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Inquiétude pour des centaines de milliers de personnes déplacées en République démocratique du Congo

Communiqués de presse

Inquiétude pour des centaines de milliers de personnes déplacées en République démocratique du Congo

10 March 2023 Also available in:
Malgré la souffrance et les difficultés, les personnes déplacées à Rusayu conservent résilience et espoir. © HCR/Blaise Sanyila From Kitshanga to Goma, she has traveled more than 150 km with the help of host families in the villages. Having lost track of her family, Machozi only asks for one thing, peace. ; Fighting between the FARDC and the M23 has caused more than 117,000 people to flee the Masisi territory in less than a week. Most of the displaced are women and children. Fleeing from northern, western and southern Kitshanga, they are taking refuge in host families as well as in warehouses, schools and churches. Other desperate people are settling in spontaneous sites and facing all possible risks. Many are also sleeping in the open and are exposed to the weather. At least 5,000 people, who had already fled to Kitshanga after the January 19 violence in Mweso and Pinga, are being displaced for a second time. As the M23 continues to gain ground, UNHCR protection monitors report a desperate need for food, shelter, and essential household items. As the conflict continues, humanitarian access is becoming increasingly precarious. UNHCR and other humanitarians are trying to provide life-saving humanitarian assistance at the place of refuge. As a first step, a secure site for relocation has been allocated in Rusayo for 50 hectares of land to house these homeless families.
GENÈVE - Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est très préoccupé par le sort des centaines de milliers de personnes qui fuient leurs foyers dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) en raison des violents affrontements entre des groupes armés non étatiques et les forces gouvernementales. Rien qu'en février, près de 300 000 personnes ont fui les territoires de Rutshuru et de Masisi dans la province du Nord-Kivu.

Les équipes du HCR et de ses partenaires cartographient les déplacements et recensent les besoins des personnes contraintes de fuir. La violence a notamment connu une recrudescence dans la région de Kitchanga, dans le territoire de Masisi, en direction de la ville stratégique de Sake, où 49 000 personnes ont été déplacées au cours de la semaine du 17 février. Dans la localité de Kibirizi, dans le territoire de Rutshuru, 20 000 personnes supplémentaires ont fui au cours de la semaine du 6 mars.

Les civils continuent de payer un lourd et sanglant tribut en raison du conflit, y compris les femmes et les enfants qui ont échappé de justesse aux violences et dorment maintenant à la belle étoile dans des sites de déplacés, qu’il s’agisse de sites spontanés ou spécialement aménagés. Tous sont épuisés et traumatisés. La recrudescence des violences dans la région a provoqué le déplacement de plus de 800 000 personnes depuis le mois de mars de l’année dernière, ce qui génère également des déplacements en direction des provinces du Sud-Kivu et de l’Ituri.

Les besoins des populations déplacées et vulnérables se multiplient à mesure que les conditions - déjà difficiles - se détériorent et que les ressources disponibles dans les sites surpeuplés diminuent sous l’effet des nouveaux arrivants. Les équipes du HCR sur le terrain ont fait état de témoignages horribles concernant des violations des droits humains dans les zones touchées, en particulier dans les territoires de Rutshuru et de Masisi. Il s’agit notamment d’exécutions arbitraires, d’enlèvements, d’extorsions de fonds et de viols. Là où l’accès le permet, les équipes du HCR sont positionnées pour fournir une assistance psychosociale afin d’apaiser les traumatismes subis par les personnes déplacées.

Le HCR et ses partenaires renforcent actuellement leur assistance humanitaire et leurs efforts de protection afin de répondre aux besoins urgents liés à la surpopulation et aux mauvaises conditions de vie dans les sites spontanés, ainsi qu’au manque de nourriture et d’eau potable.

Avec nos partenaires, nous avons relocalisé plus de 14 000 personnes déplacées et vulnérables dans le site de Buchagara, où elles ont reçu un abri d’urgence. Buchagara n’est qu’à 5 kilomètres de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. D’autres distributions d’aide sont prévues ce mois-ci sous la forme de kits contenant des couvertures et des jerrycans pour le transport d’eau. Cependant, les besoins sont de plus en plus importants et dépassent de loin les ressources disponibles.

Alors que tous les efforts sont mis en œuvre pour apporter protection et assistance aux personnes déplacées près de Goma, le HCR est profondément préoccupé par la restriction de l’accès humanitaire pour les populations déplacées dans d’autres parties de la province du Nord-Kivu. En effet, les routes principales vers ces zones affectées ont souvent été inaccessibles au cours des derniers mois en raison du conflit en cours.

Plus de 5500 personnes ont également traversé la frontière vers le Rwanda voisin depuis janvier et 5300 autres vers l’Ouganda, alors que l’insécurité et la violence continuent de faire rage dans les régions frontalières.

Le HCR réitère son appel à tous les acteurs concernés dans l’est de la RDC pour qu’ils mettent un terme à cette violence qui fait payer un lourd tribut à la population civile.

La RDC connaît la plus grande crise de déplacement interne en Afrique, avec 5,8 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, principalement dans l’est du pays. Elle accueille également plus d’un million de réfugiés en provenance des pays voisins.

C’est aussi l’une des opérations du HCR les plus sous-financées au monde. Pour l’année 2023, le HCR sollicite 232,6 millions de dollars pour venir en aide aux personnes déplacées à l’intérieur du pays et ainsi qu’aux réfugiés en RDC. A ce jour, l’opération n’est financée qu’à hauteur de 8%.