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« Personne ne vous forcera à rentrer », a dit António Guterres aux déplacés du Darfour

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« Personne ne vous forcera à rentrer », a dit António Guterres aux déplacés du Darfour

En visitant le camp de Riyad, au Darfour, le deuxième jour de sa mission dans la région, le Haut Commissaire António Guterres a dit aux représentants des populations déplacées que personne ne les forcerait à rentrer chez elles contre leur gré et que l'UNHCR et l'Union africaine travaillent pour améliorer les conditions de sécurité dans le camp.
24 Août 2005
Le Haut Commissaire António Guterres avec des enfants déplacés au camp de Riyad, dans la région du Darfour, au Soudan.

CAMP DE RIYAD, Soudan, 24 août (UNHCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a dit aujourd'hui aux déplacés du Darfour qu'ils ne seraient jamais forcés de rentrer contre leur gré dans leurs villages, qu'ils ont fuis lors des attaques armées ces deux dernières années.

« Personne ne vous forcera à rentrer », a-t-il assuré aux représentants des populations déplacées lui ayant fait part des viols et les villages incendiés qui continuent toujours au Darfour, la région ouest du Soudan qui a attiré l'attention de la communauté internationale l'année dernière, mais qui est depuis retombée dans l'oubli.

Le gouvernement soudanais fait pression sur quelques sheikhs - des chefs de village - pour qu'ils fassent revenir les déplacés dans leurs villages détruits par les milices armées.

« Les Nations Unies sont indépendantes vis-à-vis du gouvernement », a dit António Guterres. « Personne ne vous forcera à rentrer. C'est pourquoi les troupes de l'Union africaine sont là », a-t-il ajouté aux personnes déplacées dans un camp au Darfour, le second jour de sa visite au Soudan. Par cette visite de 10 jours dans la région, il souhaite souligner les besoins financiers de l'UNHCR et des autres agences internationales aidant les réfugiés et les déplacés soudanais, ainsi que tenter d'encourager la fin du conflit au Darfour.

« La principale mission des Nations Unies est de forcer l'avènement d'une solution pacifique », a-t-il encore dit, se référant aux négociations suspendues d'Abuja entre le gouvernement soudanais et les deux mouvements rebelles du Darfour.

La semaine prochaine, il se rendra au Sud-Soudan pour se rendre compte de l'avancement des préparatifs pour le retour d'un demi-million de réfugiés après la signature d'un accord de paix pour cette région en janvier 2005.

« Nous souhaitons voir au Darfour, de la même manière que pour le Sud, la paix, le désarmement et la possibilité pour les déplacés de choisir quand et comment rentrer chez eux », a-t-il ajouté.

Reconnaissant son bonheur d'avoir une famille et une maison, António Guterres a dit vouloir la même chose pour les deux millions de personnes forcées de fuir leur maison au Darfour. Il a ajouté que l'agence des Nations Unies pour les réfugiés aide les populations à reconstruire leur vie dans 10 villages du Darfour estimés en sécurité, cependant il a écarté toute possibilité de retour à grande échelle dans d'autres villages actuellement.

Le Haut Commissaire a écouté attentivement les personnes déplacées s'exprimer sur leur besoin de sécurité avant tout, même avant la nourriture, dont ils ont pourtant désespérément besoin.

« Les viols continuent toujours. Le génocide se poursuit et il y a toujours des villages incendiés », a dit le représentant des personnes déplacées au camp de Riyad. « Nous n'avons pas de sécurité dans ce camp. Notre situation n'est pas vivable. C'est comme si nous étions en prison. »

Des femmes déplacées lui ont dit risquer le meurtre ou le viol si elles s'aventurent en dehors du camp pour chercher du bois pour le feu.

Le sheikh des sheikhs (le chef des chefs de village) représentant les 10 000 personnes du camp de Riyad conteste la version du gouvernement soudanais sur le conflit du Darfour comme une lutte tribale ou des actes de violence entre les nomades (des bergers) et les fermiers.

« Les bergers ne sont pas armés », a-t-il dit. « Les gens qui nous ont attaqués étaient en voiture avec des armes ou dans des Antonov (les avions d'où ils ont lâché des bombes). Le gouvernement a armé des gens et ce sont eux seuls qui nous ont attaqués. Encore maintenant nous ne nous sentons pas à l'abri ».

António Guterres a déclaré que l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a travaillé avec l'Union africaine pour augmenter les patrouilles de maintien de la paix et pour créer une police civile à l'intérieur du camp. « Nous avons besoin de nous assurer que la police soudanaise respecte les lois, respecte et protège les gens et ne les attaque pas. En faction dans le camp, ils seront alors capables de voir ce que le gouvernement fait », a-t-il ajouté.

Le Haut Commissaire a aussi visité l'un des 30 centres de l'UNHCR pour les femmes, mis en place dans les camps pour les personnes déplacées, où elles peuvent apprendre un métier et être suivies psychologiquement pour les traumatismes qu'elles ont endurés.

Le Haut Commissaire António Guterres avec des enfants déplacés au camp de Riyad, dans la région du Darfour, au Soudan.

Jeudi et vendredi, António Guterres sera au Tchad, où l'UNHCR aide et protège plus de 200 000 réfugiés du Darfour.

Par Kitty McKinsey à El Geneina, Soudan