2023 : Un moment de vérité pour le déplacement forcé

2023 : Un moment de vérité pour le déplacement forcé

Une fillette de six ans aide ses sœurs aînées dans leurs activités de tissage afin de subvenir aux besoins de leur famille installée dans la banlieue de Kaboul, en Afghanistan. La famille a été déplacée depuis la province de Daikundi, le 7 novembre 2022. © HCR/ Oxygen Film Studio

Au cours des premiers mois de l’année 2022, le nombre de personnes contraintes de fuir la guerre, la violence et les persécutions à travers le monde a dépassé pour la première fois les 100 millions. Tout espoir de voir ce chiffre représenter un point culminant a été rapidement anéanti puisque le total a continué à augmenter, atteignant 103 millions en milieu d’année, sous l’effet de la guerre en Ukraine et de crises non résolues dans d’autres régions du monde.

En l’absence de réactions fortes de la part de ses membres, la communauté internationale n’est pas parvenue jusqu’à présent à trouver une solution aux conflits et aux autres facteurs qui ont contraint des millions de personnes à fuir leur foyer. Cette inaction persistante, combinée aux effets croissants de l’urgence climatique, à la montée en flèche du coût de la vie et à une menace de récession économique mondiale, laisse entrevoir de sombres perspectives en ce qui concerne le nombre de personnes déracinées à travers le monde en 2023.

S’il est probable que certains des plus grands défis humanitaires de l’année à venir seront les mêmes que ceux que nous connaissons aujourd’hui, il faut éviter d’y voir une fatalité. Il est possible de trouver des façons de répartir les responsabilités entre Etats et d’agir en matière de protection et de bien-être des réfugiés, des personnes déplacées internes et des apatrides. A cet effet, des représentants de gouvernements, d’organisations caritatives, d’ONG, du secteur privé et bien d’autres se joindront aux représentants des communautés déracinées à l’occasion du deuxième Forum mondial sur les réfugiés, en décembre prochain.

Vous trouverez ci-dessous un aperçu de certaines des crises de déplacement forcé les plus importantes à travers le monde. L’avenir de celles-ci déterminera probablement si le nombre record de l’année dernière n’était qu’une étape sur une courbe toujours ascendante, ou si un changement positif peut advenir.

Au cours des premiers mois de l’année 2022, le nombre de personnes contraintes de fuir la guerre, la violence et les persécutions à travers le monde a dépassé pour la première fois les 100 millions. Tout espoir de voir ce chiffre représenter un point culminant a été rapidement anéanti puisque le total a continué à augmenter, atteignant 103 millions en milieu d’année, sous l’effet de la guerre en Ukraine et de crises non résolues dans d’autres régions du monde.

En l’absence de réactions fortes de la part de ses membres, la communauté internationale n’est pas parvenue jusqu’à présent à trouver une solution aux conflits et aux autres facteurs qui ont contraint des millions de personnes à fuir leur foyer. Cette inaction persistante, combinée aux effets croissants de l’urgence climatique, à la montée en flèche du coût de la vie et à une menace de récession économique mondiale, laisse entrevoir de sombres perspectives en ce qui concerne le nombre de personnes déracinées à travers le monde en 2023.

S’il est probable que certains des plus grands défis humanitaires de l’année à venir seront les mêmes que ceux que nous connaissons aujourd’hui, il faut éviter d’y voir une fatalité. Il est possible de trouver des façons de répartir les responsabilités entre Etats et d’agir en matière de protection et de bien-être des réfugiés, des personnes déplacées internes et des apatrides. A cet effet, des représentants de gouvernements, d’organisations caritatives, d’ONG, du secteur privé et bien d’autres se joindront aux représentants des communautés déracinées à l’occasion du deuxième Forum mondial sur les réfugiés, en décembre prochain.

Vous trouverez ci-dessous un aperçu de certaines des crises de déplacement forcé les plus importantes à travers le monde. L’avenir de celles-ci déterminera probablement si le nombre record de l’année dernière n’était qu’une étape sur une courbe toujours ascendante, ou si un changement positif peut advenir.

Ukraine

Alors que l’on s’approche du premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, près d’un tiers des habitants du pays ont été contraints de fuir leur foyer. Ce chiffre comprend 5,9 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays qui, avec celles qui sont restées chez elles sur les lignes de front et dans d’autres régions, sont maintenant confrontées à la chute des températures et à des coupures prolongées de l’électricité et du chauffage alors que les infrastructures stratégiques du pays sont attaquées. Si la guerre se poursuit et que les coupures d’électricité, de chauffage et d’eau persistent, d’autres personnes pourraient être contraintes de rejoindre les 7,9 millions d’Ukrainiens qui ont déjà cherché refuge ailleurs en Europe. Pour venir en aide aux personnes touchées par la guerre en Ukraine, notamment en leur assurant des conditions de vie dignes, il faudra une réponse collective d’envergure de la part des gouvernements, des agences humanitaires, des partenaires locaux, des donateurs internationaux et du secteur privé.

Galyna, 72 ans, assise près d’une lampe à pétrole afin de se réchauffer. Sa maison dans le village de P’yatykhatky, dans la région de Kherson en Ukraine, n’a pas d’électricité. 19 novembre 2022 © HCR/Diana Zeyneb Alhindawi

Ukraine

Alors que l’on s’approche du premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, près d’un tiers des habitants du pays ont été contraints de fuir leur foyer. Ce chiffre comprend 5,9 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays qui, avec celles qui sont restées chez elles sur les lignes de front et dans d’autres régions, sont maintenant confrontées à la chute des températures et à des coupures prolongées de l’électricité et du chauffage alors que les infrastructures stratégiques du pays sont attaquées. Si la guerre se poursuit et que les coupures d’électricité, de chauffage et d’eau persistent, d’autres personnes pourraient être contraintes de rejoindre les 7,9 millions d’Ukrainiens qui ont déjà cherché refuge ailleurs en Europe. Pour venir en aide aux personnes touchées par la guerre en Ukraine, notamment en leur assurant des conditions de vie dignes, il faudra une réponse collective d’envergure de la part des gouvernements, des agences humanitaires, des partenaires locaux, des donateurs internationaux et du secteur privé.

Galyna, 72 ans, assise près d’une lampe à pétrole afin de se réchauffer. Sa maison dans le village de P’yatykhatky, dans la région de Kherson en Ukraine, n’a pas d’électricité. 19 novembre 2022 © HCR/Diana Zeyneb Alhindawi

République démocratique du Congo

Loin de se résorber, cette crise humanitaire – qui figure parmi les plus anciennes – semble être entrée dans une nouvelle phase particulièrement meurtrière, avec une augmentation des attaques contre les civils par des groupes armés non étatiques, notamment dans l’est du pays. Une récente offensive du groupe armé M23 a contraint près de 521 000 personnes à fuir leur foyer dans la province du Nord-Kivu, venant ainsi s’ajouter aux quelque 5,65 millions de Congolais déjà déplacés à l’intérieur de leur pays. Un million de personnes supplémentaires vivent en tant que réfugiés dans d’autres pays d’Afrique. Le financement n’est pas à la hauteur des besoins croissants : en 2022, le HCR a reçu moins de la moitié du montant nécessaire pour pouvoir y mettre en œuvre ses activités humanitaires.

Une femme est soignée dans un hôpital de la province de l’Ituri, en RDC, après l’attaque de son village en mars 2022. Plus d’une douzaine de personnes ont été tuées, dont quatre de ses enfants. 23 mars 2022 © HCR/Hélène Caux

République démocratique du Congo

Loin de se résorber, cette crise humanitaire – qui figure parmi les plus anciennes – semble être entrée dans une nouvelle phase particulièrement meurtrière, avec une augmentation des attaques contre les civils par des groupes armés non étatiques, notamment dans l’est du pays. Une récente offensive du groupe armé M23 a contraint près de 521 000 personnes à fuir leur foyer dans la province du Nord-Kivu, venant ainsi s’ajouter aux quelque 5,65 millions de Congolais déjà déplacés à l’intérieur de leur pays. Un million de personnes supplémentaires vivent en tant que réfugiés dans d’autres pays d’Afrique. Le financement n’est pas à la hauteur des besoins croissants : en 2022, le HCR a reçu moins de la moitié du montant nécessaire pour pouvoir y mettre en œuvre ses activités humanitaires.

Une femme est soignée dans un hôpital de la province de l’Ituri, en RDC, après l’attaque de son village en mars 2022. Plus d’une douzaine de personnes ont été tuées, dont quatre de ses enfants. 23 mars 2022 © HCR/Hélène Caux

Corne de l’Afrique

Après l’insuffisance de quatre saisons des pluies consécutives, la Somalie et de grandes parties du Kenya et de l’Éthiopie connaissent la sécheresse la plus grave de leur histoire récente. Les conséquences sont catastrophiques et devraient se prolonger en 2023, la saison des pluies actuelle risquant elle aussi de se révéler insuffisante. Les Nations Unies prévoient qu’au moins 36,4 millions de personnes seront touchées dans toute la Corne de l’Afrique et verront leurs moyens de subsistance réduits à néant du fait des mauvaises récoltes et de la mort de leur bétail. En Somalie, de nombreuses familles sont également confrontées à l’insécurité due au conflit armé. Les effets conjugués de la sécheresse et du conflit ont entraîné le déplacement forcé de plus de 1,7 million de personnes à l’intérieur du pays depuis janvier dernier, tandis que des milliers d’autres ont gagné le nord du Kenya pour chercher de l’aide dans les camps de réfugiés de Dadaab, ainsi qu’en Éthiopie. En Éthiopie même, des centaines de milliers de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays en raison de la sécheresse et de l’insécurité dans la Région des nations, nationalités et peuples du Sud, ainsi que des régions Somali et Oromia.

Une femme construit un abri pour sa famille après son arrivée au camp de déplacés de Haya Suftu en Éthiopie. 22 novembre 2022 © HCR/Tiksa Negeri

Corne de l’Afrique

Après l’insuffisance de quatre saisons des pluies consécutives, la Somalie et de grandes parties du Kenya et de l’Éthiopie connaissent la sécheresse la plus grave de leur histoire récente. Les conséquences sont catastrophiques et devraient se prolonger en 2023, la saison des pluies actuelle risquant elle aussi de se révéler insuffisante. Les Nations Unies prévoient qu’au moins 36,4 millions de personnes seront touchées dans toute la Corne de l’Afrique et verront leurs moyens de subsistance réduits à néant du fait des mauvaises récoltes et de la mort de leur bétail. En Somalie, de nombreuses familles sont également confrontées à l’insécurité due au conflit armé. Les effets conjugués de la sécheresse et du conflit ont entraîné le déplacement forcé de plus de 1,7 million de personnes à l’intérieur du pays depuis janvier dernier, tandis que des milliers d’autres ont gagné le nord du Kenya pour chercher de l’aide dans les camps de réfugiés de Dadaab, ainsi qu’en Éthiopie. En Éthiopie même, des centaines de milliers de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays en raison de la sécheresse et de l’insécurité dans la Région des nations, nationalités et peuples du Sud, ainsi que des régions Somali et Oromia.

Une femme construit un abri pour sa famille après son arrivée au camp de déplacés de Haya Suftu en Éthiopie. 22 novembre 2022 © HCR/Tiksa Negeri

Frontière entre les États-Unis et le Mexique

À la suite de la décision de la Cour suprême, le 27 décembre, de maintenir en place une mesure de santé publique liée au Covid-19, qui permet aux autorités américaines de renvoyer rapidement les demandeurs d’asile qui tentent de franchir la frontière entre le Mexique et les États-Unis, des milliers de personnes demeurent dans une situation très précaire dans les villes frontalières mexicaines. La Cour suprême examinera à nouveau la question en mars, et la mesure restera en vigueur jusqu’à ce qu’une décision soit rendue, plus tard dans l’année. Cette mesure affecte de nombreuses personnes originaires du Guatemala, du Honduras, du Salvador et du Mexique. En outre, les personnes originaires de Cuba, du Nicaragua, d’Haïti et du Venezuela en subissent désormais également les conséquences, suite à la création de procédures spécifiques et restrictives d’entrée sur le territoire américain. Les traversées du passage du Darien – une portion de jungle hostile qui sépare la Colombie du Panama – ont augmenté en 2022, les Vénézuéliens étant de loin les plus nombreux à prendre le risque d’emprunter cet itinéraire.

Une femme et ses deux enfants traversent le Rio Grande qui longe la frontière entre le Mexique et l’État américain du Texas. 27 mars 2021 © HCR/Nicolo Filippo Rosso

Frontière entre les États-Unis et le Mexique

À la suite de la décision de la Cour suprême, le 27 décembre, de maintenir en place une mesure de santé publique liée au Covid-19, qui permet aux autorités américaines de renvoyer rapidement les demandeurs d’asile qui tentent de franchir la frontière entre le Mexique et les États-Unis, des milliers de personnes demeurent dans une situation très précaire dans les villes frontalières mexicaines. La Cour suprême examinera à nouveau la question en mars, et la mesure restera en vigueur jusqu’à ce qu’une décision soit rendue, plus tard dans l’année. Cette mesure affecte de nombreuses personnes originaires du Guatemala, du Honduras, du Salvador et du Mexique. En outre, les personnes originaires de Cuba, du Nicaragua, d’Haïti et du Venezuela en subissent désormais également les conséquences, suite à la création de procédures spécifiques et restrictives d’entrée sur le territoire américain. Les traversées du passage du Darien – une portion de jungle hostile qui sépare la Colombie du Panama – ont augmenté en 2022, les Vénézuéliens étant de loin les plus nombreux à prendre le risque d’emprunter cet itinéraire.

Une femme et ses deux enfants traversent le Rio Grande qui longe la frontière entre le Mexique et l’État américain du Texas. 27 mars 2021 © HCR/Nicolo Filippo Rosso

Afghanistan

Même si elle a largement disparu des gros titres, la crise humanitaire en Afghanistan ne montre aucun signe d’amélioration. Le conflit a certes perdu en intensité depuis la prise du pouvoir par les talibans il y a 18 mois, mais la hausse des prix, l’effondrement de l’économie et les restrictions croissantes aux droits des femmes et des jeunes filles continuent de faire le malheur des habitants. La pauvreté est endémique, la moitié de la population de plus de 40 millions de personnes est confrontée à une insécurité alimentaire aiguë, et plus de 3 millions de personnes dans le pays sont toujours déracinées. Une récente directive des autorités afghanes interdisant aux femmes de travailler pour des organisations non gouvernementales devrait avoir des conséquences négatives majeures sur l’acheminement de l’aide humanitaire, en particulier en faveur des femmes et des enfants.

Deux sœurs transportent de l’eau jusqu’à leur logement à la périphérie de Kaboul. La famille a fui la province de Nangarhar il y a trois ans à cause des combats entre les talibans et les forces gouvernementales. 6 février 2022 © HCR/Andrew McConnell

Afghanistan

Même si elle a largement disparu des gros titres, la crise humanitaire en Afghanistan ne montre aucun signe d’amélioration. Le conflit a certes perdu en intensité depuis la prise du pouvoir par les talibans il y a 18 mois, mais la hausse des prix, l’effondrement de l’économie et les restrictions croissantes aux droits des femmes et des jeunes filles continuent de faire le malheur des habitants. La pauvreté est endémique, la moitié de la population de plus de 40 millions de personnes est confrontée à une insécurité alimentaire aiguë, et plus de 3 millions de personnes dans le pays sont toujours déracinées. Une récente directive des autorités afghanes interdisant aux femmes de travailler pour des organisations non gouvernementales devrait avoir des conséquences négatives majeures sur l’acheminement de l’aide humanitaire, en particulier en faveur des femmes et des enfants.

Deux sœurs transportent de l’eau jusqu’à leur logement à la périphérie de Kaboul. La famille a fui la province de Nangarhar il y a trois ans à cause des combats entre les talibans et les forces gouvernementales. 6 février 2022 © HCR/Andrew McConnell

Le Sahel central

Les attaques de groupes extrémistes contre les civils et les forces de sécurité vont probablement se poursuivre au Mali, au Niger et au Burkina Faso, qui composent ensemble la région du Sahel central. Outre la violence qu’elle subit, la région est confrontée à des pénuries alimentaires chroniques, à la dégradation de l’environnement et à des bouleversements climatiques. Alors qu’une grande partie des déplacements forcés dans la région ont jusqu’à présent eu lieu à l’intérieur des frontières de ces pays, un nombre croissant de personnes fuient au-delà des frontières en quête de sécurité plus au sud, au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Togo ou au Ghana, aggravant encore une crise qui touche certaines des populations les plus vulnérables de la planète. Outre les mouvements de réfugiés, le conflit au Sahel a d’autres conséquences pour le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo, qui ont été attaqués par les mêmes groupes armés opérant depuis le Burkina Faso. Si ces milices poursuivent leur progression vers le sud, il existe un risque d’instabilité accrue en Afrique de l’Ouest.

Depuis 2015, la population d’agriculteurs et d’éleveurs mauritaniens qui vit traditionnellement autour du lac Mahmouda a assisté à l’arrivée de pêcheurs fuyant le Mali. 8 octobre 2021 © HCR/Colin Delfosse

Le Sahel central

Les attaques de groupes extrémistes contre les civils et les forces de sécurité vont probablement se poursuivre au Mali, au Niger et au Burkina Faso, qui composent ensemble la région du Sahel central. Outre la violence qu’elle subit, la région est confrontée à des pénuries alimentaires chroniques, à la dégradation de l’environnement et à des bouleversements climatiques. Alors qu’une grande partie des déplacements forcés dans la région ont jusqu’à présent eu lieu à l’intérieur des frontières de ces pays, un nombre croissant de personnes fuient au-delà des frontières en quête de sécurité plus au sud, au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Togo ou au Ghana, aggravant encore une crise qui touche certaines des populations les plus vulnérables de la planète. Outre les mouvements de réfugiés, le conflit au Sahel a d’autres conséquences pour le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo, qui ont été attaqués par les mêmes groupes armés opérant depuis le Burkina Faso. Si ces milices poursuivent leur progression vers le sud, il existe un risque d’instabilité accrue en Afrique de l’Ouest.

Depuis 2015, la population d’agriculteurs et d’éleveurs mauritaniens qui vit traditionnellement autour du lac Mahmouda a assisté à l’arrivée de pêcheurs fuyant le Mali. 8 octobre 2021 © HCR/Colin Delfosse

Haïti

Ces derniers mois, la crise humanitaire en Haïti a atteint des niveaux alarmants et les difficultés risquent de se poursuivre. Des gangs lourdement armés contrôlent 60% de la capitale, Port-au-Prince, ainsi que toutes les routes principales d’accès à la ville. Cette situation a contraint des milliers de personnes à fuir leur foyer et empêché l’aide humanitaire d’atteindre ceux qui en ont désespérément besoin. Près de la moitié de la population – 4,7 millions d’Haïtiens – est confrontée à une famine aiguë, et le choléra a fait son retour dans les dix départements du pays, malgré les efforts du gouvernement et des Nations Unies. Compte tenu de ces divers éléments, le HCR a appelé les États de la région à suspendre le renvoi contraint de milliers d’Haïtiens qui y ont demandé l’asile.

Un Haïtien porte son fils alors qu’ils traversent la frontière entre le Mexique et les États-Unis en vue d’y demander l’asile. 28 mars 2022 © HCR/Nicolo Filippo Rosso

Haïti

Ces derniers mois, la crise humanitaire en Haïti a atteint des niveaux alarmants et les difficultés risquent de se poursuivre. Des gangs lourdement armés contrôlent 60% de la capitale, Port-au-Prince, ainsi que toutes les routes principales d’accès à la ville. Cette situation a contraint des milliers de personnes à fuir leur foyer et empêché l’aide humanitaire d’atteindre ceux qui en ont désespérément besoin. Près de la moitié de la population – 4,7 millions d’Haïtiens – est confrontée à une famine aiguë, et le choléra a fait son retour dans les dix départements du pays, malgré les efforts du gouvernement et des Nations Unies. Compte tenu de ces divers éléments, le HCR a appelé les États de la région à suspendre le renvoi contraint de milliers d’Haïtiens qui y ont demandé l’asile.

Un Haïtien porte son fils alors qu’ils traversent la frontière entre le Mexique et les États-Unis en vue d’y demander l’asile. 28 mars 2022 © HCR/Nicolo Filippo Rosso

Traversées maritimes

À travers le monde, les traversées maritimes continuent d’exposer celles et ceux qui les entreprennent à de sérieux risques. Un désespoir croissant pousse un nombre toujours plus important de réfugiés à se lancer dans ces dangereux périples. En 2022, comme les années précédentes, la majorité des naufrages et des décès en mer répertoriés ont eu lieu en Méditerranée. Mais la mer d’Andaman, la Manche et le détroit de Floride ont tous connu une augmentation des traversées, avec des conséquences parfois tragiques. Cette tendance devrait se poursuivre en 2023. Des centaines de demandeurs d’asile ont débarqué au sud de la Floride autour du nouvel an tandis que, depuis novembre, 12 embarcations transportant des réfugiés rohingyas ont été signalées en mer d’Andaman et dans le golfe du Bengale. Certains ont pu débarquer, mais d’autres sont toujours en mer et l’on craint pour la vie de plus de 200 personnes. Le HCR insiste sur la nécessité d’une plus grande coopération régionale et internationale en matière de sauvetage en mer et de partage des responsabilités vis-à-vis de celles et ceux qui entreprennent ces traversées.

Une embarcation transportant des réfugiés rohingyas accoste au large d’Aceh, en Indonésie. 8 janvier 2023 © HCR/Kenzie Eagan

Traversées maritimes

À travers le monde, les traversées maritimes continuent d’exposer celles et ceux qui les entreprennent à de sérieux risques. Un désespoir croissant pousse un nombre toujours plus important de réfugiés à se lancer dans ces dangereux périples. En 2022, comme les années précédentes, la majorité des naufrages et des décès en mer répertoriés ont eu lieu en Méditerranée. Mais la mer d’Andaman, la Manche et le détroit de Floride ont tous connu une augmentation des traversées, avec des conséquences parfois tragiques. Cette tendance devrait se poursuivre en 2023. Des centaines de demandeurs d’asile ont débarqué au sud de la Floride autour du nouvel an tandis que, depuis novembre, 12 embarcations transportant des réfugiés rohingyas ont été signalées en mer d’Andaman et dans le golfe du Bengale. Certains ont pu débarquer, mais d’autres sont toujours en mer et l’on craint pour la vie de plus de 200 personnes. Le HCR insiste sur la nécessité d’une plus grande coopération régionale et internationale en matière de sauvetage en mer et de partage des responsabilités vis-à-vis de celles et ceux qui entreprennent ces traversées.

Une embarcation transportant des réfugiés rohingyas accoste au large d’Aceh, en Indonésie. 8 janvier 2023 © HCR/Kenzie Eagan

Insécurité alimentaire

Le nombre de personnes à travers le monde qui ne mangent pas à leur faim est le plus élevé de l’histoire moderne, selon l’ONU, qui estime qu’au moins 222 millions de personnes étaient confrontées à une insécurité alimentaire aiguë à la fin 2022. La pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, la crise climatique et le ralentissement économique mondial qui se profile se combinent pour porter atteinte aux chaînes d’approvisionnement et faire grimper en flèche les prix des aliments et des produits de première nécessité. Les personnes déracinées et les membres de leurs communautés d’accueil sont touchés de manière disproportionnée. Dans de nombreux pays où le HCR est présent, les rations alimentaires ont été réduites, de même que le financement des programmes qui permettent aux réfugiés de devenir plus autonomes et moins dépendants de l’aide.

Une réfugiée syrienne ramène du pain chez elle dans un site d’installation informel de la plaine de la Beqaa, au Liban, pendant une tempête de neige. Plus de 90% des réfugiés syriens au Liban ont besoin d’une aide humanitaire pour survivre. 4 février 2022 © HCR/Houssam Hariri

Insécurité alimentaire

Le nombre de personnes à travers le monde qui ne mangent pas à leur faim est le plus élevé de l’histoire moderne, selon l’ONU, qui estime qu’au moins 222 millions de personnes étaient confrontées à une insécurité alimentaire aiguë à la fin 2022. La pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, la crise climatique et le ralentissement économique mondial qui se profile se combinent pour porter atteinte aux chaînes d’approvisionnement et faire grimper en flèche les prix des aliments et des produits de première nécessité. Les personnes déracinées et les membres de leurs communautés d’accueil sont touchés de manière disproportionnée. Dans de nombreux pays où le HCR est présent, les rations alimentaires ont été réduites, de même que le financement des programmes qui permettent aux réfugiés de devenir plus autonomes et moins dépendants de l’aide.

Une réfugiée syrienne ramène du pain chez elle dans un site d’installation informel de la plaine de la Beqaa, au Liban, pendant une tempête de neige. Plus de 90% des réfugiés syriens au Liban ont besoin d’une aide humanitaire pour survivre. 4 février 2022 © HCR/Houssam Hariri

Crise climatique

Le changement climatique accentue les crises humanitaires et le déplacement forcé des populations à travers le monde, alors que les émissions de carbone continuent d’augmenter. Plus de 70% des réfugiés et des personnes déplacées à travers le monde proviennent des pays les plus vulnérables au changement climatique. Ils comptent parmi les principales victimes des bouleversements climatiques et de ces conditions météorologiques extrêmes qui se poursuivront en 2023. Il est fondamental de les aider à se préparer à ces perturbations et à accroître leur résilience face au changement climatique. L’Afghanistan, le Bangladesh, le Pakistan, le Sahel central, le Mozambique, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen comptent parmi les pays et régions qui sont à la fois les plus exposés au changement climatique et touchés par des conflits ou qui accueillent un grand nombre de personnes déracinées. Ces dernières ont lancé un appel pour pouvoir prendre part aux discussions lors du prochain sommet des Nations Unies sur le climat (COP28) qui se tiendra à Dubaï à partir de fin novembre.

Cholul Jock renforce une digue construite à la main pour protéger sa famille de la montée des eaux à Fangak, au Soudan du Sud. Elle a été déplacée à plusieurs reprises par les inondations. 8 mars 2022 © HCR/Samuel Otieno

Crise climatique

Le changement climatique accentue les crises humanitaires et le déplacement forcé des populations à travers le monde, alors que les émissions de carbone continuent d’augmenter. Plus de 70% des réfugiés et des personnes déplacées à travers le monde proviennent des pays les plus vulnérables au changement climatique. Ils comptent parmi les principales victimes des bouleversements climatiques et de ces conditions météorologiques extrêmes qui se poursuivront en 2023. Il est fondamental de les aider à se préparer à ces perturbations et à accroître leur résilience face au changement climatique. L’Afghanistan, le Bangladesh, le Pakistan, le Sahel central, le Mozambique, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen comptent parmi les pays et régions qui sont à la fois les plus exposés au changement climatique et touchés par des conflits ou qui accueillent un grand nombre de personnes déracinées. Ces dernières ont lancé un appel pour pouvoir prendre part aux discussions lors du prochain sommet des Nations Unies sur le climat (COP28) qui se tiendra à Dubaï à partir de fin novembre.

Cholul Jock renforce une digue construite à la main pour protéger sa famille de la montée des eaux à Fangak, au Soudan du Sud. Elle a été déplacée à plusieurs reprises par les inondations. 8 mars 2022 © HCR/Samuel Otieno

Apatridie

Au moins 4,3 millions de personnes à travers le monde n’ont pas de nationalité, malgré le fait qu’elles soient souvent nées et aient passé toute leur vie dans un même pays. Sans nationalité, elles sont prises dans un flou juridique et souvent exclues de l’emploi formel, du système éducatif et des soins de santé. En 2023, le HCR entrera dans les deux dernières années de sa campagne décennale #Jexiste (#IBelong en anglais) visant à mettre fin à l’apatridie, et qui se concentre sur 28 pays prioritaires, parmi lesquels l’Albanie, le Burkina Faso, la Colombie, l’Irak, le Kenya, le Myanmar et la Thaïlande. Pour tirer parti de ces efforts, le HCR lancera également en 2023 une nouvelle Alliance mondiale pour mettre fin à l’apatridie, rassemblant les principales organisations et parties prenantes – y compris des apatrides et d’anciens apatrides eux-mêmes – pour progresser dans la recherche de solutions à ce problème d’ici 2030.

Hassinah Begom, une sage-femme rohingya, vit dans un camp de personnes déplacées dans l’ouest de l’État de Rakhine au Myanmar. Les Rohingyas sont privés de leur accès à la citoyenneté et aux services essentiels. 5 août 2022 © HCR/Reuben Lim Wende

Apatridie

Au moins 4,3 millions de personnes à travers le monde n’ont pas de nationalité, malgré le fait qu’elles soient souvent nées et aient passé toute leur vie dans un même pays. Sans nationalité, elles sont prises dans un flou juridique et souvent exclues de l’emploi formel, du système éducatif et des soins de santé. En 2023, le HCR entrera dans les deux dernières années de sa campagne décennale #Jexiste (#IBelong en anglais) visant à mettre fin à l’apatridie, et qui se concentre sur 28 pays prioritaires, parmi lesquels l’Albanie, le Burkina Faso, la Colombie, l’Irak, le Kenya, le Myanmar et la Thaïlande. Pour tirer parti de ces efforts, le HCR lancera également en 2023 une nouvelle Alliance mondiale pour mettre fin à l’apatridie, rassemblant les principales organisations et parties prenantes – y compris des apatrides et d’anciens apatrides eux-mêmes – pour progresser dans la recherche de solutions à ce problème d’ici 2030.

Hassinah Begom, une sage-femme rohingya, vit dans un camp de personnes déplacées dans l’ouest de l’État de Rakhine au Myanmar. Les Rohingyas sont privés de leur accès à la citoyenneté et aux services essentiels. 5 août 2022 © HCR/Reuben Lim Wende

Forum mondial sur les réfugiés

Le premier Forum mondial sur les réfugiés de 2019 a réuni des gouvernements, des personnes déracinées, des autorités locales, des ONG, ainsi que des représentants de la société civile et du secteur privé pour tenter d’apporter des réponses plus équitables et durables à la question des réfugiés, comme le prévoit le Pacte mondial sur les réfugiés. Quatre ans plus tard, les parties prenantes se retrouveront à Genève en décembre pour le deuxième Forum mondial sur les réfugiés, où elles évalueront la mise en œuvre des 1680 engagements pris depuis cette première rencontre et annonceront des initiatives nouvelles, un soutien financier accru et l’adoption de politiques innovantes. Son issue sera déterminante pour la mise en place de mesures à l’échelle mondiale visant à faire face à des niveaux record de déplacement forcé, et donc pour le sort de plus de 100 millions de personnes déracinées.

Des réfugiés et des demandeurs d’asile participant au Forum mondial sur les réfugiés jouent au football sur la pelouse du Palais des Nations. 18 décembre 2019 © HCR/Andrew McConnell

Forum mondial sur les réfugiés

Le premier Forum mondial sur les réfugiés de 2019 a réuni des gouvernements, des personnes déracinées, des autorités locales, des ONG, ainsi que des représentants de la société civile et du secteur privé pour tenter d’apporter des réponses plus équitables et durables à la question des réfugiés, comme le prévoit le Pacte mondial sur les réfugiés. Quatre ans plus tard, les parties prenantes se retrouveront à Genève en décembre pour le deuxième Forum mondial sur les réfugiés, où elles évalueront la mise en œuvre des 1680 engagements pris depuis cette première rencontre et annonceront des initiatives nouvelles, un soutien financier accru et l’adoption de politiques innovantes. Son issue sera déterminante pour la mise en place de mesures à l’échelle mondiale visant à faire face à des niveaux record de déplacement forcé, et donc pour le sort de plus de 100 millions de personnes déracinées.

Des réfugiés et des demandeurs d’asile participant au Forum mondial sur les réfugiés jouent au football sur la pelouse du Palais des Nations. 18 décembre 2019 © HCR/Andrew McConnell