Les crises en Afrique subsaharienne forcent un nombre croissant de personnes à fuir
Les crises en Afrique subsaharienne forcent un nombre croissant de personnes à fuir
La communauté internationale doit faire davantage pour sauver la vie des réfugiés qui empruntent les routes dangereuses menant à la Méditerranée, souligne le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, qui publie aujourd'hui son plan d’action stratégique pour 2021 et l’appel de fonds correspondant (en anglais) pour répondre à cette situation.
Profondément préoccupé par l’escalade des conflit et l’ampleur des déplacements au Sahel, par les nouveaux mouvements de population à l’est et dans la Corne de l’Afrique, par l’augmentation des arrivées par mer dans les îles Canaries et par un total de 1064 décès enregistrés dans la zone centrale et occidentale de la Méditerranée durant la seule année 2020, le HCR sollicite un peu plus de 100 millions de dollars pour renforcer la protection, dans les pays africains, des réfugiés en route vers la Méditerranée. La priorité absolue est d’offrir des alternatives sûres et viables à ces dangereux périples caractérisés par les abus et la mort.
La violence au Sahel a déjà forcé à ce jour environ 2,9 millions de personnes à fuir. En l’absence de perspectives de paix et de stabilité dans la région, il est fort probable que d’autres mouvements de population se produiront de nouveau. Confrontés à un exil prolongé, aux difficiles conditions de vie dans les pays d’accueil voisins où ils ont cherché refuge, à l’impact économique durable de la pandémie de Covid et au manque d’alternatives viables, beaucoup continuent à tenter la périlleuse traversée maritime vers l’Europe. Les cas de traite et les abus, tels que les enlèvements contre rançon, le travail forcé, l’esclavage sexuel et la violence sexiste aux mains des trafiquants et des gangs, vont très probablement se poursuivre.
«Nous recevons des témoignages poignants des brutalités et des abus dont sont victimes les réfugiés et les migrants sur les routes qui mènent à la Méditerranée. Beaucoup sont la proie de trafiquants et de passeurs et sont maltraités, extorqués, violés, et parfois tués ou laissés pour morts», a indiqué Vincent Cochetel, l’Envoyé spécial du HCR pour la situation en Méditerranée centrale.
«Beaucoup de ces personnes fuient les violences et la persécution et ont des besoins immenses et urgents en matière de protection. Il est essentiel qu’un soutien vital ainsi que des services de protection leur soient assurés dans les pays vers lesquels elles ont fui initialement.»
La stratégie du HCR vise à accroître l’accès, l’identification et l’assistance aux réfugiés le long de ces itinéraires, ainsi qu’à améliorer l’accès à l’éducation et aux moyens de subsistance dans les pays d’asile. La priorité est également accordée à l’évaluation des besoins en matière de protection pour les personnes se trouvant dans des endroits isolés, et à l’augmentation des allocations d’aide en espèces pour les réfugiés vulnérables vivant en milieu urbain.
Afin de limiter le recours aux dangereux périples terrestres et maritimes, le HCR appelle les États à favoriser les voies d’accès sûres et légales pour les réfugiés, y compris par le biais du regroupement familial, et à renforcer l’utilisation des deux mécanismes de transit d’urgence au Rwanda et au Niger pour les personnes évacuées depuis la Libye, afin de permettre la mise en place de solutions durables. En réponse aux abus signalés, le HCR vise également à élargir le soutien et les services offerts aux victimes et à leur permettre un meilleur accès au système judiciaire. Les efforts visant à informer et à alerter les populations déracinées sur les risques liés à la poursuite de leur périple et sur les services disponibles localement seront également intensifiés.
En 2021, le HCR espère identifier et venir en aide à davantage de réfugiés le long de ces routes ainsi que dans les pays d’accueil, et renforcer l’accès et la fourniture de services de protection pour les victimes d’abus.