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Le gouvernement pakistanais recense les survivants du tremblement de terre installés dans les camps

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Le gouvernement pakistanais recense les survivants du tremblement de terre installés dans les camps

Avec l'aide de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, le gouvernement pakistanais recense les personnes installées dans les camps établis suite au tremblement de terre, afin de disposer d'une vue d'ensemble de la population et des mouvements dans les camps. Ces informations seront très utiles non seulement pour la distribution de l'assistance mais également pour l'effort de reconstruction et de réhabilitation à venir.
18 Janvier 2006
Une employée de l'UNHCR pour les services communautaires (centre) supervise le recensement mené par le Commissariat régional pakistanais pour l'aide humanitaire au camp d'Al Rehmat, à Balakot.

BALAKOT, Pakistan, 18 janvier (UNHCR) - « Viens dans ma tente, viens dans ma tente ! » s'exclame un vieil homme, en invitant Qazi Tariq d'un signe de la main. Avec son bloc-notes et son stylo, l'assistant social accepte bien volontiers cette invitation inattendue, l'un des petits avantages du métier.

Qazi Tariq travaille pour le coordinateur régional des secours (CRS) dans la Province frontière du Nord-Ouest du Pakistan. Il est venu au camp d'Al Rehmat à Balakot pour enregistrer les personnes déplacées par le tremblement de terre du 8 octobre. L'information recueillie est indispensable pour fournir aux survivants l'aide dont ils ont besoin dès maintenant et pour le travail de reconstruction qui sera entrepris par la suite.

« L'enregistrement suit son cours ; tout le monde se montre très coopératif. Ils sont vraiment impatients de parler avec nous », explique Qazi Tariq.

Allant d'une tente à l'autre, Qazi Tariq et ses collègues passent une dizaine de minutes chaque fois pour noter le nom du chef de famille, la taille du foyer, son lieu d'origine et les éventuelles personnes vulnérables - veuves, orphelins, personnes âgées, femmes enceintes ou handicapés.

Rafiza, âgée de 20 ans, est assise à l'extérieur de sa tente. Tout en berçant son nouveau-né, elle tend sa carte d'enregistrement, qui atteste que sa famille de trois personnes est originaire du village de Zareda. Ne sachant pas exactement à quoi sert cet enregistrement, elle interroge l'employé de l'UNHCR chargé de surveiller l'exercice d'enregistrement que mène le gouvernement.

« Nous notons vos coordonnées afin de réunir des informations de base sur votre lieu d'origine et les besoins spécifiques que vous pourriez avoir », explique Nadira Mehrnwaz qui travaille pour les services communautaires de l'agence.

Indrika Ratwatte, délégué adjoint de l'UNHCR, poursuit : « Chaque famille enregistrée reçoit une carte familiale qui sera utilisée pour la future distribution d'aide. Cet enregistrement vise à établir une vue d'ensemble de la population des camps, qui sera régulièrement mise à jour, afin de disposer d'informations sur les mouvements de populations vers et depuis les camps. Les données ainsi recueillies seront déterminantes dans l'effort de secours et de reconstruction. »

Il ajoute : « Cet exercice est la base d'une politique orientée vers l'avenir pour connaître précisément la population que nous aidons ensemble avec le gouvernement. Avec notre expérience des réfugiés afghans au Pakistan, nous avons appris que de telles évaluations sont cruciales pour la recherche de solutions dans les situations de déplacement. »

Qazi Tariq, qui travaille pour le CRS et a été détaché par le Commissariat pour les réfugiés afghans de Peshawar, acquiesce : « Les besoins sont similaires - nourriture, hébergement, hygiène, soins de santé, regroupement familial, éducation, » dit-il. « La seule différence réside dans le fait que les réfugiés afghans avec qui nous travaillons d'habitude ont été forcés de quitter leur pays à cause de la guerre et de la cruauté humaine, alors que les sinistrés du séisme sont sans abri à cause d'une catastrophe naturelle. »

En tant qu'agence chef de file pour la gestion des camps, l'UNHCR fournit actuellement une assistance matérielle et technique aux autorités pakistanaises et aux organisations non gouvernementales dans 26 camps planifiés et 118 camps de fortune accueillant près de 140 000 personnes dans les zones affectées par le séisme.

L'UNHCR appuie et supervise le recensement en cours, qui a déjà été mené dans plus de 80 camps dans les zones affectées de la Province frontière du Nord-Ouest et du Cachemire pakistanais. Cette mission devrait s'achever ce mois-ci.

« Nous fournissons les ressources et avons formé 60 fonctionnaires pakistanais pour enregistrer la population de 62 camps dans les régions de Muzaffarabad et de Bagh », explique Morgan Morris, responsable de l'UNHCR pour les opérations humanitaires à Muzaffarabad.

Raja Abbas, commissaire adjoint pour Camp Management Organisation (CMO), une organisation gouvernementale travaillant au Cachemire pakistanais, ajoute : « L'enregistrement est un outil utile pour le gouvernement car il l'aide à planifier et préparer le projet de réhabilitation pour la population recensée habitant dans les camps. »

L'information récupérée est saisie dans une base de données pour fournir une description précise de la population d'un camp afin de faciliter la distribution d'aide humanitaire et la transition vers le retour à une vie normale dès la fin de l'hiver.

Peut-être que le retour peut sembler comme un rêve lointain pour des milliers de familles qui passent l'hiver dans les camps humanitaires, mais Abdul Rahim est lui très impatient. Pendant l'enregistrement au camp de Maidan à Batagram, il a dit aux employés de l'UNHCR que son village dans la vallée d'Allai a été complètement détruit par le séisme et qu'il est descendu au camp avec sa femme et leurs six enfants pour les protéger du froid.

Une employée de l'UNHCR pour les services communautaires (centre) supervise le recensement mené par le Commissariat régional pakistanais pour l'aide humanitaire au camp d'Al Rehmat, à Balakot.

« De nombreuses personnes au camp attendent le printemps pour rentrer et reconstruire leur maison », affirme-t-il. « Ma famille habite dans notre village depuis tant d'années. Nous retournerons à la fin de ce terrible hiver et reconstruirons notre maison. »

Par Babar Baloch à Muzaffarabad et Vivian Tan à Balakot, avec Ozgul Ozcan à Batagram