Il faut qu’on y arrive ensemble
Focus sur l’engagement bénévole des réfugiés et demandeurs d’asile en FranceUne étude menée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en France en 2019 et 2020.
Il faut qu'on y arrive ensemble
Focus sur l'engagement bénévole des réfugiés en FranceUne étude menée par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés en France en 2019 et 2020.
La Covid-19 a suscité de nombreuses initiatives solidaires, y compris de la part de réfugiés, engagés auprès de leurs communautés d’accueil pour apporter une aide essentielle.
De nombreux réfugiés sont en première ligne dans la lutte contre le Covid-19. Ils ont des compétences clés, dans de nombreux secteurs, y compris médical, et les actes de solidarité se multiplient.
Par cet engagement solidaire, les réfugiés et demandeurs d’asile sont devenus des acteurs incontournables de la réponse à la pandémie, mais aussi à de nombreuses autres problématiques sociétales.
Une étude du HCR en France a permis d’étudier la participation des réfugiés et demandeurs d’asile au sein de nombreuses structures associatives et bénévoles. Il a permis de mieux mesurer leur participation dans la construction des solutions et proposer des pistes pour encourager cet engagement.
Cette étude sur l’engagement bénévole des réfugiés et demandeurs d’asile a été menée par le bureau du HCR en France entre mars 2019 et juin 2020.
Elle s’est appuyée sur une cartographie des structures les plus représentatives travaillant avec les personnes déplacées de force.
8 territoires ont été évalués dans l’étude (Alsace, Bouches-du-Rhône, Calvados, Gironde, Île-de-France, Occitanie, Puy-de-Dôme, Rhône).
L’objectif était notamment d’identifier les défis les plus fréquents en matière de communication et de création de lien avec les réfugiés et les demandeurs d’asile, ainsi que de proposer des solutions pour répondre à ces enjeux.
La participation des réfugiés aux décisions qui influencent leur vie est en effet un élément essentiel pour faciliter leur intégration.
Le bénévolat facilite le développement d’un réseau et l’apprentissage des codes, de la culture et de la langue du pays d’accueil.
Si les bénévoles réfugiés et en demande d’asile témoignent d’une volonté de contribuer à leur société d’accueil, ils expriment aussi leur besoin de se sentir utiles et valorisés.
La capacité des structures et des groupes bénévoles à communiquer et à créer du lien avec les réfugiés s’avère cruciale dans la mise en œuvre effective de cette participation, qui est au cœur des projets de sensibilisation et de plaidoyer du HCR en France.
Étude sur l’engagement bénévole des réfugiés en France
Réfugiés et demandeurs d'asile participants
Source : UNHCR France
Structures prenant part à l'étude
Source : UNHCR France
Territoires en France évalués dans l'étude
Source : UNHCR France
Les projets de sensibilisation du HCR en France
Au sein de chaque projet, des bénévoles ont exprimé le désir d’aller à la rencontre du grand public et ont été impliqués selon leurs compétences ou les activités qu’ils souhaitaient mener. Ces projets avaient également pour objectif de pouvoir créer des opportunités pour les intervenants réfugiés.
Le Train de la Solidarité
53 bénévoles réfugiés et demandeurs d’asile ont pris part au Train de la Solidarité #Aveclesréfugiés.
À l’occasion du premier Forum mondial sur les réfugiés, un « Train de la Solidarité » a circulé à travers la France et jusqu’à Genève.
Des bénévoles réfugiés ont été consultés pour l’élaboration des voitures exposition du Train et la programmation de la voiture conférence.
Ils ont aussi contribué aux activités culturelles et artistiques en gare, afin d’engager un dialogue avec le grand public grâce à leur talent.
L’INTER’ACT Tour
33 intervenants réfugiés ont déjà participé à la semaine de rencontres avec des collégiens.
Depuis 2017, le HCR et ses partenaires travaillent de concert pour offrir aux collégiens une expérience inédite, afin d’apporter un autre regard sur les déplacements forcés et sensibiliser sur l’importance de la solidarité.
Des bénévoles réfugiés et en demande d’asile ont participé à la réflexion sur le contenu des ateliers à présenter aux enfants. Durant les activités, de nombreux réfugiés ont apporté leurs témoignages et animé des activités de cuisine ou encore de musique.
Prix Bayeux
« C’est important de s’adresser aux étudiants, leur expliquer ce qu’on appelle la crise des réfugiés. »
Mohamed, intervenant réfugié
Dans le cadre du Prix Bayeux, le HCR France et le journal Ouest-France proposent depuis 2019 un rendez-vous annuel éducatif à destination des élèves de 3e et des lycéens normands.
Ce rendez-vous mêle rencontres, débats, projections d’infographies et de films et performances musicales, comme celles des Refugees of Rap en 2019 et 2020.
Refugee Food Festival
Le projet unit le HCR, les villes et leurs habitants, Food Sweet Food et les restaurants, pour ouvrir les cuisines de ces derniers aux chefs réfugiés et créer la rencontre.
Au cours de l’année 2015, le bureau du HCR en France a apporté son aide pour la création du Refugee Food Festival.
Ce projet constitue aujourd’hui un rendez-vous de mobilisation citoyenne permettant de promouvoir l’interculturalité autour de plats originaires du monde entier, ainsi qu’une opportunité d’intégration professionnelle pour des chefs réfugiés en France.
Les activités de plaidoyer menées par le HCR
Conscient de la richesse de la contribution des réfugiés, le HCR France a travaillé avec de nombreux bénévoles à l’occasion du premier Forum mondial sur les réfugiés en 2019 et de la Journée mondiale du réfugié en 2020.
Forum Mondial
« C’était un grand moment pour moi de parler pour les personnes sans voix. »
Yasin, fondateur du Réseau des Exilés
Le HCR a travaillé avec de nombreux bénévoles à l’occasion du premier Forum mondial sur les réfugiés, qui a eu lieu en 2019. 3 000 personnes ont pris part au Forum, parmi lesquelles 70 réfugiés.
Ces derniers ont joué un rôle crucial lors de la préparation et la tenue du sommet. Ils ont pu s’exprimer avec force sur des questions relatives à la jeunesse, l’éducation, les moyens d’existence, ou encore l’énergie.
« Le courage, la résilience et la détermination des femmes, des enfants et des hommes qui ont trouvé refuge en France peuvent faciliter leur intégration, contribuer positivement aux actions menées par les différents acteurs de la société d’accueil et être une source d’inspiration pour nous tous. »
–Paolo Artini, Représentant du HCR en France et à Monaco
Journée Mondiale du Réfugié
Crier « Liberté » et sentir
Les murs des prisons
Tomber.
« Liberté » de Leen Youssef (extrait)
À l’occasion de la Journée mondiale du réfugié, le HCR organise des évènements pour mobiliser et célébrer le courage et la résilience des réfugiés à travers le monde.
Certains bénévoles sont intervenus dans le cadre de tables rondes, aux côtés de différents acteurs du secteur public, du monde associatif et du secteur privé. D’autres ont livré leur témoignage sur la manière dont ils ont mis leur savoir-faire au service de la société d’accueil.
Réponse à la pandémie de Covid-19
Le rôle que les réfugiés et demandeurs d’asile ont joué et continuent de jouer dans la réponse face au coronavirus permet de souligner l’importance de l’engagement bénévole des réfugiés et des demandeurs d’asile au sein de leur société d’accueil.
La professeure
« On est tous égaux devant ce virus. Moi aussi je peux faire quelque chose pour les autres. »
Rabab
Rabab, réfugiée syrienne et professeure d’anglais à Clermont-Ferrand, s’est mobilisée pour soutenir ses élèves, ses collègues et ses voisins plus âgés durant la pandémie.
“Depuis que je suis arrivée en France, c’est la première fois que je me sens comme les autres.” Elle a également mis son expérience au service de la municipalité, qui l’a régulièrement consultée.
Photo et vidéo : UNHCR/Kate Thompson Gorry
“Il est important de gardez un lien. Nous sommes très souvent en contact avec d’autres enseignants à distance. Nous parlons de notre travail, du travail des élèves, des activités que nous pourrions faire ensemble. Nous nous soutenons mutuellement. »
Le couturier
“J’ai voulu confectionner des masques afin de vous offrir une protection, comme la France l’a fait pour moi.”
Hamidullah
Hamidullah, 23 ans, habite dans le village de Pessat-Villeneuve.
Alors que la pandémie sévit, Hamidullah se porte volontaire pour fabriquer des masques pour les occupants du centre et les habitants du village.
En quelques semaines, rejoint par Hassan, un autre réfugié afghan, il a cousu près de 1 000 masques pour protéger ses nouveaux voisins contre la pandémie de Covid-19.
Photo et vidéo : UNHCR/Kate Thompson Gorry
« En Afghanistan, ma mère m’a appris la couture. Lorsque le coronavirus a traversé les frontières, j’ai souhaité m’investir pour aider les autres. »
Le travailleur social
« Je reste déterminé à aider les personnes fragiles et vulnérables. Ma passion est d’aider les autres. »
Thomas
Thomas, Camerounais, est bénévole au sein de l’association l’Ardhis et s’engage auprès des personnes LGBTQI+. Durant la période de confinement, lors de la pandémie, il a apporté son aide et son expertise de travailleur social.
« Les gens ont besoin d’informations claires, ils doivent savoir comment se protéger contre le virus et où aller pour accéder aux services de base, y compris le logement », explique-t-il.
Photo et vidéo : UNHCR/Kate Thompson Gorry
« Nous ne nous en sortirons pas seuls. La situation est effrayante pour tout le monde. La solidarité est la solution. La solidarité doit être valorisée. Il est important d’être ouvert aux autres et attentif envers nos voisins et les personnes âgées. »