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Le HCR alarmé par l'aggravation de la situation et l'intensification des combats à Mossoul

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Le HCR alarmé par l'aggravation de la situation et l'intensification des combats à Mossoul

Environ 400 000 personnes seraient encore prisonnières dans la Vieille ville, sans nourriture, sans eau potable et sans combustible pour se réchauffer.

23 Mars 2017
Une fillette de cinq ans arrive au camp Khazer 2 après s'être enfuie de Mossoul-Est avec sa famille en décembre 2016.

GENÈVE - La crise des déplacements de populations à Mossoul pourrait bien s'aggraver dans un avenir proche vu l'intensification des combats dans les quartiers densément peuplés de l'ouest de la ville, selon Bruno Geddo, le représentant du HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, en Iraq.

On estime qu'environ 400 000 personnes demeurent dans la Vieille ville, à l'ouest de Mossoul, sans compter les quelque 600 000 personnes qui vivent toujours dans les quartiers de la rive ouest du Tigre, a déclaré Bruno Geddo lors d'un appel téléphonique avec des journalistes le jeudi 23 mars.

Cette zone se situe sur le front d'une nouvelle offensive des forces iraquiennes contre les extrémistes qui sont fermement retranchés au centre, a indiqué Bruno Geddo, ajoutant que les combats étaient plus intenses que durant la bataille livrée jusqu'à la fin janvier pour reconquérir les quartiers moins densément peuplés à l’est de la ville.

« Les gens sont pris entre le marteau et l'enclume : Combats, tirs d'artillerie, bombardements. »

Selon lui, « le pire reste à venir : 400 000 personnes paniquées, piégées dans la Vieille ville et confrontées aux pénuries, ça ne peut qu'imploser tôt ou tard, dans un endroit ou un autre, et nous aurons alors affaire à un nouvel exode de proportions massives. »

Bruno Geddo appelait depuis le centre HCR de transit et d'accueil d’Hammam al-Alil, à environ 25 kilomètres au sud de la ville. Il a rappelé les risques pesant sur les personnes toujours présentes à Mossoul-Ouest qui risquent de perdre la vie dans les combats et doivent survivre sans nourriture, sans eau potable et sans combustible pour se réchauffer quand les températures chutent à la tombée de la nuit.

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Parallèlement, ceux qui tentent de fuir bravent de graves dangers et en quittant leur maison, ils risquent d'être abattus sur place par les extrémistes. D’aucuns ont tenté de s'enfuir pendant la prière ou sous couvert du brouillard au petit matin. Certains n'ont pas pu s'en sortir.

« Les gens sont pris entre le marteau et l'enclume : Combats, tirs d'artillerie, bombardements, » a ajouté Bruno Geddo.

Le HCR a 13 camps en service ou en construction, avec une capacité d'accueil maximale de 145 000 personnes. Le complexe d'Hammam al-Alil regroupe un centre de vérification et de transit ainsi qu'un camp construit par les autorités. Le HCR a presque fini d’aménager un deuxième camp qui permettra d'héberger 30 000 personnes. La première partie du camp, d'une capacité d'accueil de 10 000 personnes, devrait ouvrir la semaine prochaine.

Le nombre de personnes qui transitent par Hammam al-Alil a grimpé en flèche durant les derniers jours, avec 8000 à 12 000 nouveaux arrivants par jour. Les travaux d'aménagement d'un nouveau camp du HCR devraient démarrer d'ici quelques jours. Situé au sud-est de Mossoul, Salamiyah 2 aura une capacité d'accueil de 60 000 personnes. 

« Il est nécessaire de libérer Mossoul, mais ce n'est pas suffisant. Nous devons aussi faire les choses correctement pour assurer la protection des civils et l'action humanitaire. »

Au total, 340 000 personnes ont été déplacées depuis le début des combats à Mossoul en octobre dernier. Environ 72 000 déracinés sont rentrés chez eux, principalement dans les quartiers est de la deuxième ville d'Iraq et dans les villages proches. Ces retours ne se sont malheureusement pas toujours bien passés et certains des rapatriés confrontés au manque de sécurité et aux pénuries ont dû revenir dans les camps.

M. Geddo a évoqué une tendance récente qui pousse les gens à quitter Mossoul-Ouest pour chercher refuge hors des camps, en se faisant héberger chez des parents et amis ou en s'installant dans des bâtiments en construction au sud et à l'est de Ninive.

Le HCR et ses partenaires ont prêté assistance aux personnes vivant hors des camps via ses équipes mobiles de protection et de distribution. L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés a distribué 33 309 kits de secours composés d'articles essentiels tels que des fourneaux, des ustensiles de cuisine et des bidons, ce qui lui a permis de venir en aide à plus de 120 000 personnes hors des camps et à environ 320 000 personnes au total.

La protection des civils étant la considération première, Bruno Geddo a souligné que toutes les parties doivent s'assurer que les civils peuvent quitter les zones de conflit pour se mettre en lieu sûr. De même, les civils ne doivent pas être contraints de retourner vers des zones à risque.

« Il est nécessaire de libérer Mossoul, mais ce n'est pas suffisant, » a déclaré Bruno Geddo. « Nous devons aussi faire les choses correctement pour assurer la protection des civils et l'action humanitaire. »