Le chef du HCR en visite dans les zones dévastées par le séisme en Türkiye et en Syrie
Le chef du HCR en visite dans les zones dévastées par le séisme en Türkiye et en Syrie
Le tremblement de terre a fait 54 000 victimes dans les deux pays et a causé des destructions massives dans une région où vivent plus de 23 millions de personnes, dont beaucoup avaient déjà été déplacées soit à l’intérieur de la Syrie, soit de l’autre côté de la frontière, en Türkiye, en tant que réfugiés, au cours de 12 années de conflit.
« Le niveau de destruction et le degré de désolation sont bouleversants et parfois même, pourrait-on dire, apocalyptiques », a déclaré Filippo Grandi. « Des millions de personnes ont perdu des proches, ont été blessées et traumatisées, et beaucoup ont été déplacées par cet événement aussi tragique que douloureux. »
Parallèlement à l’évaluation des dégâts, Filippo Grandi s’est entretenu avec les autorités des deux pays au sujet de la réponse humanitaire immédiate à apporter. Après Ankara, le Haut Commissaire s’est rendu à Hatay et Gaziantep en Türkiye. En Syrie, il s’est rendu à Lattaquié, Hama et Damas et a effectué une visite transfrontalière auprès des personnes touchées par le tremblement de terre et d’autres personnes déplacées de force dans le nord-ouest de la Syrie.
Le HCR et ses partenaires humanitaires, en particulier les intervenants nationaux et locaux, intensifient leur assistance dans les deux pays, tâche qui nécessite un soutien international urgent et accru. Depuis le séisme, le HCR a livré à lui seul des dizaines de milliers de tentes, de lits, de matelas, de couvertures thermiques et d’autres biens de première nécessité.
« Les besoins sur le terrain dans les deux pays sont énormes et les interventions humanitaires doivent être mieux financées », a ajouté Filippo Grandi. « S’il est bien sûr essentiel de soutenir les efforts à long terme, une aide humanitaire et des ressources de relèvement rapide bien plus importantes sont nécessaires pour permettre aux personnes affectées d’entamer la reconstruction de leur vie et de retrouver leurs moyens de subsistance. »
En Türkiye, le chef du HCR a rencontré des familles turques et syriennes qui ont tout perdu dans le tremblement de terre et qui sont maintenant, avec des milliers d’autres, hébergées dans des conteneurs. Ces familles ont exprimé leur gratitude envers les autorités pour l’aide apportée et ont fait remarquer que la communauté humanitaire et les autorités turques fournissent une assistance à tous ceux qui sont dans le besoin, indépendamment de leur nationalité ou de leur statut.
En Syrie, Filippo Grandi a rencontré dans des abris collectifs des familles qui ont été déplacées à plusieurs reprises, d’abord en raison de la guerre en Syrie, puis à la suite du tremblement de terre. La situation dans laquelle se trouvent ces familles illustre bien les conséquences désastreuses de 12 années de conflit sur le peuple syrien et sur les infrastructures du pays, notamment les services de base tels que l’eau et l’électricité. Plus de 90% de la population syrienne vit aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté.
« Je viens régulièrement en Syrie depuis près de 20 ans, mais je n’ai jamais vu un tel niveau de dénuement et de désespoir - où que ce soit. Il est inadmissible que tant de personnes soient tellement démunies, et ce depuis si longtemps. Il leur faut un soutien beaucoup plus important. L’intensification de nos activités d’aide et de redressement rapide dans tout le pays est aujourd’hui un impératif humanitaire. Un accès à toutes les personnes dans le besoin, où qu’elles se trouvent, est essentiel. »
Les Nations Unies ont sollicité un milliard de dollars pour la réponse humanitaire au tremblement de terre en Türkiye, et près de 400 millions de dollars pour la Syrie. La part du HCR dans les plans de réponse s’élève à 201 millions de dollars. Les appels ne sont actuellement financés qu’à hauteur de 2% (pour la Türkiye) et de 10% (pour la Syrie).