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Le retour des personnes déplacées passe par la réconciliation en Côte d'Ivoire, selon le HCR

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Le retour des personnes déplacées passe par la réconciliation en Côte d'Ivoire, selon le HCR

Le HCR fait état de tensions omniprésentes et d'une situation humanitaire alarmante pour les personnes déplacées dans l'ouest de la Côte d'Ivoire.
15 Avril 2011
Des déplacés internes ont trouvé refuge à la Mission catholique de Duékoué, où le HCR a distribué de l'aide à 10 000 personnes.

GENÈVE, 15 avril (HCR) - Le HCR fait état d'une situation humanitaire alarmante pour un nombre important de personnes déplacées internes dans l'ouest de la Côte d'Ivoire. L'organisation a appelé à une réconciliation pour leur permettre, ainsi qu'aux réfugiés ivoiriens, de rentrer chez eux.

Dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, environ 200 000 personnes ont été déplacées par les violences post-électorales ces quatre derniers mois. L'insécurité a empêché d'accéder à un grand nombre d'entre elles. Le personnel médical a également déserté la région. Bien que les combats semblent terminés, des tensions ethniques sont omniprésentes et un grand nombre d'Ivoiriens restent cachés dans la brousse.

« Nous estimons que, pour un retour des déplacés et des réfugiés ivoiriens depuis les pays voisins en toute sécurité et dans la dignité, des efforts importants de réconciliation doivent être entrepris », a indiqué Andrej Mahecic, le porte-parole du HCR, lors d'une conférence de presse à Genève vendredi.

A Duékoué, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, la Mission catholique a vu des milliers de personnes déplacées aller et venir ces derniers mois. Quelque 27 000 personnes s'y trouvent toujours, après avoir fui leurs villages situés dans un rayon de 40 kilomètres autour de la ville. Cette semaine, cinq personnes souffrant de paludisme y sont décédées.

« De nombreux déplacés ont indiqué au personnel du HCR qu'ils attendaient le rétablissement de la sécurité dans leurs régions d'origine pour rentrer chez eux. Certains ont demandé à être escortés vers leurs villages, par crainte de subir un harcèlement aux barrages routiers », a indiqué Andrej Mahecic. « D'autres déplacés internes, traumatisés par les récents massacres à Duékoué, affirment qu'ils veulent quitter la ville pour rechercher des membres de leur famille dans d'autres régions. »

Ailleurs dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, une équipe du HCR s'est récemment rendue dans le département de Zouha-Hounien et l'une de ses sous-préfectures, Bin Houye, près de la frontière avec le Libéria. Ils ont rencontré plus de 1 000 personnes déplacées originaires principalement de Guiglo, Blolequin et Toulepleu. Certaines d'entre elles ont trouvé refuge dans les locaux de l'église catholique et de la Croix-Rouge ivoirienne à Zouha-Hounien. D'autres se trouvent dans un centre de jeunesse à Bin-Houye. Certaines ont été blessées par balles. Ces trois sites de déplacés internes manquent d'eau potable, de latrines et d'électricité. Certains des déplacés dorment à même le sol ou sur des sacs de cacao.

« Certains déplacés espèrent être transférés vers des sites où il y a davantage d'espace et d'aide humanitaire », a indiqué Andrej Mahecic. « D'autres demandent une aide pour reconstruire leur maison endommagée. »

Le HCR s'apprête à intensifier sa présence dans l'ouest de la Côte d'Ivoire pour répondre efficacement à ces besoins. Jusqu'ici, le HCR a centré son action sur la distribution d'aide à 10 000 déplacés dans l'ouest, et l'organisation procède à l'enregistrement et au profilage des déplacés à Duékoué, afin d'identifier leurs besoins et leurs intentions de retour.

Parallèlement, près de 6 000 Ivoiriens ont traversé, depuis lundi, la frontière vers le comté de Grand Gedeh, au Libéria voisin. En tant que partisans de l'ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo, ces réfugiés de l'ethnie guéré ont indiqué qu'ils sont arrivés à pied au Libéria, après la nouvelle de l'arrestation de Gbagbo et des informations faisant état d'attaques de représailles à Abidjan. Certains sont arrivés au Libéria en état de malnutrition. Le HCR et ses partenaires assurent leur prise en charge nutritionnelle.

On compte désormais plus de 150 000 réfugiés ivoiriens au Libéria. Par ailleurs, plus de 13 000 autres sont hébergés dans d'autres pays de l'Afrique de l'Ouest.