Réfugiés

La chose la plus importante

Photos : Brian Sokol

Qu’emporteriez-vous si la violence ou la persécution vous forçaient à fuir votre pays ?

28 mai 2019

Leurs parcours

Réfugiés

La chose la plus importante

Photos : Brian Sokol

Qu’emporteriez-vous si la violence ou la persécution vous forçaient à fuir votre pays ?

28 mai 2019

Leurs parcours

Certains s’enfuient sans même avoir été prévenus. D’autres ont connu des semaines ou des mois d’angoisse, à peser les différentes possibilités jusqu’à ce que l’escalade du danger finisse par les forcer à abandonner leurs foyers.

Durant les sept dernières années, le HCR a travaillé avec le photographe Brian Sokol à la réalisation d’une série de portraits de réfugiés appelée La chose la plus importante. Au travers de photos et d’entretiens, ces tableaux témoignent des décisions angoissantes que les familles réfugiées doivent prendre quand elles sont forcées de fuir leurs foyers.

Les choses que les familles emportent avec elles illustrent leur existence et leur culture et nous font découvrir les circonstances entourant leur fuite. Les Soudanais illustrés ici ont surtout choisi des objets susceptibles de les maintenir en vie durant leur périlleuse marche vers la sécurité : une casserole, une hache, une cruche, un panier. Pour les Syriens, ce sont principalement des objets sentimentaux : une vieille bague, une photo déchirée ou la clé d’une porte qui n’existe probablement plus.

Ceux qui ont fui le Mali ont souvent pris des objets témoignant de leur identité culturelle, tandis que les Centrafricains ont accordé la préférence à des objets pratiques, comme une machine à coudre ou une paire de béquilles. Beaucoup parmi les Angolais exilés qui s’apprêtent à rentrer chez eux sont encore en possession des effets personnels avec lesquels ils se sont enfuis, pour certains il y a 50 ans déjà. Les Rohingyas qui ont fui dans l’urgence ont surtout emporté les possessions qu’ils avaient avec eux ce jour-là tandis qu’ils vaquaient à leurs occupations quotidiennes.

Jusqu’ici, plus de 60 réfugiés originaires de six pays différents ont participé à ce projet. La sélection ci-dessous présente 11 d’entre eux. Outre que ces images exceptionnelles mettent en lumière les expériences de personnes contraintes de fuir, elles incitent également les spectateurs à s’interroger sur ce qu’ils emporteraient si eux aussi devaient se lancer dans des périples aussi dangereux.

Durant les sept dernières années, le HCR a travaillé avec le photographe Brian Sokol à la réalisation d’une série de portraits de réfugiés appelée La chose la plus importante. Au travers de photos et d’entretiens, ces tableaux témoignent des décisions angoissantes que les familles réfugiées doivent prendre quand elles sont forcées de fuir leurs foyers.

Les choses que les familles emportent avec elles illustrent leur existence et leur culture et nous font découvrir les circonstances entourant leur fuite. Les Soudanais illustrés ici ont surtout choisi des objets susceptibles de les maintenir en vie durant leur périlleuse marche vers la sécurité : une casserole, une hache, une cruche, un panier. Pour les Syriens, ce sont principalement des objets sentimentaux : une vieille bague, une photo déchirée ou la clé d’une porte qui n’existe probablement plus.

Ceux qui ont fui le Mali ont souvent pris des objets témoignant de leur identité culturelle, tandis que les Centrafricains ont accordé la préférence à des objets pratiques, comme une machine à coudre ou une paire de béquilles. Beaucoup parmi les Angolais exilés qui s’apprêtent à rentrer chez eux sont encore en possession des effets personnels avec lesquels ils se sont enfuis, pour certains il y a 50 ans déjà. Les Rohingyas qui ont fui dans l’urgence ont surtout emporté les possessions qu’ils avaient avec eux ce jour-là tandis qu’ils vaquaient à leurs occupations quotidiennes.

Jusqu’ici, plus de 60 réfugiés originaires de six pays différents ont participé à ce projet. La sélection ci-dessous présente 11 d’entre eux. Outre que ces images exceptionnelles mettent en lumière les expériences de personnes contraintes de fuir, elles incitent également les spectateurs à s’interroger sur ce qu’ils emporteraient si eux aussi devaient se lancer dans des périples aussi dangereux.

Omar, 37 ans

« Ça apaise un peu mon chagrin. » 

Omar tient un bouzouki, sorte de luth à long manche, qui est l’effet personnel le plus important qu’il a pu emporter avec lui jusqu’au camp de réfugiés de Domiz dans le Kurdistan irakien. Omar a décidé qu’il était temps de fuir sa maison de Damas, la capitale syrienne, la nuit où ses voisins ont été assassinés. « Les meurtriers, quel que soit leur identité, se sont introduits dans leur maison et ont sauvagement mis en pièces mon voisin et ses deux fils », se souvient-il. Omar dit que jouer du bouzouki « le remplit de nostalgie et de souvenirs de sa patrie. Pendant un bref instant, ça apaise un peu mon chagrin. »

Omar, 37 ans

« Ça apaise un peu mon chagrin. »

Omar tient un bouzouki, sorte de luth à long manche, qui est l’effet personnel le plus important qu’il a pu emporter avec lui jusqu’au camp de réfugiés de Domiz dans le Kurdistan irakien. Omar a décidé qu’il était temps de fuir sa maison de Damas, la capitale syrienne, la nuit où ses voisins ont été assassinés. « Les meurtriers, quel que soit leur identité, se sont introduits dans leur maison et ont sauvagement mis en pièces mon voisin et ses deux fils », se souvient-il. Omar dit que jouer du bouzouki « le remplit de nostalgie et de souvenirs de sa patrie. Pendant un bref instant, ça apaise un peu mon chagrin. »

Dowla, 22 ans

Pour accompagner mes enfants vers la sécurité, il me fallait rester bien en équilibre.

Plusieurs mois avant que cette photo soit prise, des bombardements aériens répétés ont forcé Dowla et ses six enfants à fuir leur village de l’État soudanais du Nil bleu. L’effet personnel le plus important qu’elle a emporté, c’est le bâton qu’elle équilibrait sur ses épaules pour porter ses six enfants durant leur périple de 10 jours jusqu’au camp de réfugiés de Doro dans le comté sud-soudanais de Maban. Ses enfants étaient parfois si fatigués de marcher qu’elle était obligée d’en porter deux de chaque côté.

Dowla, 22 ans

Pour accompagner mes enfants vers la sécurité, il me fallait rester bien en équilibre.

Plusieurs mois avant que cette photo soit prise, des bombardements aériens répétés ont forcé Dowla et ses six enfants à fuir leur village de l’État soudanais du Nil bleu. L’effet personnel le plus important qu’elle a emporté, c’est le bâton qu’elle équilibrait sur ses épaules pour porter ses six enfants durant leur périple de 10 jours jusqu’au camp de réfugiés de Doro dans le comté sud-soudanais de Maban. Ses enfants étaient parfois si fatigués de marcher qu’elle était obligée d’en porter deux de chaque côté.

Abdou Ag Moussa, 34 ans

Deux roues et un bidon de pétrole ont permis à Abdou de trouver la sécurité.

La famille d’Abdou a fui le Mali après que sa mère et quatre autres femmes soient kidnappées, emmenées dans le désert et abattues. Lorsqu’Abdou a appris la nouvelle, il a attendu la tombée de la nuit et s’est enfui dans le désert avec sa femme et leurs deux enfants. Il est revenu quelque jour après pour enterrer sa mère. L’effet personnel le plus important qu’Abdou a emporté avec lui, c’est la moto sur laquelle il est assis dans ce portrait de famille pris en mars 2013 devant leur abri au camp de réfugiés de Mentao, au Burkina Faso. Après avoir enterré sa mère, Abdou a mis sa femme et ses enfants dans une voiture et il a suivi avec son père sur cette moto dont il dit qu’elle lui a sauvé la vie.

Abdou Ag Moussa, 34 ans

Deux roues et un bidon de pétrole ont permis à Abdou de trouver la sécurité.

La famille d’Abdou a fui le Mali après que sa mère et quatre autres femmes soient kidnappées, emmenées dans le désert et abattues. Lorsqu’Abdou a appris la nouvelle, il a attendu la tombée de la nuit et s’est enfui dans le désert avec sa femme et leurs deux enfants. Il est revenu quelque jour après pour enterrer sa mère. L’effet personnel le plus important qu’Abdou a emporté avec lui, c’est la moto sur laquelle il est assis dans ce portrait de famille pris en mars 2013 devant leur abri au camp de réfugiés de Mentao, au Burkina Faso. Après avoir enterré sa mère, Abdou a mis sa femme et ses enfants dans une voiture et il a suivi avec son père sur cette moto dont il dit qu’elle lui a sauvé la vie.

Elizabeth, 72 ans

« C’était un cadeau du pasteur le jour de mon baptême. »

Elizabeth dit que sa Bible est la possession la plus importante qu’elle a emportée quand elle a fui la guerre en Angola. C’est la seule chose qui lui reste de ce périple d’il y a 52 ans. « C’était un cadeau du pasteur le jour de mon baptême », dit-elle. Bien qu’elle ait trouvé la sécurité dans le pays aujourd’hui appelé RDC, la vie en exil a été difficile. Mère de sept enfants, elle a été séparée pendant des années de différents membres de sa famille et reste mal à l’aise de ne pas avoir de vrai chez soi. « Dans ce monde, il arrive de mauvaises choses mais, dans la Bible, on peut trouver des mots qui nous apaisent. »

Elizabeth, 72 ans

« C’était un cadeau du pasteur le jour de mon baptême. »

Elizabeth dit que sa Bible est la possession la plus importante qu’elle a emportée quand elle a fui la guerre en Angola. C’est la seule chose qui lui reste de ce périple d’il y a 52 ans. « C’était un cadeau du pasteur le jour de mon baptême », dit-elle. Bien qu’elle ait trouvé la sécurité dans le pays aujourd’hui appelé RDC, la vie en exil a été difficile. Mère de sept enfants, elle a été séparée pendant des années de différents membres de sa famille et reste mal à l’aise de ne pas avoir de vrai chez soi. « Dans ce monde, il arrive de mauvaises choses mais, dans la Bible, on peut trouver des mots qui nous apaisent. »

Hafaja, 60 ans

« Quand il y a de la lumière, je me sens plus en sécurité. »

Hafaja était hors de la maison quand les attaquants ont fait irruption dans son village de l’État de Rakhine, au Myanmar. « Si j’avais eu ne serait-ce qu’une minute pour choisir quelque chose d’autre, j’aurais pris notre argent », dit-elle. « Nous avions 500 000 kyat (environ 375 dollars) d’économie, mais c’est perdu maintenant. » Depuis une forêt voisine, Hafaja a vu sa maison partir en flammes de l’autre côté d’un champ jonché des corps de ses voisins qui n’avaient pas pu fuir suffisamment vite. Elle a ensuite marché pendant trois jours, le panneau solaire dans une main et un bâton de marche dans l’autre. « L’énergie solaire est importante parce qu’une fois la nuit tombée, la lumière me permet de prier et de faire à manger », dit-elle, maintenant qu’elle est arrivée au Bangladesh. « Quand il y a de la lumière, je me sens plus en sécurité. J’ai perdu ma terre, mon argent et ma maison, mais ça ne fait rien, j’ai toujours mon mari et mes enfants. D’autres n’ont pas eu autant de chance. »

Hafaja, 60 ans

« Quand il y a de la lumière, je me sens plus en sécurité. »

Hafaja était hors de la maison quand les attaquants ont fait irruption dans son village de l’État de Rakhine, au Myanmar. « Si j’avais eu ne serait-ce qu’une minute pour choisir quelque chose d’autre, j’aurais pris notre argent », dit-elle. « Nous avions 500 000 kyat (environ 375 dollars) d’économie, mais c’est perdu maintenant. » Depuis une forêt voisine, Hafaja a vu sa maison partir en flammes de l’autre côté d’un champ jonché des corps de ses voisins qui n’avaient pas pu fuir suffisamment vite. Elle a ensuite marché pendant trois jours, le panneau solaire dans une main et un bâton de marche dans l’autre. « L’énergie solaire est importante parce qu’une fois la nuit tombée, la lumière me permet de prier et de faire à manger », dit-elle, maintenant qu’elle est arrivée au Bangladesh. « Quand il y a de la lumière, je me sens plus en sécurité. J’ai perdu ma terre, mon argent et ma maison, mais ça ne fait rien, j’ai toujours mon mari et mes enfants. D’autres n’ont pas eu autant de chance. »

Aboubacar Ag Ahmadou, 45 ans

« Cette chèvre me donne de l’espoir. »

Aboubacar a fui le Mali en charrette avec sa femme et leurs deux enfants, ainsi qu’une chèvre. À part les vêtements qu’il portait ce jour-là et un peu d’argent, il dit que la chèvre était la seule chose qu’il ne pouvait pas abandonner derrière lui. Elle lui rappelait toutes les choses qu’il possédait et pour lesquelles il avait dû travailler dur. « La chèvre me donne de l’espoir, de la joie et le sentiment que les choses pourraient tourner dans le bon sens », dit Aboubacar, photographié ici avec sa famille près de leur abri du camp de réfugiés de Goudebou, au Burkina Faso. Il espère aussi que sa chèvre est une preuve concrète des moyens dont il disposait auparavant dans son pays.

Aboubacar Ag Ahmadou, 45 ans

« Cette chèvre me donne de l’espoir. »

Aboubacar a fui le Mali en charrette avec sa femme et leurs deux enfants, ainsi qu’une chèvre. À part les vêtements qu’il portait ce jour-là et un peu d’argent, il dit que la chèvre était la seule chose qu’il ne pouvait pas abandonner derrière lui. Elle lui rappelait toutes les choses qu’il possédait et pour lesquelles il avait dû travailler dur. « La chèvre me donne de l’espoir, de la joie et le sentiment que les choses pourraient tourner dans le bon sens », dit Aboubacar, photographié ici avec sa famille près de leur abri du camp de réfugiés de Goudebou, au Burkina Faso. Il espère aussi que sa chèvre est une preuve concrète des moyens dont il disposait auparavant dans son pays.

Magboola, 20 ans

Cette casserole était assez petite pour être portée, mais assez grosse pour nourrir ma famille.

Après avoir enduré des mois de bombardements aériens, Magboola et les siens ont décidé qu’il était temps de quitter leur village de Bofe, dans l’État soudanais du Nil bleu, la nuit où des soldats ont fait irruption dans leur village et ont ouvert le feu. Accompagnée de ses trois enfants, elle a marché pendant 12 jours de Bofe jusqu’à la ville d’El Fudj, à la frontière sud-soudanaise. La chose la plus importante qu’elle a pu emporter avec elle, c’était la casserole qu’elle tient sur cette photo prise au camp de réfugiés de Jamam, dans le comté sud-soudanais de Maban. Elle était assez petite pour voyager, mais assez grosse pour y cuire le sorgho dont elle s’est nourrie avec ses trois filles pendant leur périple.

Magboola, 20 ans

Cette casserole était assez petite pour être portée, mais assez grosse pour nourrir ma famille.

Après avoir enduré des mois de bombardements aériens, Magboola et les siens ont décidé qu’il était temps de quitter leur village de Bofe, dans l’État soudanais du Nil bleu, la nuit où des soldats ont fait irruption dans leur village et ont ouvert le feu. Accompagnée de ses trois enfants, elle a marché pendant 12 jours de Bofe jusqu’à la ville d’El Fudj, à la frontière sud-soudanaise. La chose la plus importante qu’elle a pu emporter avec elle, c’était la casserole qu’elle tient sur cette photo prise au camp de réfugiés de Jamam, dans le comté sud-soudanais de Maban. Elle était assez petite pour voyager, mais assez grosse pour y cuire le sorgho dont elle s’est nourrie avec ses trois filles pendant leur périple.

Omar, 102 ans

« Si je n’avais pas eu mon lati, j’aurais rampé jusqu’au Bangladesh. »

Omar, 102 ans, est aveugle ; l’objet le plus important qu’il a emporté avec lui, c’est son bâton de marche, appelé lati. Il a fui sa maison, comme d’autres gens de son village, après avoir assisté à une effroyable attaque sur le village voisin et à plusieurs meurtres sauvages. Omar a trouvé son chemin en se laissant guider par les voix des autres réfugiés et en prenant appui sur son lati. À un moment, après avoir sauté de la barque d’un pêcheur, il s’est perdu pendant sept heures dans la mangrove, avec de l’eau jusqu’au cou. Il pleure en partageant le récit de ses épreuves. Il a finalement réussi à atteindre la côte, mais son calvaire l’avait épuisé. Omar raconte que quitter son village a été la pire chose qu’il ait vécue, mais maintenant qu’il est en sécurité et auprès des siens, il est heureux et en paix. « Si vous riez, d’autres riront avec vous. Si vous arrêtez de rire, vous mourrez. »

Omar, 102 ans

« Si je n’avais pas eu mon lati, j’aurais rampé jusqu’au Bangladesh. »

Omar, 102 ans, est aveugle ; l’objet le plus important qu’il a emporté avec lui, c’est son bâton de marche, appelé lati. Il a fui sa maison, comme d’autres gens de son village, après avoir assisté à une effroyable attaque sur le village voisin et à plusieurs meurtres sauvages. Omar a trouvé son chemin en se laissant guider par les voix des autres réfugiés et en prenant appui sur son lati. À un moment, après avoir sauté de la barque d’un pêcheur, il s’est perdu pendant sept heures dans la mangrove, avec de l’eau jusqu’au cou. Il pleure en partageant le récit de ses épreuves. Il a finalement réussi à atteindre la côte, mais son calvaire l’avait épuisé. Omar raconte que quitter son village a été la pire chose qu’il ait vécue, mais maintenant qu’il est en sécurité et auprès des siens, il est heureux et en paix. « Si vous riez, d’autres riront avec vous. Si vous arrêtez de rire, vous mourrez. »

Iman, 25 ans

« Tant que je l’ai avec moi, je suis connectée à Dieu. »

Iman, photographiée ici avec son fils Ahmed et sa fille Aishia au camp de réfugiés de Nizip, en Turquie, a fui sa maison d’Alep après des mois de conflit. Elle n’a pas pu s’empêcher de fuir quand elle a entendu dire que les combattants qui violaient les femmes de sa ville. Le voyage de Syrie jusqu’en Turquie a été jalonné de dangers et Iman a perdu cinq membres de sa famille. La possession la plus importante qu’elle a emportée, c’est le Coran qu’elle tient sur cette photo. Elle dit que le Coran lui donne le sentiment d’être protégée. « Tant que je l’ai avec moi, je suis connectée à Dieu. »

Iman, 25 ans

« Tant que je l’ai avec moi, je suis connectée à Dieu. »

Iman, photographiée ici avec son fils Ahmed et sa fille Aishia au camp de réfugiés de Nizip, en Turquie, a fui sa maison d’Alep après des mois de conflit. Elle n’a pas pu s’empêcher de fuir quand elle a entendu dire que les combattants qui violaient les femmes de sa ville. Le voyage de Syrie jusqu’en Turquie a été jalonné de dangers et Iman a perdu cinq membres de sa famille. La possession la plus importante qu’elle a emportée, c’est le Coran qu’elle tient sur cette photo. Elle dit que le Coran lui donne le sentiment d’être protégée. « Tant que je l’ai avec moi, je suis connectée à Dieu. »

Fideline, 13 ans

« Je veux faire des études pour pouvoir devenir quelqu’un. »

Fideline tient l’un des cahiers d’école qu’elle a pu récupérer quand elle a pris la fuite avec sa famille pour embarquer sur un bateau qui leur a fait traverser l’Oubangui depuis la République centrafricaine jusqu’à Batanga, en République démocratique du Congo. Le point de non-retour a été atteint quand la jeune adolescente et ses amies ont vu un homme d’affaires se faire abattre sans sommation. Fideline se rappelle avoir couru jusqu’à chez elle en hurlant. Son père a décidé qu’il fallait partir sur-le-champ. « Je ne pouvais pas prendre mon cartable, mes chaussures ni mes rubans pour me faire des coiffures, mais j’ai emporté mes cahiers et mon stylo », dit la bonne élève. « Nous avons tellement souffert », dit-elle. « Je veux faire des études pour pouvoir devenir quelqu’un. »

Fideline, 13 ans

« Je veux faire des études pour pouvoir devenir quelqu’un. »

Fideline tient l’un des cahiers d’école qu’elle a pu récupérer quand elle a pris la fuite avec sa famille pour embarquer sur un bateau qui leur a fait traverser l’Oubangui depuis la République centrafricaine jusqu’à Batanga, en République démocratique du Congo. Le point de non-retour a été atteint quand la jeune adolescente et ses amies ont vu un homme d’affaires se faire abattre sans sommation. Fideline se rappelle avoir couru jusqu’à chez elle en hurlant. Son père a décidé qu’il fallait partir sur-le-champ. « Je ne pouvais pas prendre mon cartable, mes chaussures ni mes rubans pour me faire des coiffures, mais j’ai emporté mes cahiers et mon stylo », dit la bonne élève. « Nous avons tellement souffert », dit-elle. « Je veux faire des études pour pouvoir devenir quelqu’un. »

Sebastian, 65 ans

« Mon père m’a donné cette veste pour me tenir chaud. »

Sebastian avait sept ans la nuit où sa famille est arrivée dans le pays aujourd’hui connu sous le nom de RDC, après avoir fui la guerre d’indépendance en Angola. Il se souvient de cette nuit une soixantaine d’années plus tôt : « il faisait froid et mon père m’a donné cette veste pour me tenir chaud. Je la portais quand nous avons passé la frontière. Quand je vois ce complet, même en ce moment où nous en parlons, je repense à l’Angola. Le jour où je peux retraverser la frontière vers l’Angola, je le porterai et je me souviendrai de mon père. Je le porterai parce qu’aujourd’hui, je suis père moi aussi. »

Sebastian, 65 ans

« Mon père m’a donné cette veste pour me tenir chaud. »

Sebastian avait sept ans la nuit où sa famille est arrivée dans le pays aujourd’hui connu sous le nom de RDC, après avoir fui la guerre d’indépendance en Angola. Il se souvient de cette nuit une soixantaine d’années plus tôt : « il faisait froid et mon père m’a donné cette veste pour me tenir chaud. Je la portais quand nous avons passé la frontière. Quand je vois ce complet, même en ce moment où nous en parlons, je repense à l’Angola. Le jour où je peux retraverser la frontière vers l’Angola, je le porterai et je me souviendrai de mon père. Je le porterai parce qu’aujourd’hui, je suis père moi aussi. »

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