Plus de 2,25 millions de déracinés sud-soudanais au Soudan du Sud et au-delà de ses frontières
Plus de 2,25 millions de déracinés sud-soudanais au Soudan du Sud et au-delà de ses frontières
Genève, 7 juillet (HCR) - Le Soudan du Sud se prépare à célébrer son quatrième anniversaire d’indépendance. Le HCR a déclaré mardi que la poursuite du conflit continuait de générer des réfugiés et des déplacés internes.
Selon le HCR, les statistiques récentes montrent que plus de 730 000 personnes ont fui vers les pays voisins. Par ailleurs, quelque 1,5 million de personnes sont déplacées à l’intérieur du Soudan du Sud.
Par ailleurs, le Soudan du Sud a continué de recevoir des réfugiés en provenance du Soudan voisin. Près de 250 000 personnes sont arrivées au total, pour la plupart depuis les Etats du Nil Bleu et du Sud-Kordofan au Soudan, où un autre conflit crée l’insécurité.
La guerre civile et les violences au Soudan du Sud ont commencé à la mi-décembre 2013.
« A ce jour, tous les efforts politiques pour mettre fin au conflit ont échoué. Les perspectives d’avenir pour les populations affectées demeurent sombres », a déclaré le porte-parole du HCR Adrian Edwards lors d’un point de presse à Genève.
Il a indiqué que ces dernières semaines avaient été le théâtre d’une escalade des violences dans les Etats d’Unity et du Haut-Nil, où de violents combats ont forcé des dizaines de milliers de personnes à fuir vers la brousse, des marécages et d’autres « zones difficiles d’accès ».
« Cette situation instable et dangereuse empêche l’accès humanitaire. La poursuite des hostilités ainsi que la hausse signalée des violations et des atteintes aux droits humains ont contribué aux déplacements de populations supplémentaires », a ajouté Adrian Edwards.
Malgré les chiffres en hausse, les pays hôtes voisins ont gardé leurs frontières ouvertes et environ 90 pour cent des nouveaux arrivants dans ces pays sont des femmes et des enfants.
En Éthiopie, en moyenne, chaque jour, quelque 180 réfugiés sud-soudanais arrivent via quatre points de passage frontière dans la région de Gambella. L’Ethiopie accueille aujourd’hui plus de 275 000 Soudanais du Sud, en plus d’environ 425 000 réfugiés d’autres nationalités.
Pour accueillir et aider les réfugiés sud-soudanais ainsi qu’augmenter sa capacité pour de nouveaux arrivants, le HCR a entamé la construction d’un sixième camp, près du camp de réfugiés existant de Pugnido.
Le Soudan a été le théâtre du plus important nombre d’arrivées cette année, avec plus de 38 000 Sud-Soudanais ayant rejoint le pays durant le seul mois de juin. Cet afflux a porté le nombre total de Sud-Soudanais à près de 188 000. Des réfugiés arrivent chaque jour dans les Etats du Nil Blanc, de Khartoum, du Sud- et de l’Ouest-Kordofan. Ils rejoignent les rangs d’une population comptant déjà environ 350 000 Sud-Soudanais qui étaient arrivés au Soudan après la sécession.
En Ouganda, plus de 155 000 réfugiés sont arrivés depuis décembre 2013. Ils ont ainsi rejoint une population de 22 000 Sud-Soudanais qui avaient décidé de rester en Ouganda après l’indépendance.
Parallèlement, au Kenya, les camps de réfugiés de Kakuma ont reçu 46 000 réfugiés sud-soudanais. Désormais, 185 000 personnes y résident, soit une population bien supérieure à la capacité initiale d’accueil de 125 000 personnes. Les réfugiés dans les camps sont confrontés à des conditions de congestion et les efforts d’assistance y sont mis à rude épreuve.
Les programmes d’aide aux réfugiés à travers la région sont sérieusement sous-financés. Le HCR et 38 partenaires recherchent des financements à hauteur de 810 millions de dollars pour protéger et aider jusqu’à 821 000 réfugiés sud-soudanais en Ethiopie, au Kenya, au Soudan et en Ouganda.
Toutefois, cet appel de fonds interinstitutions est financé à ce jour seulement à hauteur de 13 pour cent (102 millions de dollars). Du fait de l’arrivée continue et massive de réfugiés, l’assistance vitale - notamment les abris et les services essentiels - demeure la priorité.
Les ressources sont actuellement insuffisantes pour fournir des rations alimentaires et des services de santé afin de prévenir et de traiter la malnutrition aiguë, de fournir de l’eau potable en quantité suffisante et de construire des latrines.