre le Tchad et le Soudan et combler les principales lacunes dans la prestation de services d'ici la fin 2025.
Au Darfour, les fonds nécessaires permettront de fournir une aide d'urgence, notamment des services de protection, des abris et des articles ménagers aux personnes déplacées à l'intérieur du pays, ainsi que des infrastructures sanitaires, d'hygiène et de santé dans les sites de réfugiés.
Au Tchad, la décongestion des sites spontanés est une priorité pour prévenir la propagation du choléra. Le HCR va intensifier ses efforts pour reloger les réfugiés qui se trouvent actuellement à la frontière dans des camps et des villages où les services essentiels sont disponibles, en assurant le transport quotidien de 2 000 personnes dans de bonnes conditions de sécurité.
Le HCR accordera également la priorité aux soins de santé, à l'eau potable et aux installations sanitaires, aux abris et aux services de protection.
Depuis le début de la guerre en avril 2023, plus de 5 millions de personnes déplacées sont accueillies dans toute la région du Darfour, dont 1,5 million qui étaient déjà déplacées à l'intérieur du pays avant le conflit actuel et plus de 82 000 réfugiés provenant principalement du Soudan du Sud.
Plus de 873 000 réfugiés soudanais ont fui le Darfour et ont fui vers le Tchad, qui accueille désormais le plus grand nombre de réfugiés soudanais enregistrés depuis le début du conflit. Une personne sur trois dans l'est du Tchad est désormais réfugiée.
Pour de plus amples informations sur ce sujet, veuillez svp contacter :
- Pour le Soudan, Assadullah Nasrullah, [email protected], + 254 113 676 413
- Au Tchad, Aristophane Ngargoune, [email protected], +235 669 8 3792
- A Nairobi, (regional) Faith Kasina, [email protected], +254 113 427 094
- A Dakar (regional) Alpha Seydi Ba, [email protected], +221 77 345 74 54
- A Genève, Olga Sarrado, [email protected], +41 79 740 2307
- In Genève, Eujin Byun, [email protected], +41 79 747 8719