Nouvel afflux de réfugiés centrafricains au Tchad
Nouvel afflux de réfugiés centrafricains au Tchad
Les nouveaux arrivants originaires de la région de Kaga-Bandoro en RCA ont témoigné à nos équipes avoir fui les affrontements, ainsi que les actes de violence, les pillages ou l’extorsion menés par les groupes armés, au moment où les forces gouvernementales se rapprochaient d’eux. D’autres, originaires de Batangafo et de Kabo, ont également pris la route vers le Tchad par crainte de nouvelles attaques.
Pour rejoindre le Tchad, les personnes doivent traverser la rivière Grande Sido à gué, avec de l’eau jusqu’aux épaules et certaines portant leurs effets personnels sur la tête. Les réfugiés ont rejoint le village de Gandaza et la ville frontalière de Sido, bien que certains aient dû se résoudre à retourner en RCA pour trouver de la nourriture ou sauver le peu qu’il reste parmi leurs possessions.
Des abris, de la nourriture et de l’eau, ainsi qu’un accès à des installations sanitaires et aux soins de santé sont les besoins les plus urgents des réfugiés. La capacité du HCR à répondre à ces besoins essentiels est sévèrement entravée par une pénurie de fonds et de ressources.
Le regain de violences au nord de la RCA, dû à une rébellion armée suite aux élections contestées en décembre dernier, a déjà déraciné des centaines de milliers de personnes au sein du pays et vers les pays voisins. L’afflux s’était considérablement ralenti depuis la mi-mars, après la reprise de contrôle par les forces gouvernementales et leurs alliés sur la plupart des bastions rebelles, ce qui avait permis à 37 000 anciens déplacés internes de rentrer chez eux. Ces personnes ont désormais besoin de reconstruire leur vie.
Le Tchad accueille actuellement près de 11 000 réfugiés sur le total de 117 000 Centrafricains qui ont également fui vers le Cameroun, la République démocratique du Congo et le Congo voisins, suite aux violences post-électorales qui ont aussi forcé 164 000 Centrafricains à fuir au sein de leur pays.
La crise humanitaire en RCA est l’une des opérations du HCR les plus sévèrement sous-financées au monde, avec seulement 12% de contributions reçues par rapport au montant recherché de 164,7 millions de dollars, malgré l’ampleur du déplacement. Près d’un tiers de la population centrafricaine est aujourd’hui déracinée après une décennie d’instabilité.