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"Chaque contribution, petite ou grande, est importante pour continuer notre travail"

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"Chaque contribution, petite ou grande, est importante pour continuer notre travail"

4 mars 2024 Egalement disponible ici :
L'Association Together a lancé plusieurs projets culturels depuis sa création, dont un chœur. ©Association Together

Il y a plusieurs mois, à la suite d’un appel à projets, le HCR récompensait trois propositions soumises par des communautés de réfugiés. Deux projets culturels à Lausanne, une permanence administrative à Berne et une initiative en faveur de l’insertion professionnelle dans les Grisons ont bénéficié d’un soutien financier de 3000 francs. 

Même si ce montant est peu élevé et son versement ne pourra pas être renouvelé, cette initiative a permis à ces organisations de mener différentes activités avec la participation active de personnes réfugiées. Les responsables de ces différents projets en font le bilan. 

 

Madina Kukenova, Association Together (Vaud) 

Qu'avez-vous pu réaliser avec l'argent que vous avez reçu? 

Nous avons pu financer la location d'un piano pour les répétitions de notre chorale. Cela nous a permis de créer un répertoire très varié comprenant des chansons françaises, anglaises et ukrainiennes. 

Nous avons également pu acheter des robes pour la chorale, ce qui est très important pour les représentations publiques. Notre chœur a aussi participé avec succès à plusieurs événements (concerts, festivals). 

Est-ce que ce soutien a fait une différence, même s'il n’est pas important? 

Oui, cela fait une grande différence, car le chœur fonctionne sur une base entièrement bénévole. Il est composé principalement de réfugié-e-s ukrainien-ne-s. Nous ne demandons aucune contribution financière aux participant-e-s et une petite somme permet à notre chœur de poursuivre ses activités.  

De plus, le fait d'être soutenu par le HCR donne de la motivation et de l'enthousiasme aux membres de la chorale. Ils et elles sentent qu'ils ne sont pas seul-e-s et perçoivent ce soutien. L’engagement pour la chorale est très fort. Nous avons peu d’absences et quelques participant-e-s font plus d'une heure de route depuis Montreux, Nyon ou Moudon pour les répétitions. 

 

Comment est-ce que ces personnes ont bénéficié de votre projet? 

Tous-tes les participant-e-s ont contribué aux activités de notre chorale. Tou-te-s ont été activement impliqué-e-s dans la sélection du répertoire, en donnant leur avis et en votant, ce qui a donné au projet un aspect personnalisé.  

Notre pianiste Vladislav gère le compte Instagram de la chorale, ce qui permet à notre public de rester engagé. Tatiana Mamaeva, l'une des principales sopranos de notre chœur, s'occupe non seulement du site web, mais participe aussi activement à la création de vidéos et d'affiches, créant un contenu multimédia qui inspire et informe notre communauté. Olga Ivanova, chanteuse professionnelle, soliste de notre chorale, aide les participants à développer leurs talents de chanteurs-euses. 

En plus d'améliorer les compétences en chant, la chorale travaille sur la prononciation des mots français et anglais. Pour beaucoup de choristes, le chant est aussi un moyen d'améliorer leurs compétences linguistiques et de garder un contact avec la culture de leur pays d'origine. 

Farhad Haji, IntegrationsBrücke (Berne)

Que vous a permis de réaliser ce soutien financier?  

Notre budget annuel s'élève à plus de 60’000 francs par an. Le montant reçu est donc trop faible pour que nous puissions réaliser quelque chose uniquement avec cet argent. Cependant, chaque contribution, petite ou grande, est extrêmement importante pour continuer notre travail avec les personnes que nous conseillons.  

Les centres fédéraux d'asile sont souvent très éloignés des villes et ne sont pas toujours faciles à atteindre. C’est pourquoi nous nous rendons sur place pour proposer des consultations pour garantir à chaque personne, où qu'elle habite, l'accès à des informations correctes. L'argent reçu a servi à payer des frais de déplacement. 

 

Comment allez-vous continuer à aider les personnes pour qui vous travaillez? 

En raison de la surcharge actuelle des autorités, de nombreuses personnes demandeuses d'asile entrent actuellement dans la procédure d'asile étendue. Pendant celle-ci, les personnes n'ont pas ou très difficilement accès aux mesures d'intégration.  

Après l'analyse des besoins que nous avons faite lors de notre visite des centres fédéraux d'asile, nous allons lancer un projet pour faciliter l'accès aux mesures d'intégration, notamment les frais de déplacement de ces personnes.  

 

Davut Okcu, Bündner Verein für Integration (Grisons) 

Qu'avez-vous pu réaliser avec l'argent reçu? 

En tant que groupe de réfugiés, nous n'avons pas de ressources propres pour le moment. Nous sommes en mesure de poursuivre nos activités grâce aux subventions que nous pouvons trouver auprès d'organisations telles que les Nations Unies. Le projet que nous avons mené est très important pour nous. Organiser un projet avec 25 participant-e-s, trouver et financer des mentors pour s'occuper de ces personnes est un travail vraiment formidable.  

Nous avons dû louer une salle de séminaire. Nous avons également assuré la garde des enfants pour les participant-e-s qui en avaient. Nous avons préparé des collations pendant les pauses pour que les gens puissent mieux se connaître. De cette manière, tout le monde avait accès à un réseau. Il y avait une interaction entre les personnes réfugiées et les professionnel-le-s. Nous avons aussi acheté des billets de train pour certaines réunions et nous avons visité de grandes entreprises comme Hamilton. Nous avons acheté des petits cadeaux pour les personnes qui nous ont présenté des exposés lors de séminaires et d'ateliers.  

Lorsque nous additionnons ces activités, nous avons besoin d'une somme d’argent conséquente. Grâce à cette subvention, nous avons pu mener à bien les activités susmentionnées. 

 

Cela a-t-il fait une différence, même s'il s'agit d'une petite somme? 

Certains montants peuvent sembler très faibles. Toutefois, 3000 francs n'est pas une petite somme pour une association de réfugiés. Nous croyons que nous pouvons accomplir de grandes choses avec des montants apparemment modestes en y mettant toute notre énergie.  

Quels ont été les retour des personnes ayant participé à ce projet? 

Nous avons reçu beaucoup de commentaires des participant-e-s. Toutes et tous, en fonction de leurs expériences respectives, en ont retiré des choses différentes. Arif a, par exemple, indiqué désormais mieux comprendre l’importance de l’apprentissage des langues. Pour sa part, Ahmet nous a expliqué avoir profité des entretiens avec les mentors. "J'ai pu vraiment orienter ma carrière. Les mentors ont été de véritables facteurs d'influence. J'ai pu les contacter pour obtenir de l'aide pendant les entretiens et tout le processus qui a suivi", a-t-il relevé. Enfin, d’autres en ont profité pour mieux s’orienter. "Bien que cela n'ait pas contribué à mon développement professionnel, cela m'a donné une perspective approximative mais fiable sur les possibilités dans mon domaine dans le pays où nous nous trouvons", nous a précisé Feray. Tout cela est une grande source de satisfaction.