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Les déplacements forcés s'aggravent au Soudan à mesure que les combats prennent de l'ampleur

Communiqués de presse

Les déplacements forcés s'aggravent au Soudan à mesure que les combats prennent de l'ampleur

20 décembre 2023 Egalement disponible ici :
Des réfugiés soudanais patientent au poste frontière de Joda, dans l'État du Haut-Nil au Soudan du Sud, avant d'être transportés vers le centre de transit de Renk. © HCR/Ala Kheir

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est préoccupé par l'aggravation des déplacements forcés au Soudan et dans les pays voisins, alors que des centaines de milliers de personnes supplémentaires fuient les récents combats dans l'État d'Al Jazirah, au sud-est de la capitale, Khartoum.

Nous sommes également très préoccupés par les informations faisant état d'une escalade du conflit dans la région du Darfour. Le 16 décembre, la reprise des combats à El Fasher, au Darfour Nord, a fait des victimes civiles et a entraîné de nouveaux déplacements, ainsi que des pillages de maisons et de magasins. En outre, de nombreux jeunes gens ont été arrêtés. À Nyala, au Darfour Sud, une attaque aérienne a été signalée, causant des morts, des blessés et la destruction d'habitations civiles.

De violents combats, notamment des frappes aériennes et des fusillades, ont été signalés à la périphérie de Wad Madani, la capitale de l'État d'Al Jazirah, le vendredi 15 décembre. Les combats ont maintenant atteint la ville. Suite au conflit qui a éclaté dans la capitale soudanaise en avril dernier, plus d'un demi-million de personnes, dont quelque 7 000 réfugiés, ont fui Khartoum pour se réfugier à Wad Madani.

Avec cette nouvelle vague de combats, la panique a gagné la population civile de Wad Madani et des personnes ont été vues quittant la ville en véhicules et à pied, certaines pour la deuxième fois en quelques mois seulement. Selon l'OIM, entre 250 000 et 300 000 personnes ont fui Wad Madani et les zones environnantes depuis le début des affrontements.

Le HCR fait tout son possible pour acheminer et distribuer des articles de première nécessité aux personnes nouvellement déplacées depuis l'État d'Al Jazirah vers les États de Sennar et de Gedaref. Malgré les efforts déployés par les organisations humanitaires nationales et internationales ainsi que les acteurs locaux pour fournir une assistance, la situation humanitaire reste désastreuse.

Depuis que la guerre a éclaté en avril, plus de 7 millions de personnes ont fui leur foyer au Soudan, nombre d'entre elles se déplaçant à plusieurs reprises pour trouver une sécurité temporaire. Ces déplacements répétés illustrent le caractère dévastateur du conflit pour la population civile.

Nous sommes très inquiets car si les combats devaient encore s'intensifier et s'étendre à l'État du Nil blanc, cela pourrait avoir un impact significatif sur le travail du HCR et d'autres organisations humanitaires qui fournissent une assistance essentielle à plus de 437 000 réfugiés sud-soudanais et à quelque 433 000 Soudanais déplacés internes dans cette région. Depuis le début du conflit en avril, le HCR a fourni des abris d'urgence à environ 42 000 familles et des articles de première nécessité à près de 12 000 familles vulnérables dans l'État du Nil Blanc. En collaboration avec ses partenaires des Nations Unies et des ONG, le HCR a également pris des mesures pour atténuer le risque de voir apparaître une épidémie de choléra dans les sites de déplacement. Cependant, une extension des combats ou l'arrivée de nouveaux déplacés pourrait mettre à mal les services de santé, de distribution d'eau, d'assainissement et d'hygiène, ce qui aurait de graves conséquences.

Il est également fait état de personnes se déplaçant vers le Soudan du Sud, où la ville frontalière de Renk est fortement surpeuplée et manque de moyens pour répondre aux besoins des personnes qui sont déjà sur place. Les fortes pluies ont rendu les routes impraticables, ce qui entrave le transfert des réfugiés. Le HCR et ses partenaires s’organisent comme ils peuvent, mais les ressources disponibles sont insuffisantes.

Nous appelons instamment toutes les parties à mettre fin au conflit, à respecter la sécurité des civils conformément au droit international et à autoriser l'accès humanitaire afin que l'aide et les services essentiels puissent parvenir à ceux qui en ont besoin.

Le monde ne peut oublier la situation actuelle au Soudan, alors que l'ampleur de la crise et le risque de déstabilisation de l'ensemble de la région ne cessent de croître.

Nous sommes reconnaissants des fonds mis à disposition par de nombreux donateurs, mais ils ne suffisent pas à répondre aux besoins des familles qui se trouvent dans une situation de détresse inimaginable.

Le Plan régional 2023 de réponse aux besoins des réfugiés du Soudan, qui prévoit un milliard de dollars pour répondre aux besoins de 1,8 million de personnes au Tchad, en République centrafricaine, en Égypte, en Éthiopie et au Soudan du Sud cette année, n'est financé qu'à hauteur de 38%.