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Le HCR se réjouit du transfert de demandeurs d'asile ouzbeks loin de la zone frontalière

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Le HCR se réjouit du transfert de demandeurs d'asile ouzbeks loin de la zone frontalière

Ce lundi, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés a accueilli favorablement l'opération menée par les autorités kirghizes : le transfert réussi de 467 Ouzbeks qui vivaient dans un camp de fortune, près de la frontière, depuis la crise violente qui a soulevé la ville ouzbèke d'Andijan le 13 mai dernier.
6 Juin 2005
Un moment de détente pour les demandeurs d'asile ouzbeks avant leur transfert du camp frontalier de Barash, plus à l'intérieur du pays.

GENEVE, 6 juin (UNHCR) - Ce lundi, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a accueilli favorablement l'opération menée par les autorités kirghizes, le transfert réussi de 467 Ouzbeks qui vivaient dans un camp de fortune, près de la frontière, depuis la crise violente qui a soulevé la ville ouzbèke d'Andijan le 13 mai dernier.

Le camp de Barash, qui était situé juste à la frontière entre l'Ouzbékistan et le Kirghizistan, a été fermé tôt ce samedi. Les derniers réfugiés (sans compter les neuf blessés qui se trouvent toujours à l'hôpital) ont embarqué à bord de dix bus qui les ont conduits vers le camp de Sasyk, à environ 18 km à l'est de la ville de Jalal-Abad, loin de la frontière. L'équipe de l'UNHCR, témoin de ce transfert, a déclaré que, malgré quelques tensions initiales, l'opération s'est déroulée dans le calme.

« C'est une très belle avancée », a souligné Ekber Menemencioglu, directeur de l'UNHCR pour l'Asie Centrale et du Sud-Ouest, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. « Les camps proches des frontières posent presque toujours de graves problèmes : ils ne sont pas sûrs et génèrent des tensions entre les Etats. Les autorités kirghizes ont travaillé main dans la main avec l'UNHCR pour résoudre cette situation. Nous nous félicitons de leur persévérance, en dépit de toutes sortes de pressions et de nombreux revers. »

Les autorités avaient précédemment identifié deux autres sites, qui avaient été visités et approuvés par l'UNHCR. Néanmoins, dans les deux cas, les habitants s'étaient opposés fermement à la création d'un nouveau camp près de chez eux. La recherche d'un site adapté avait donc dû reprendre.

« Heureusement, les habitants de Sasyk ont été moins hostiles à cette idée », a expliqué Ekber Menemencioglu. « Nous tenons à les en remercier, ainsi que les autorités, pour leur hospitalité. »

Ekber Menemencioglu a annoncé que l'UNHCR maintiendrait momentanément sa présence dans le sud-ouest du Kirghizistan pour aider le gouvernement à gérer le nouveau camp et d'autres problématiques qui y sont liées comme, par exemple, le traitement des demandes d'asile.

Des centaines de personnes ont traversé la frontière près de la ville kirghize de Jalal-Abad pour fuir les violents affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants dans la ville ouzbèke d'Andijan, à une trentaine de kilomètres de la frontière. Certains ont aussi utilisé d'autres points de passage à la frontière pour échapper à des incidents, moins violents.

Le gouvernement kirghize a accordé aux demandeurs d'asile un permis de séjour temporaire - malgré de fréquentes rumeurs prétendant le contraire - réaffirmant, à maintes reprises à l'UNHCR, qu'il continuerait à respecter l'interdiction du refoulement, le rapatriement forcé des demandeurs d'asile vers leur pays d'origine, un élément essentiel de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Le Kirghizistan en a été un des premiers pays signataires de la Convention parmi les nouveaux pays d'Asie centrale.

Huit personnes ont pris la décision de quitter le camp de Barash pour rentrer dans leur pays ; elles avaient auparavant bénéficié de séances d'information de l'équipe de l'UNHCR sur leurs droits et la situation en Ouzbékistan. Selon certaines sources, 80 autres Ouzbeks qui se trouvaient plus au Sud, le long de la frontière, ont été renvoyés dans leur pays pendant la première semaine qui a suivi la crise à Andijan. Or on ignore si ces personnes étaient des réfugiés ou s'il s'agissait d'Ouzbeks qui avaient traversé la frontière pour des raisons économiques. De tels passages pour motifs économiques sont fréquents et ont repris dans la région peu après le 13 mai dernier.

Par Rupert Colville