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Un enseignant nigérian reçoit la distinction Nansen 2017 du HCR pour les réfugies

Zannah Mustapha et son fils. © UNHCR/Rahima Gambo

GENÈVE, 2 octobre – Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a remis aujourd’hui à Zannah Mustapha la distinction Nansen 2017 du HCR pour les réfugiés lors d’une cérémonie à Genève pour la fondation d’une école à Maiduguri, au Nigéria, l’épicentre de l’insurrection de Boko Haram.

L’école est restée ouverte tout au long du conflit avec Boko Haram, qui a causé quelque 20 000 morts à travers la région du lac Tchad et qui a généré des millions de personnes déracinées.

L’école offre les frais de scolarité ainsi que les repas, les uniformes et les soins de santé aux enfants affectés et déplacés par la violence. Les orphelins du conflit des deux côtés des belligérants sont accueillis dans les salles de classe de Mustapha en signe de la réconciliation qu’il espère obtenir dans la région.

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a remis la médaille Nansen à Zannah Mustapha et lui a rendu hommage dans une allocution.

«L’action de Zannah Mustapha démontre que chacun d’entre nous a un rôle à jouer dans sa communauté - en aidant les personnes déracinées et vulnérables ainsi qu’en favorisant la paix», a déclaré le Haut Commissaire.

«Cet homme visionnaire a décidé, au milieu du chaos et de la violence brutale engendrés par Boko Haram, que les enfants de sa communauté pourraient recevoir une éducation. Pour beaucoup, il redonnait espoir et il leur a donné à tous un avenir.»

«Ce soir, nous voulons rendre hommage à son dévouement et son courage.»

Au cours de la décennie écoulée depuis sa création, l’école de Mustapha est passée de 36 à 540 élèves. Des milliers d’autres enfants, désespérés de recevoir une éducation, sont inscrits sur la liste d’attente. En 2016, Mustapha a ouvert une deuxième école à quelques kilomètres de la première.

L’Emissaire du HCR Angelina Jolie a également envoyé un message vidéo de félicitations à Zannah Mustapha. Dans son allocution, elle a fait l’éloge de son travail et de son héritage.

«Le courage qu’il faut pour défendre les droits des enfants à l’éducation face à Boko Haram est extraordinaire», a-t-elle déclaré. «Zannah Mustapha apporte un peu de lumière sur cette région terrorisée depuis des années.»

«Zannah Mustapha, vous êtes une source d’inspiration. J’espère que ce prix vous encouragera, vous et d’autres, à poursuivre ce travail vital.»

Dans son allocution, Zannah Mustapha a remercié tous les enseignants et les veuves avec lesquels il a travaillé et il a félicité les élèves de ses écoles. «Je n’aurais jamais pensé, dans mes rêves les plus fous, que je verrais ces enfants progresser, et ce dans une période aussi traumatisante de leur vie», a-t-il déclaré. «Quand je regarde les visages des enfants, je vois la résilience et la stabilité.»

«Nous ne cherchons pas à être semblables, mais à comprendre nos différences et surmonter notre adversité. C’est ce que nous pouvons accomplir grâce à l’éducation», a-t-il poursuivi.

«Il y a tant d’enfants dans les zones de conflit qui ne peuvent pas aller à l’école. Nous avons montré ce qu’il est possible de faire.»

Le travail de Mustapha dans la région comprend également la négociation de la libération des otages de Boko Haram. Lorsque 21 jeunes femmes détenues depuis plus de deux ans ont été relâchées, Mustapha était là. Il a joué un rôle déterminant dans la garantie de leur liberté - ainsi que pour la libération de 82 autres jeunes filles de Chibok en mai 2017.

Depuis plus de 60 ans, la distinction Nansen du HCR pour les réfugiés récompense des personnes, des groupes ou des organisations pour leur dévouement exceptionnel à la cause des réfugiés.  Le lauréat 2017 a été honoré par une cérémonie à laquelle ont participé le célèbre musicien afrobeat Tony Allen, un ensemble acoustique de l’artiste japonais Miyavi et la célèbre soliste Mariela Shaker avec un morceau de violon classique. L’hôte de la soirée était Anita Rani et la principale allocution a été prononcée par Nujeen Mustafa, une réfugiée syrienne.

Les précédents lauréats de la distinction Nansen comptent notamment Eleanor Roosevelt, Graça Machel et Luciano Pavarotti, mais aussi de remarquables héros méconnus comme Zannah Mustapha, qui se sont dévoués pour combattre les injustices subies par les personnes déracinées.

À propos de la distinction Nansen du HCR pour les réfugiés
Peu d'honneurs humanitaires possèdent le riche héritage de la distinction Nansen du HCR. Créée en 1954, cette distinction honore des actions humanitaires hors du commun en faveur des réfugiés, des déplacés internes et des apatrides. Elle porte le nom de Fridtjof Nansen, humanitaire et explorateur polaire norvégien qui a occupé le poste de premier Haut Commissaire pour les réfugiés de la Société des Nations de 1920 à 1930. Il s’est vu décerner le Prix Nobel de la Paix en 1922 en récompense de ses immenses efforts en faveur des réfugiés de la Première Guerre mondiale. La distinction Nansen, par l'intermédiaire de ses lauréats, vise à illustrer les valeurs de persévérance et de conviction face à l’adversité défendues par Fridtjof Nansen. Monsieur Zannah Mustapha, lauréat 2017, incarne ces idéaux de manière exemplaire.

À propos du HCR
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a été créé le 14 décembre 1950 par l'Assemblée générale des Nations Unies. Le HCR a pour mission de défendre les droits et d'assurer le bien-être des réfugiés et des apatrides. Depuis plus de six décennies, il a aidé des dizaines de millions de personnes à recommencer une nouvelle vie. Le HCR est en première ligne de l'action menée dans les grandes crises humanitaires mondiales dont le nord-est du Nigéria, la Syrie, l'Iraq, le Yémen, la République Centrafricaine, l'Afghanistan, le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo.