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Tragédie en Méditerranée : il faut accroître la capacité de sauvetage

Communiqués de presse

Tragédie en Méditerranée : il faut accroître la capacité de sauvetage

15 avril 2015 Egalement disponible ici :

GENÈVE, 15 avril (HCR) - Au cours de cette toute dernière tragédie, un bateau à double pont a chaviré lundi à environ 120 kilomètres au sud de l’île italienne de Lampedusa. Quelque 142 personnes ont déjà été secourues et huit corps sans vie ont été retrouvés. Les survivants ont expliqué qu’environ 400 personnes avaient embarqué à bord de ce bateau et ils redoutent leur mort.

António Guterres, qui est en mission au Liban, a réitéré son appel aux gouvernements de la région afin qu’ils donnent la priorité à sauver des vies humaines, en élargissant et en mettant à niveau d’urgence la capacité pour la recherche et le sauvetage.

« Je suis sous le choc après la nouvelle du chavirage d’un bateau surchargé en Méditerranée, lors duquel 400 personnes ont trouvé la mort. Cela démontre l’importance d’un mécanisme robuste de sauvetage en mer, au centre de la Méditerranée », a-t-il indiqué.

« Malheureusement le dispositif Mare Nostrum n’a jamais été remplacé par des moyens équivalents pour sauver des vies. Par ailleurs, il n’y a toujours aucune alternative légale permettant aux personnes ayant besoin de protection de rejoindre l’Europe », a ajouté le Haut Commissaire, en faisant référence à un important dispositif de recherche et de sauvetage en Méditerranée. Celui-ci avait été établi par l’Italie après les tragédies de Lampedusa en octobre 2013 durant lesquelles des centaines de personnes avaient perdu la vie au cours de deux catastrophes maritimes distinctes. Cette opération avait pris fin en décembre 2014.

Ces dernières années, la Méditerranée s’est révélée comme étant la plus périlleuse des quatre grandes routes maritimes du monde parcourues par les réfugiés et les migrants. Les trois autres itinéraires maritimes principaux se trouvent aux Bahamas et aux Caraïbes, en mer Rouge et dans le golfe d’Aden et, enfin, dans le golfe de Bengale. En 2014, quelque 219 000 réfugiés et migrants ont traversé la Méditerranée et au moins 3 500 d’entre eux ont perdu la vie.

En 2015, quelque 31 500 personnes ont déjà effectué la traversée vers l’Italie et la Grèce - le premier et le second pays respectivement les plus importants en termes d’arrivées. Ces chiffres se sont encore récemment accrus avec l’amélioration des conditions en mer et de la situation météorologique.

Selon les garde-côtes italiens, plus de 8 500 personnes - qui se trouvaient à bord de plusieurs dizaines de bateaux et canots pneumatiques - ont été secourues depuis vendredi dernier. Si les 400 décès sont confirmés après cette toute dernière tragédie, le nombre de morts pour 2015 atteint déjà 900.

A Beyrouth, le Haut Commissaire António Guterres a déclaré : « Je suis ici au Liban et nous savons que les Syriens sont de plus en plus nombreux à risquer leur vie pour accéder aux territoires européens. Pour tous ceux qui ont des besoins en matière de protection, il est très important d’augmenter le nombre de possibilités pour la réinstallation et l’admission à titre humanitaire, de mettre en oeuvre une politique de visas plus souple, de renforcer les programmes pour le regroupement familial et, je le répète, d’avoir un mécanisme efficace de secours et de sauvetage en mer au centre de la Méditerranée. »

Le HCR plaide pour une réponse globale et urgente de la part de l’Union européenne (UE) et des Etats membres pour faire face aux défis posés par les milliers de réfugiés et de migrants risquant leur vie dans leur tentative de rejoindre l’Europe.

Le HCR a publié des propositions spécifiques, y compris l’établissement d’une opération européenne robuste pour la recherche et le sauvetage, un dispositif potentiel de l’UE pour compenser les compagnies maritimes engagées dans le sauvetage de personnes en mer, l’augmentation des alternatives juridiques crédibles aux traversées périlleuses - comme la réinstallation, les visas à titre humanitaire et d’autres solutions innovantes - ainsi qu’un programme pilote pour le transfert, vers d’autres pays européens, des réfugiés syriens arrivés en Italie et en Grèce.