Journée internationale pour la tolérance : le Haut Commissaire du HCR appelle à une action concertée pour défendre le principe de l'asile

GENEVE, 16 novembre (UNHCR) - Mettant en garde contre l'intolérance comme un vrai danger pour l'institution de l'asile, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a appelé mercredi à une action concertée pour combattre la xénophobie et l'extrémisme.

« L'intolérance grandissante est un vrai danger pour la paix dans le monde, la sécurité des réfugiés et la cohésion des sociétés », a dit António Guterres aujourd'hui à l'occasion de la Journée internationale pour la tolérance. « Les sociétés deviennent de plus en plus multiethniques, multiculturelles et multi-religieuses. Les problèmes sociétaux complexes ne peuvent trouver une solution que dans un environnement de tolérance. »

António Guterres, qui a décrit l'accroissement de l'intolérance comme l'un des principaux défis pour l'UNHCR, a repris les mots du Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan qui a dit cette semaine que combattre l'intolérance dans toutes ses formes a été au centre du travail des Nations Unies depuis 60 ans.

« Le besoin de tolérance est encore plus important aujourd'hui que dans le passé des Nations Unies », a déclaré Kofi Annan. « Dans un monde d'intense compétition économique, de populations en mouvement où les distances n'existent plus, des pressions réelles existent dans le cadre de la cohabitation entre des peuples de différentes cultures et croyances. La résultante en est d'évidence la montée de la xénophobie et de l'extrémisme à travers le monde et nécessite de notre part une réponse plus marquée. »

Le Haut Commissaire a souligné le besoin d'actions concertées entre les gouvernements, la société civile et les médias pour combattre l'intolérance et préserver la notion de l'asile.

« Les réfugiés qui fuient l'intolérance dans leur propre pays trouvent de plus en plus d'intolérance dans les pays où ils cherchent la protection », a-t-il souligné. « Le combat contre l'intolérance demande une action concertée de la part de tous les pays. Nous devons unir nos voix contre l'irrationnel, la suspicion et les revendications pour l'exclusion. Plutôt que nous incliner vers l'opinion populiste, nous devons nous en tenir aux valeurs et principes universels - notamment la protection pour ceux qui en ont besoin. L'institution de l'asile doit être défendue à tout prix. »

L'UNHCR a identifié le manque de compréhension, d'empathie, de respect et de tolérance pour les réfugiés et leur sort comme les principaux défis dans leur protection, particulièrement dans les pays industrialisés, mais aussi dans un nombre croissant de pays en voie de développement.

L'ancien Premier ministre portugais, António Guterres, est devenu le dixième Haut Commissaire de l'UNHCR le 15 juin dernier. L'UNHCR, établi le 14 décembre 1950 par l'Assemblée générale des Nations Unies, a reçu à deux reprises le prix Nobel pour la paix pour son travail. L'agence protège et assiste aujourd'hui plus de 19 millions de réfugiés et autres personnes relevant de sa compétence à travers le monde.